09-01-2024 22:13 - CAN 2024 – Amir Abdou : « un parcours à la Hervé Renard avec la Zambie, ça me ferait plaisir » [Exclu]

CAN 2024 – Amir Abdou : « un parcours à la Hervé Renard avec la Zambie, ça me ferait plaisir » [Exclu]

Afrik Foot - Sélectionneur de la Mauritanie, Amir Abdou va vivre sa deuxième CAN après 2022 avec l’équipe des Comores.

Dans cet entretien exclusif accordé à Afrik-Foot.com, le technicien de 51 ans s’est confié sur ses ambitions avec les Mourabitounes avec lesquels il rêve d’imiter Hervé Renard et la Zambie en 2012.

Les chances de son équipe dans un groupe D relevé (Algérie, Burkina Faso, Angola…), son héritage avec les Comores ou encore son rêve d’entraîner un jour l’OM, Amir Abdou n’a rien esquivé dans ce face-à-face.

Interview réalisée par Yoro MANGARA,

D’abord, parlons de la poule D de la Mauritanie, de cette proximité géographique avec l’Algérie et de cette rivalité qui dépasse parfois le cadre du sport. Cela entre-t-il en ligne de mire dans les considérations d’un entraîneur ?

Non, non. Je ne mélange pas la politique avec le football. Même s’il y a ce côté rivalité, il y a quand même une fratrie entre ces pays-là. Ce sont des pays frères, des pays musulmans. Je pense que ça ne rentre pas en compte. On a d’ailleurs été invité en 2022 par l’Algérie pour préparer le CHAN 2022. On a joué contre eux à Annaba. Cela s’est très bien passé. C’est un derby et on avait fait 0-0.

Est-ce que la Mauritanie peut sortir de cette poule ?

C’est possible. Après, cela va dépendre de beaucoup de paramètres. Notre préparation, ne pas avoir de blessés, l’état d’esprit des joueurs, la détermination…

Vous avez affronté le Burkina Faso en octobre dernier. Une équipe qui partage votre groupe. Avez-vous décelé des failles dans cette équipe ?

Comme toutes les équipes, elles ont quelques difficultés qu’on ne va pas dévoiler. Nous allons nous appuyer dessus. Nous aurons notre mot à dire. On n’ira pas en victime expiatoire. On fera tout pour résister dans cette poule. On sait que toutes les poules sont difficiles. On pense que c’est une poule homogène. Non pas du tout. Je l’ai expliqué, l’Algérie est largement favori avec le Burkina Faso.

Quel est l’objectif de la Mauritanie dans cette CAN ?

C’est d’aller le plus loin possible. Déjà gagner un match, ce sera l’objectif prioritaire. Après, enchaîner et exister dans cette Coupe d’Afrique. Ne pas être des figurants.

Vous avez démarré très fort lors des qualifications. Les trois dernières sorties ont été plus difficiles (interview réalisée avant le match nul contre la Tunisie, samedi, 0-0). À quel visage de la Mauritanie doit-on s’attendre ?

On va essayer d’emmener un beau visage. C’est vrai que nos trois derniers matchs ont été un petit peu chaotiques. Notamment la défaite face au Burkina Faso et le match nul contre le Soudan où l’on doit l’emporter largement. Après, on a eu un match très difficile au Congo devant la RDC. Difficile d’aller faire un résultat là-bas. Ça nous a servi d’expérience, de tremplin pour la suite. On va se préparer en conséquence. On a pu visualiser nos problématiques qu’on a pu avoir dans cette rencontre en espérant récupérer les blessés qui avaient manqué le dernier match.

Le problème administratif de votre arrière gauche Khadim Diaw vous a coûté des points lors des qualifications. Est-ce désormais réglé ?

Oui bien sûr, c’est réglé maintenant. C’est un problème administratif. C’est vrai que cela aurait pu nous handicaper dans notre quête de qualification. Quand on regarde ce qu’il s’est passé et si on n’avait pas eu ce problème administratif, la Mauritanie serait première de la poule. D’autant plus que personne n’avait mis une pièce sur nous. Des surprises il y en aura toujours. Il y a de la persévérance et un état d’esprit dans cette équipe qui peut faire de belles choses.

Comment faites-vous pour exister sachant que l’essentiel du vivier mauritanien possède une double ou triple nationalité ?

Il faut savoir que Saint-Louis (ville du nord du Sénégal) est l’ancienne capitale de l’AOF (Afrique Occidentale Française). Beaucoup de joueurs (mauritaniens) sont nés à Saint-Louis. L’histoire le dit. Ce sont des joueurs qu’on arrive à avoir par nos réseaux. Il faut des déplacements, des échanges, parler du projet, arriver à les considérer. Il faut être honnête. On (l’équipe de Mauritanie) n’est pas leur premier choix. C’est comme en France lorsqu’un joueur est né en France, d’origine sénégalaise ou africaine. Il va choisir d’abord la France. Si la France ne le sélectionne pas, il va partir avec son pays (d’origine). Mais les mentalités commencent un petit peu à changer. On le voit avec les Algériens. Beaucoup de joueurs algériens priment pour la sélection algérienne.

