23-06-2021 00:34 - Mohamed ould Abdel Aziz en détention préventive : chronique d’une seconde arrestation

Mohamed ould Abdel Aziz en détention préventive : chronique d’une seconde arrestation

Mohamed Ould Abdel Aziz, ancien président de la République Islamique de Mauritanie, est en détention préventive « à partir d’aujourd’hui (mardi 22 Juin, NDLR) », a indiqué à Cridem un de ses avocats, Maître Bah Mbareck.

A l’heure actuelle, ses avocats ignorent son lieu de détention préventive. « Ce serait certainement à la sûreté », confie à Cridem Maitre Taleb Khyar, un des avocats de l’ancien président de la République Islamique de Mauritanie.

Cette arrestation intervient quelques jours après le refus de l’ancien président de continuer à se présenter à la police, comme le lui imposent les conditions de son placement en résidence surveillée.

« Le parquet lui rapproche de n’avoir pas respecté les conditions du contrôle judiciaire alors qu’il [Aziz] a dit qu’il a toujours respecté les procédures judiciaires de son contrôle judiciaire et que c’est la police qui l’a empêché d’aller à la DGSN pour signer », a ajouté M. Mbareck.

Dans l’après-midi, « un mandat d’amener a été notifié à notre client qui s’est présenté au juge d’instruction aux environs de 18h30. Il y’a eu une séance d’instruction entre l’ancien président et le pôle de lutte anticorruption du parquet de Nouakchott-Ouest. Après délibération, il a été notifié à l’ancien président qu’il est placé en détention préventive », explique Maître Bah Mbareck. C’est la deuxième fois que l’ancien président est arrêté.

La première fois, c’était en août 2020 suite à la remise à la justice du rapport de la commission d'enquête parlementaire portant sur des crimes économiques durant la décennie passée par l'ancien homme fort de Nouakchott au sommet de l'Etat.

Il sera ensuite libéré puis placé sous surveillance dans le cadre d'une enquête sur "des soupçons de corruption", avant d’être inculpé le 12 mars 2021 pour entres autres corruption, détournement de biens publics et blanchiment d’argent.

Dans un communiqué diffusé dimanche 20 juin sur sa page Facebook, l’ancien président déversait sa colère, affirmant avoir "décidé de retourner à [son] domicile sans signer à la direction de la sûreté", justifiant son comportement par l’usage de la répression policière envers ses sympathisants.

"Je suis le seul parmi tous les impliqués dans le dossier de la décennie à se voir imposer l’assignation à résidence et à être traqué par des agents de la sûreté se déplaçant à bord de voitures civiles sans raison à part mes positions sur les échecs connus par le pays et incarnés par la corruption, l'injustice et le musellement des libertés", avait rappelé Ould Abdel Aziz.

Les avocats de l’ancien président feront face à la presse, ce mercredi 23 juin.

Babacar BAYE NDIAYE - Journaliste à Cridem

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Commentaires (2)

  • lass77 (H) 23/06/2021 17:11 X

    Ce sont des décisions politiques et non judiciaires. Oui Aziz a dilapidé les deniers publics alors pourquoi ces magistrats qui ont juré sur le CORAN n'avaient pas agi quand il était au pouvoir ? Et pourtant meme en tant que chef de l'Etat, Aziz n'est au dessus des lois. Cela plus d'un an qu'on soule avec cette affaire. Et d'ailleurs si ces juges sont vraiment pour l'interet des Mauritaniens pourquoi sont -ils silencieux face aux autres formes de corruption quotidienne sans meme évoquer les vols massifs des deniers publics tous les jours.

  • hachmi (H) 23/06/2021 01:25 X

    Voilà, un soufi n'est pas un Ouléma Banafa, il ne fallait pas se prendre à Sidioca jusqu'à aller à la gifle fatale, il existe un Dieu juste omniscient et omnipotent. Nos gouvernements doivent comprendre cette vérité simple, pour se méfier de ce peuple incrédule en apparence mais vivant dans la crainte du Tout Puissant et dans l'humilité. Méfions nous des pauvres Allah est leur garant. Cet avertissement vaut pour tous les imbéciles qui se permettent tout avec les moyens de l'état. A des degrés variables ils finiront tous très mal. Suivez mon regard pour le drame qui frappa à de rares exceptions nos présidents et les membres de leur famille.