13-10-2021 15:15 - BSP sort son premier album intitulé "Jotna" qui remet en question l’attentisme de la jeunesse
Cridem Culture -
C’est l’un des rares groupes promoteurs de la musique reggae en Mauritanie.
Il s’agit de BSP qui a sorti son premier album, ce mois d’octobre 2021, « Jotna », avec des collaborations prestigieuses comme celles de la chanteuse à la voix puissante, Noura Mint Seymali ou l'un des acteurs de la scène rap mauritanienne en l’occurrence Paco Léñol.
« Jotna », qui veut dire en wolof « C’est l’heure », un titre dans l’air du temps, est composé de treize titres enregistrés en Mauritanie, dont un aborde un thème en lien avec les réfugiés.
« On met le doigt dans les calvaires que vivent les réfugiés dans les pays d’accueil où souvent ils ne sont pas les bienvenus. Ils sont souvent victimes de xénophobie, d’exclusion, de racisme alors qu’ils ne cherchent qu’à survivre », explique Baba Djiré, un des deux membres de BSP.
BSP est créé en 2015, né sur les cendres de Black Snakes Possee (BSP) et de Pellital Man. Avec son alter égo, Atoumane Kane, ils fusionnent pour former BSP (Bamtaré Suukabé Pellital qui signifie en langue peul Développement/Jeunes/Volonté).
Le premier album de BSP est une chronique associant des coups de gueule sur les maux de la société, évoquant cette « criminalité banalisée » à Nouakchott, multipliant les appels à la tolérance, à la paix et à l’amour, jouant la carte des défenseurs des enfants et leur scolarisation à l’école, invitant la jeunesse attentiste au travail.
Les remises en question fusent également sur la gouvernance de Moktar Ould Daddah à Maouiya Ould Sid’Ahmed Taya en passant par Mohamed ould Abdel Aziz sans oublier Mohamed Khouna Ould Haidallah. Un album aux paroles fortes qui volent dans plusieurs langues (anglais, français, wolof, hassanya, poular) pour se faire entendre…
Après avoir fait un difficile bout de chemin en sortant leur premier album, BSP a les yeux rivés sur des lendemains qui chantent, avec des dates de concert à la clé pour aller à la rencontre du public dans un pays où les promoteurs de la musique reggae ont du pain sur la planche.
Par Babacar BAYE NDIAYE, pour Cridem Culture
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