01-06-2021 14:35 - Mauritanie : les enseignants multiplient les grèves face à la sourde oreille des autorités
En Mauritanie, les cours sont aux arrêts au niveau de l’enseignement fondamental et secondaire, en raison d’une grève des enseignants qui réclament à leur ministère de tutelle la satisfaction de leurs doléances.
Entamée ce lundi 31 mai, cette grève va durer jusqu’au vendredi 4 juin prochain. Les enseignants mauritaniens réclament, entre autres, des hausses de salaires, des logements, une généralisation de la prime de la craie et des indemnités d’éloignement.
Les enseignants mauritaniens déplorent l’absence d’une prédisposition du Gouvernement mauritanien à dialoguer avec eux sur ces questions principales de salaires et de primes, a confié à Cridem, Sidaty Mohamed Dicko, secrétaire général de l’Alliance des professeurs de Mauritanie (APM).
"Nous déplorons également le fait que les professeurs mauritaniens soient les plus mal payés de la région. Imaginez un professeur de l’enseignement secondaire, sorti de l’université et ayant subi deux années de formation à l’Ecole Normale Supérieure (ENS), sort avec un salaire qui tourne autour de 235 dollars, c’est extrêmement bas, surtout si l’on considère le niveau de hausse de vie et le pouvoir d’achat qui est nécessaire pour assurer une vie décente aux enseignants mauritaniens qui peinent beaucoup, qui endurent beaucoup pour pouvoir joindre les deux bouts chaque mois. C’est une situation qui dure depuis plusieurs années. Nous avons du mal à pousser le Gouvernement mauritanien à comprendre cela, il répond de manière très partielle ou il ne répond pas du tout. Nous en sommes arrivés aujourd’hui à un niveau où nous sommes convaincus que c’est par la mobilisation et par un mouvement continu que nous arriverons à imposer un dialogue sérieux autour de ces questions".
Dans un communiqué diffusé lundi, la coordination pour la défense des droits des enseignants condamne les "menaces" et les "intimidations" de la part des directions régionales de l’enseignement "cherchant désespérément à contrecarrer le sursaut exceptionnel des professeurs, répondant au mot d’ordre de grève des syndicats".
Fin mars dernier, les enseignants mauritaniens étaient sortis dans la rue, partout dans le pays, pour faire entendre leurs voix, face à la sourde oreille des autorités mauritaniennes par rapport à leurs revendications.
Babacar BAYE NDIAYE – Journaliste à Cridem
-----