Après la défaite sur tapis vert, cela a-t-il été un de boost ou plutôt un coup de massue ?

Sur le coup ça nous a refroidi. Moi, cela m’a refroidi. On ne s’attendait pas à cela. Mais il fallait se retrousser les manches, s’accrocher. Déjà, il fallait gagner contre le Soudan où c’était difficile au mois de juin, en fin de saison, où les joueurs n’ont plus envie de jouer mais plutôt partir en vacances. On a réussi à mobiliser tout le monde en leur martelant que ces matchs à venir vont être importants pour la qualification. Après, le dernier match face au Gabon, on a joué avec la peur parce que ce n’était pas évident. La belle équipe du Gabon avec Aubameyang, heureusement qu’il vient juste de se réveiller (rires). On a beaucoup souffert mais on a gagné 2-1. Ce point de pénalité nous a fait très mal mais on a réussi à se remobiliser, sans impact chez les joueurs. On a réussi à garder la problématique entre le staff et moi.

Belle attaque de Mauritanie avec Aboubakar Kamara, alias AK47, et Aboubakary Koïta. Qui allez-vous aligner à la CAN ?

(Rires) Les meilleurs, ceux qui seront en forme. Comme je ne cesse de le répéter, Aboubakar Kamara revient de blessure. C’est à lui de retrouver le chemin des terrains et d’enchaîner les matchs. On va se retrouver cette semaine et il va falloir le gérer. Il a rechuté d’une déchirure. Koïta qui nous fait du bien. Il est arrivé et trouve tout de suite ses marques. Le championnat de Belgique et l’équipe nationale sont complètement différents. Le rythme est plus élevé et il y a aussi l’adrénaline qui va avec. C’est à lui de gérer tout ça, gérer ses émotions. C’est à nous de travailler avec lui de sorte qu’il soit performant pour la CAN.

Et votre liste pour la compétition en Côte d’Ivoire…

Il y a des joueurs qu’on aurait voulu avoir mais malheureusement ils ne sont pas prêts. Ils ont d’autres obligations. En espérant que la Mauritanie puisse les récupérer pour les prochaines échéances de qualifications.

Il y a deux ans vous hissiez les Comores en huitièmes de finale de la CAN de façon inattendue. Comment voyez-vous les résultats décevants de votre ancien adjoint, Younes Zerdouk ?

Non, je n’ai pas à critiquer, c’est son projet, c’est lui qui a voulu avoir le poste. Ce sont ses responsabilités. C’est comme ça. J’étais juste un peu déçu qu’ils ne se soient pas qualifiés pour la CAN parce qu’avec le potentiel et l’effectif qu’il y avait, on était sur une bonne dynamique. Il y avait la possibilité que les Comores se qualifient pour cette compétition.

Voir votre travail de 8 ans s’effondrer de la sorte. Ça ne vous chagrine pas un peu ?

Si, si. Ça m’a chagriné. Mais c’est un nouveau staff avec d’autres idées. Ils ont décidé de changer de projet de jeu alors qu’il y avait de bonnes fondations et une équipe assez solide. C’est un mélange d’anciens et de jeunes. Je pense que cette équipe avait largement la possibilité d’aller chercher une qualification à la CAN.

Pour terminer, quel est votre favori pour cette CAN ? La Mauritanie peut-être…

Après ça va être difficile pour nous, il faut être réaliste. Un parcours à la « Hervé Renard » avec la Zambie, ça me ferait plaisir (rires). Cette CAN-là va être belle, elle va être relevée. Les gens vont se régaler parce qu’il y aura de belles équipes et toutes les équipes voudront se battre pour aller chercher la coupe.

En tant que Marseillais, rêvez-vous d’entraîner un jour l’OM ?

Bien sûr que si. Ce serait un rêve qui peut se réaliser dans les années à venir sûrement. Mais pourquoi pas, c’est un rêve pour moi et les rêves se réalisent parfois.

Entraîner en Ligue 1 ou Ligue 2 française, ça vous dit ?

Pas dans l’immédiat, peut-être dans les années à venir. J’avais eu quelques contacts avec un club de Ligue 2, mais là je pense qu’avec l’expérience que j’ai, et les enchaînements de matchs internationaux, de revenir en France pour, pourquoi pas entraîner un club de Ligue 2 ou de Ligue 1.





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Source : Afrik-Foot
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