23-08-2023 12:25 - Mauritanie : l’instabilité du réseau d’eau assoiffe les habitants de Nouakchott
Afrik 21 - Alors que la sécheresse s’amplifie à Nouakchott, la capitale mauritanienne fait face à un nouveau problème depuis le début du mois d’août 2023 : l’assèchement quasi-total des robinets d’eau potable.
Le réseau d’eau potable qui approvisionne Nouakchott rencontrerait des difficultés dans le traitement de l’eau brute. Face à cette situation, le gouvernement de la République islamique de Mauritanie annonce différentes mesures, notamment l’augmentation des capacités de traitement de l’eau.
Plusieurs grands quartiers de Nouakchott sont privés d’eau potable depuis presque un mois, soit depuis le début du mois août 2023. Cette situation, qui s’est rapidement transformée en crise découle de l’incapacité, depuis plusieurs semaines déjà du réseau mis en place dans le cadre du Projet d’adduction d’eau potable (AEP) de Nouakchott à partir du Fleuve Sénégal (Aftout Essahili), à assurer le traitement de l’eau brute.
Conséquence, les populations ont soif. « Les quartiers les plus touchés sont notamment ceux situés en périphérie de la ville, où les habitants démunis sont confrontés à une situation critique de manque d’eau en cette période de chaleur intense », indique l’Alliance pour la justice et la démocratie et le Mouvement pour la rénovation (AJD/MR).
Outre la déshydratation avec comme conséquences les pertes de mémoire, la fatigue ou encore les problèmes de digestion, les pénuries prolongées d’eau potable à Nouakchott impacteront également l’assainissement, accélérant ainsi la prolifération des maladies d’origine hydriques telles que le choléra, le paludisme, le saturnisme ou encore les diarrhées.
La réponse du gouvernement
Selon Bah Vall Mahfoudh, le directeur adjoint de la Société nationale de l’eau (SNDE), la difficulté à traiter l’eau du fleuve Sénégal se justifie par le fait qu’elle soit devenue boueuse. Or, le projet Aftout Essahili, financé à hauteur de 41 millions de dollars par le Fonds africain de développement (FAD) repose sur l’exploitation de ce cours d’eau pour satisfaire les besoins en eau potable des habitants de la capitale mauritanienne jusqu’en 2030.
Aux côtés des populations, la société civile dénonce une crise de trop et appelle le gouvernement mauritanien à prendre des mesures urgentes et adéquates pour pallier les pénuries, notamment des politiques ambitieuses pour garantir un accès à l’eau potable permanent pour l’ensemble de la population.
Et le gouvernement du pays d’Afrique de l’Ouest de répondre que « des solutions sont envisagées ». Parmi elles, l’augmentation des capacités de traitement de l’eau à Nouakchott et la diversification des sources d’approvisionnement en eau à l’instar du dessalement de l’eau de mer.
En attendant l’implémentation des nouvelles mesures promises par le gouvernement mauritanien, la SNDE a mis en place des solutions temporaires face à la nouvelle crise de l’eau de Nouakchott. « Nous avons commencé par faire une distribution alternée par quartier qui a permis pour certains quartiers d’avoir de l’eau pendant quelques jours. Il y a aussi eu une flotte de citerne qui a été mobilisée pour secourir les quartiers périphériques », souligne la SNDE.
Inès Magoum