09-08-2023 15:59 - Mauritanie : témoignage de Cheikh Tall, président d'APEFAS, victime de brutalités policières
Je souhaite, à travers ces quelques lignes porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale les bavures policières dont j’ai été personnellement victime, j’ai été agressé physiquement et mon argent a été volé.
En effet, à la date du 16 décembre 2022, aux environs de 23h, je fus agressé par des éléments de la police nationale alors que je marchais à côté de la mairie de Sixième (aux alentours de la nouvelle salle de sport).
Des policiers, qui semblaient avoir comme unique cible ma personne, m'ont attaqué sans raison apparente et, après m'avoir frappé avec une extrême violence au visage, ainsi qu'au ventre, ont fini par s'enfuir et disparaître m'abandonnant dans une situation extrêmement malheureuse à l'hôpital de l'Amitié.
Je précise également qu'ils m'ont volé une somme de 325 000 Ouguiyas.
Ils tiennent des propos racistes à mon égard
Depuis cette agression, je subis des intimidations et également de menaces de la part de la police.
Cette agression a été à l'origine d'un arrêt de travail de presque trois mois au sein de mon Association APEFAS. Pour preuve, je joins une copie de mon certificat médical.
J'avais décidé de recourir aux voix légales pour mettre de la lumière sur cette situation et avoir mon droit, mais hélas mes plaintes au niveau du procureur de la République, du ministère de la justice, de la Commission nationale des droits de l’homme sont restées lettre morte.
Le procureur de la république m'avait promis de régler l’affaire, on nous avait convoqué à la police, et le commissaire m'avait signifié que justice serait rendue et que j'aurais mon droit mais toujours rien.
J'espérais après cette longue période de patience que ce dossier serait réglé mais jusqu’à présent c’est sans suites.
C'est pourquoi je vous saurais gré de bien vouloir partager cette injustice que j’ai subi pour que les autorités et autres personnes susceptibles d’apporter lumière sur cette affaire puissent agir, nous ne pouvons pas continuer à subir toutes formes d’injustice et de mépris par les forces de défense et de sécurité dans notre pays, cela doit cesser, cette impunité doit disparaitre.
Je dispose toutes les preuves de cette agression.
Je ne suis pas contre la police, je réclame juste ma liberté, mon droit, mes biens.
Si ce n’était la volonté divine j’allais peut-être finir comme Souvi ou Oumar.
Que ça cesse !
Cheikh TALL, président d'APEFAS