28-11-2023 11:54 - Dans ses derniers propos avant le verdict : Aziz a lié sa richesse à ses campagnes présidentielles
Sahara Médias - L’ancien président mauritanien Mohamed O. Abdel Aziz a pris la parole lundi devant le tribunal correctionnel spécialisé dans la lutte contre la corruption, avant que celle-ci ne rende son verdict à propos des dix chefs d’accusation majeurs retenus contre lui, dont les plus marquants sont la corruption, le blanchiment d’argent et l’enrichissement illicite. .
Lors de son intervention devant le tribunal qui a duré quatre heures d’horloge, de 10h à 14h, l’ancien président a renouvelé son attachement à l’article 93 de la constitution qui lui accorderait, selon lui, une entière immunité en sa qualité d’ancien président de la république.
A propos de sa richesse, Ould Abdel Aziz a rappelé avoir signé un procès-verbal déclarant son patrimoine le 31 juillet 2019, deux jours avant de remettre le pouvoir au président élu Mohamed O. cheikh El Ghazouani.
Il a ajouté qu’il avait refusé dans un premier temps de révéler l’origine de sa fortune, mais qu’après l’insistance de ses avocats, il avait décidé de livrer certaines informations.
Selon Ould Abdel Aziz, le 02 aout 2019, il avait organisé un dîner en l’honneur du président élu, Mohamed O. Cheikh El Ghazouani, arrivé à ce dîner avec deux valises, l’une d’elles de couleur rouge, contenant 5,5 millions d’euros en coupures de 200 euros et l’autre, de couleur beige contenant 5 millions de dollars.
Ould Abdel Aziz a ajouté que le président Ghazouani lui a dit que ces montants sont les reliquats des financements de la campagne électorale.
Ce montant qu’il a avait reçu de son prédécesseur représente 50 à 60% de sa fortune ce qui signifie que celle-ci ne dépasse pas 17 millions d’euros.
Les autorités mauritaniennes ont saisi des biens de l’ancien président évalués à 41 milliards MRO, soit plus de 100 millions de dollars, aujourd’hui gelés au niveau du bureau chargé de la gestion des biens gelés et saisis et confisqués et de la gestion des avoirs criminels.
Le tribunal, après avoir entendu tous les accusés doit entamer les délibérations avant de rendre son verdict.
Pour rappel le parquet avait requis une peine de prison de 20 ans et la confiscation de ses biens et de ses revenus pendant la période d’enquête.