18-09-2019 02:00 - Vidéo. Akhyar Mejmou3 azgnague : Dimi ne descend pas de peu

Vidéo. Akhyar Mejmou3 azgnague : Dimi ne descend pas de peu

Adrar-Info - Le 21 Mai 2011, au début d’un concert à Layoune, Loule Mint Sidati Ould Abba, dite Dimi subissait un malaise consécutif à une crise d’hypertension artérielle, chez les Rgueibat, qui ont toujours su témoigner tant d’égards à sa famille.

Transportée d’urgence à Rabat, elle y décéda, le 4 juin. Après les disparitions quasi anonymes Mounine Mint Eelya Elvecha, Ahmedou ould El Meidah, Sidahmed el Bekaye, sa sœur Fatma, sans oublier Ahmed ould Bobba Jiddou, Badi ould Hembara -la liste est malheureusement longue-il ne reste plus pour l’identité Bidhane, qu’à dégringoler, plus profond encore, dans les abysses d’une arabité dissonante, source d’uniformisation par le mimétisme, l’oubli de l’origine et la paresse d’être soi (et non un autre).

Dimi ne descend pas de peu, elle remonte au phénoménal Seddoum Ould Ndiartou, l’éloquent et ingénieux versificateur du Hassaniya (grand laudateur du prophète (Psl), créateur de «t’heydine» ( teodum?), diariste téméraire des rudes batailles de guerriers, accourant vers le péril comme l’assoiffé à l’outre, seul capable de transcrire, en poèmes vibrants, les circonvolutions des hordes de cavaliers, comme s’il s’incrustait sous les fers des destriers.

De son père, Sidati Ould Elve Ould Abba, dont la puissante corde vocale, sur Radio Mauritanie enthousiasmera des générations, Dimi gardait l’humour, la générosité ample et démonstrative à la manière des Kounta et, surtout, cette maitrise des basses et des montées en puissance qui la distinguait des autres griottes.

La petite fille de la belle Garmi Mint Ezeml Ould Homod Vall, tenait de la grande mère, ses suaves vocalises, décrites avec galanterie et lyrisme, par les poètes du Tagant …

De qui, donc, Dimi a-t-elle appris ? De Sidati le sublime, premier artiste, sur les ondes, à pouvoir effacer les frontières entre les maures de tous horizons ? De sa mère, Mounine Mint Ely Ould Eidde "Khouya", comme le surnommait son frère Seddoum Ould Ndiar, cousine germaine du troubadour homonyme Ely Ould Eyddé avec lequel elle égalisait de "tchew’ir", virtuose de l’Ardine et championne du mode mineur dit «Echwar edhal», hymnes de l’ombre où l’amour courtois se décline en «Ley’at hzimi», les fameux affres et blessures du soupirant transi ?

Ensuite, grâce à son premier époux et parent Seymali Ould Homod Vall, elle s’appropriait les codes de l’excellence en matière vocale, maitrisait les notes délicates, les enrichissait de son cru, sous la supervision de cet enseignant hors pair.

En 1976, grâce aux éliminatoires de la sélection nationale au festival de Carthage, – quand la Mauritanie avait encore un ministère de la culture- le pays, Bidhani d’abord, puis dans toute sa diversité – découvrit, avec «Richetou Al venni», le talent post adolescent de cette noiraude, toute frêle encore, enjouée souvent, primesautière jusque dans les accents mélancoliques de Beigui ; cet air de fête galvanisait les foules, des années durant, avant que ne le détrônassent, au répertoire dimien, "Mouritani hiya watani", "l’apartheid esti’mar", etc.

De telle références ont marqué bien des humanités sous le Tropique du cancer …



Signé Akhyar Mejmou3 azgnague. Quelque part dans la forêt



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 5
Lus : 7392

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (5)

  • abraham (H) 18/09/2019 13:01 X

    Je suis un kowri pur et dur mais Sidaty ould Abba me faisait totalement vibrer et me faisait me sentir mauritanien sans complexe. C’était notre culture à tous. Maintenant on fait semblant de faire de la musique "arabe" complétement insipide juste pour être comme les autres.

  • Bertrand (H) 18/09/2019 12:57 X

    L'islamophobie partout et l'arabophobie sont des maladies qui finissent toujours par tuer les personnes qui en sont atteintes. Leur signes précurseurs sont la haine, l'envie, la petitesse, l'insuffisance et l'ignorance.

  • bleil (H) 18/09/2019 12:25 X

    La Mauritanie a réellement du rattrapage à faire dans le domaine de la promotion artistique et culturelle ... cet de musique, entonné par Dimi et cie, constitue une pièce rare de musique et un véritable hymne au pays, à ses paisibles citoyens !

  • mdmdlemine (H) 18/09/2019 11:15 X

    Allah rahamha weghvirleha ma ejmelehou mine sawt youharikou el khewatir ineha haghighaten venanatou athimetou bimana el kelima et techourou bil wetaniya hagha chouour

  • HANDELA (H) 18/09/2019 07:52 X

    Refuser l'arabité des mauritaniens arabes ne vous amène à rien et ne change guère la réalité de l’histoire et les données de nos jours. Arrêtez ceci et sachez par contre qu'aucun arabe mauritanien n'a jamais mit du doute dans les origines de ces concitoyens négro-africains.