26-06-2023 01:15 - Lettre du Lieutenant-colonel Ahmed Salem Ould Sidi à son frère Baba : un modèle de courage et de sang froid

Lettre du Lieutenant-colonel Ahmed Salem Ould Sidi à son frère Baba : un modèle de courage et de sang froid

Le Calame - Un autre aspect des qualités de bravoure et de sang-froid dont jouissait le Lieutenant-colonel Ahmed Salem Ould Sidi, qu’Allah lui accorde sa miséricorde, vient d’être révélé, 42 ans après sa mort, dans une lettre adressée à son frère l'ancien ministre Baba Ould Sidi.

Au moment où on s’attend à une mort inévitable au bout de quelques heures, rares sont les hommes capables de faire preuve d’autant de courage pour pouvoir écrire deux lettres de suite sans la moindre hésitation.

Il faisait nuit et les meneurs de la tentative de coup d'État du 16 mars 1981ont appris que la demande de grâce présentée par un groupe d'avocats avait été rejetée par le président Ould Haidalla, que l'exécution de la peine de mort était devenue certaine et qu'elle aurait lieu à l'aube de la même nuit (26 mars).

Le Lieutenant-colonel Ahmed Salem appela le jeune militaire, Weddad Ould Soueidatt Ould Weddad (décédé, paix à son âme, en 1998). Le lieutenant-colonel était un ami proche de son père, Soueidatt : ​​le brave officier mort les armes à la main lors de la guerre du Sahara. Il lui demanda de lui apporter une feuille de papier et un stylo.

Le Lieutenant-colonel divisa la feuille en deux parties. Il écrit dans l'une la lettre adressée à sa femme, Mane Mint Hbib. Cette dernière avait été divulguée il y a quelques années par la presse nationale. Puis il écrivit, dans l'autre partie, une lettre à son frère Baba (alors fraichement diplômé des universités européennes).

Le militaire plia les deux lettres et les cacha dans la poche de son uniforme. Cependant, ses supérieurs se sont méfiés de ses échanges avec le Lieutenant-colonel, le soumettant alors à un interrogatoire, sans parvenir à lui faire avouer quoi que ce soit.

Weddad Ould Soueidat fut arrêté le lendemain, après l'exécution de la peine, pendant 45 jours, gardant toutefois et toujours sur lui les deux lettres quelque part, comme une responsabilité qui méritait tout le sacrifice : le martyr représentait pour lui un oncle du fait qu'il était comme un frère pour son père.

Une fois le militaire libéré, Ould Soueidatt, le noble et l'honnête, a contacté, nuitamment masqué et déguisé, la veuve d’Ahmed Salem et lui remit sa lettre, appelant également et séparément son frère Baba, à qui il transmettra la lettre écrite par feu son frère, laquelle est restée confidentielle jusqu'à ce qu'un membre de sa famille la trouve par hasard il y a quelques jours, alors qu’il fouillait des documents rangés dans une armoire.

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Le texte de la lettre

Mon cher Baba,

Je viens d'apprendre le refus du recours en grâce.

Je quitte donc ce monde sans pouvoir vous revoir.

Je te confie mes enfants : si tu n'as pas de projet déjà arrêté, je te demanderaisde prendre leur mère comme épouse. Elle est courageuse, droite, honnête. Et aussi tu serviras de père à tes neveux. Eduque les. Ils en ont besoin. Je les ai gâtés.

Salut aux sœurs et autres frères et Adieu.

Ton Ahmed Salem.

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Remarque : feu le Lieutenant-colonel Ahmed Salem a écrit le mot "au revoir" à la fin de son bref message. Il semble qu'il se soit souvenu que ce n'était pas le mot approprié pour quelqu'un qui partirait pour toujours. Et sans aucune confusion ou hâte requise par la situation, il barra le mot "au revoir" (comme on le voit clairement dans la lettre), écrivant à sa place le mot plus approprié "Adieu".







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Commentaires (4)

  • analagjar (H) 26/06/2023 20:38 X

    Feu Ahmed Salem fut un homme de grande valeur Allah yarhmou mais dans l histoire de la construction des Etats il ne faut pas personnaliser les choses et rester objectif dans les analyses...Cet officier superieur et ses amis d'infortune savaient à quoi ils s'exposaient en essayant un coup d'état où d'autres mauritaniens moins connus ont perdu la vie...Le jugement de mort a par ailleurs été décidé par l'ensemble du comité militaire de l'époque et validé par les imams du pays...c est malheureusement pour le moins regrettable mais ct hélas le contexte de l epoque ..Sans approuver ce qui s'est passé mais sans non plus condamner aveuglement des individus qui étaient eux aussi ciblés et qui auraient certainement été exécutés si le putsh avait réussi, Il faut juste savoir raison garder et juste essayer avec le temps de se pardonner des erreurs mutuelles des uns et des autres et passer a d autres page s plus positives de la construction nationale

  • mdmdlemine (H) 26/06/2023 19:16 X

    A vérité sur la Mauritanie. Je pense que cette lettre est authentique. Referer au lien suivant en date de mars 2015 (épouse lettre de feu l'officier à son épouse) vous constaterai sans besoin d'autopsie (hic) que c'est exactement la moitié de la feuille ici, la meme couleur, la même écriture, mais peut étant restée plus longtemps plus froissée Je ne crois pas aussi que Le Calame ira pour du sensentionnel pour ponder des contreverités surtout concernant un homme mort Un lien d'ailleurs qui mérite d'être ractualisé et dont prions le Calame de programmer dans sa prochaine édition afin de lever tout équivoque https://cridem.org/imprimable.php?article=668446

  • LA VERITE SUR LA MAURITANIE (H) 26/06/2023 16:38 X

    Il est probable qu'il y a eu une correspondance entre feu Ahmed Salem Ould Sidi et son frère Baba, ALLAHOU ALEM . Mais la question qui se pose aujourd'hui est celle de savoir.Si cette lettre ait été réellement écrite par feu Ahmed Salem Ould Sidi ALLAH YARAHMOU ??????? Le site le calame manque aussi de professionnalisme, l’auteur de l’article devrait avant publication faire recours à un expert en écritures agréé auprès des tribunaux pour vérifier l’authenticité car cette lettre n’a pas été reçu en mains propres.

  • mdmdlemine (H) 26/06/2023 02:25 X

    Paix à son âme. On ne peut être de cette lucidité et de ce sang froid, à quelques heures d'une exécution, où les images de Mme, des enfants, des parents défilent devant l'impuissance Haidalla a commis une grosse erreur. Il doit avoir vécu difficilement cet acte depuis jusqu'à dernier souffle bien que les Ahmed Salem, les Kaders et les familles des autres exécutés aient manifesté moins de justice et de mémoire dans ce drame