23-02-2017 07:30 - Près de 1,4 million d'enfants risquent de mourir de faim cette année
Le Figaro - Alors que la famine se répand au Nigeria, en Somalie, au Soudan du Sud et au Yémen, le directeur exécutif de l'Unicef appelle à une action rapide. «La malnutrition sévère et la famine annoncée sont majoritairement dues à l'homme», affirme-t-il.
«Le temps presse», alerte l'Unicef. Près de 1,4 million d'enfants risquent de mourir de la famine cette année, selon un bilan dressé par le Fonds des Nations unies pour l'enfance. La famine s'étend en effet dans plusieurs pays, notamment au Nigeria, en Somalie, au Soudan du sud et au Yémen (voir la carte interactive ci-dessous). Lundi, le gouvernement du Soudan du Sud a d'ailleurs officiellement déclaré l'état de famine dans plusieurs zones du pays.
«Nous pouvons encore sauver de nombreuses vies», affirme pourtant Anthony Lake, directeur exécutif d'Unicef. «La malnutrition sévère et la famine annoncée sont majoritairement dues à l'homme. L'humanité requiert une action plus rapide. Nous ne devons pas répéter la tragédie de la famine de 2011 dans la corne de l'Afrique.» Il y a six ans, la Corne de l'Afrique avait été confrontée à l'une des pires sécheresses depuis plus d'un demi-siècle. La réaction de la communauté internationale avait tardé à venir.
L'Unicef insiste dans son communiqué sur la situation particulièrement difficile dans quatre pays, où l'insécurité alimentaire menace de s'aggraver.
Au Yémen, où une guerre civile fait rage depuis près de deux ans, 462.000 enfants souffrent de malnutrition sévère. Soit presque 200% d'augmentation depuis 2014. «La faim augmente chaque jour et les personnes ont épuisé toutes leurs stratégies de survie.
Des millions de personnes ne peuvent pas survivre sans aide extérieure», expliquait en octobre Muhannad Hadi, directeur régional du Programme alimentaire mondial pour le Moyen-Orient, Afrique du Nord, Asie centrale et Europe de l'Est. La guerre a tué 10.000 personnes dont un tiers de civils, et laissé 21 millions de personnes dans la dépendance d'aide alimentaire.
Ils sont 450.000 dans le nord-est du Nigeria, où sévit le groupe islamiste Boko Haram. Fews Net, le Réseau des systèmes d'alerte précoce contre la famine, a noté que les régions les plus reculées de la province de Borno au Nigeria sont déjà frappées par la famine depuis la fin de l'année dernière. Le désastre va aller en empirant, les agences d'aide étant dans l'impossibilité d'atteindre les victimes, souligne l'Unicef.
En Somalie, la sécheresse a laissé 185.000 enfants au bord de la famine et ils seront quelque 270.000 d'ici quelques mois, a mis en garde l'agence onusienne. Presque la moitié des 6,2 millions de Yéménites dans l'insécurité alimentaire et en besoin d'assistance humanitaire, souligne l'Unicef.
Au Soudan du sud, plus de 270.000 enfants souffrent de malnutrition et la famine vient juste d'être déclarée dans certaines parties de l'État d'Unité, au nord, où vivent 20.000 enfants. D'après l'Unicef, le nombre total de personnes en état d'insécurité alimentaire devrait passer de 4,9 millions à 5,5 millions d'ici juillet si rien n'est fait.