Befoot - De Tarbes à Châteauroux, les évènements se sont succédés dans la vie d’Omaré Gassama. À 28 ans, le milieu de terrain de La Berrichonne de Châteauroux et de la sélection mauritanienne va participer à sa première CAN, quelques mois après avoir signé son premier contrat professionnel. Consécration pour le joueur, mais surtout pour un homme qui s’efforce toujours de rester lui-même.

“Je reste entier”, telle est la devise d’Omaré Gassama, qui sera en Côte d’Ivoire, d’ici une semaine, pour disputer la Coupe d’Afrique des nations. À 28 ans, il vit « une année exceptionnelle », qui le voit décrocher son premier contrat professionnel avec Châteauroux (National 1) cet été, ses premières sélections avec la Mauritanie, et cerise sur le gâteau, un mariage !

« C’est une saison où la transition s’est faite d’une rapidité incroyable. Je me suis acclimaté au vestiaire de Châteauroux (transféré de Sedan en juin, ndlr), en plus de mes premières sélections, c’était beaucoup. J’ai repris la saison en cours de route dans une équipe en construction. Je n’ai pas eu beaucoup de repos depuis Janvier 2022. »

Qu’importe, le milieu de terrain savoure avec sa sélection des Mourabitounes “La Mauritanie est un pays qui a tout pour se développer. J’ai la nationalité guinéenne et française, mais j’ai fait le choix du cœur avec la Mauritanie. On va dire que l’engouement de ma famille vis-à-vis de ce pays est important. Je savais que je rendrais ma mère très fière en portant ce maillot.

En plus de ça, j’ai vécu ma première sélection comme un vrai hommage à mon père décédé, c’est des choses qui vont au-delà du football” explique Omaré Gassama. Un hommage sur le plan personnel, mais également l’envie de relever un défi.

“C’est un challenge pour moi. Dans tout ce que je fais, j’ai besoin de cet esprit de compétition, c’est comme ça que je tire le meilleur de moi même. Plus le challenge est gros, plus j’aime le relever. En plus de ça, j’ai eu un super feeling avec le sélectionneur, Amir Abdou« , constate le milieu défensif mauritanien.

C’est très important pour moi d’avoir un bon feeling avec les gens que je côtoie. Il y a aussi une relation différente avec les supporters, c’est une autre dimension. C’est tout un peuple qui te suis. Ce sont des gens heureux avec très peu. La richesse là-bas, c’est les choses nécessaires, celles que nous avons au quotidien.«

Un esprit de compétiteur assumé, mais la volonté de placer l’humain au centre de toutes ses attentions prime pour le joueur de 28 ans. Omaré Gassama met en effet un point d’honneur à respecter le rêve qu’il a nourri pendant son enfance, celui de devenir un joueur de footballeur professionnel : « J’ai toujours pensé être footballeur professionnel. J’ai récemment revu ma maîtresse d’école avec qui j’avais une bonne relation, et elle me disait souvent que je n’écoutais pas assez en classe.

Un jour, je lui ai répondu sur le ton de l’humour : ‘que j’écoute ou pas, je serais du football plus tard !’ Elle s’en est souvenue et maintenant on en rigole. » se souvient-il.

J’avais des facilités, et je me permettais de faire le pitre. L’école c’était important quand même. J’ai fait un CAP boucherie. Le monde ouvrier, c’est un milieu que je n’avais pas peur de côtoyer, je suis né dedans.” Une tête bien pleine, lui permettant d’éviter le piège de la facilité, à des moments charnières de la vie d’un homme : “Je viens d’un milieu où c’est difficile de s’en sortir.

Avec toutes les tentations et tout ce qui nous entoure, pendant la jeunesse, on traverse tous des épreuves » explique le natif de Tarbes, qui a successivement grandi à Tours, à Paris, puis Aulnay-sous-Bois.

« Les fréquentations peuvent avoir tendance à te faire faire des bêtises. Être stable dans ma vie d’aujourd’hui, c’est ma plus grande fierté”. Cette situation, Omaré Gassama l’a aussi acquise grâce à un amour pour le ballon rond qui le cultive depuis son enfance : « J’ai commencé à jouer au foot car c’était le meilleur moyen de langage. Inutile de savoir parler la même langue quand c’est pour jouer au football. Quand j’étais jeune, c’était juste un ballon et on se retrouvait pour jouer, c’était notre plaisir. Pour moi, le plaisir est encore le même. »

Ce dernier l’amènera de la CAN des quartiers de Tours et de Paris, jusqu’à la véritable Coupe d’Afrique des nations en Côte d’Ivoire. Lui qui regardait ses idoles à la TV pendant cette compétition se retrouve désormais à leurs place. : “Dans ma chambre je n’avais qu’un seul poster, c’était celui de Rijkaard. C’est un coach qui me l’avait donné. Aujourd’hui, je dirais que je ressemble plus à un joueur comme Claude Makelele. Mais mon joueur préféré, c’est Yaya Touré. J’aurais vraiment voulu lui ressembler.”

Au pays de son idole, lui et son équipe de la Mauritanie seront dans un groupe D qui verra se battre la Mauritanie avec le Burkina Faso, l’Algérie et l’Angola. Ça n’effraie pas Omaré Gassama, qui a même hâte de découvrir la CAN. « Moi je le vois comme un baromètre.

On va savoir de quoi on est capable. On parle de joueurs de top niveau. C’est le moment de voir si on a des limites. Le premier match va donner le ton, c’est certain. Il me tarde », s’exclame le joueur de National.

Je suis d’un naturel assez détendu, avant les matchs je suis décontracté et je rigole avec mes coéquipiers. Je n’ai jamais eu de pression sur un terrain, et j’aimerais bien savoir si j’en aurais lors de la CAN« . Réponse, très certainement, le 15 Janvier pour Omaré Gassama et la Mauritanie face au Burkina Faso (16/01), pour ses grands débuts en Coupe d’Afrique des nations.