13-02-2024 00:00 - CAN 2024. Amir Abdou, du Lot-et-Garonne à la Mauritanie : « Mon moteur, c’est le boulot »
Sud Ouest - Au lendemain de la CAN disputée en Côte d’Ivoire, Amir Abdou, le sélectionneur de la Mauritanie qui a fait ses premières armes en Lot-et-Garonne à Boé/Bon-Encontre et au SUA Foot, revient sur le nouvel exploit qu’il vient de réaliser.
Vous venez de vivre deux mois d’une grande intensité. Comment vous sentez-vous ?
Rincé physiquement et psychologiquement. Quand on est engagé dans ce type de compétition, on y laisse une énergie énorme. Si on veut tirer le meilleur de son groupe, l’investissement y est permanent. On ne peut pas se permettre de se relâcher.
Comment jugez-vous le parcours de votre sélection ?
Je suis très fier...
Vous venez de vivre deux mois d’une grande intensité. Comment vous sentez-vous ?
Rincé physiquement et psychologiquement. Quand on est engagé dans ce type de compétition, on y laisse une énergie énorme. Si on veut tirer le meilleur de son groupe, l’investissement y est permanent. On ne peut pas se permettre de se relâcher.
Comment jugez-vous le parcours de votre sélection ?
Je suis très fier de nos résultats et de notre exploit face à l’Algérie (NDLR : victoire 1 à 0). L’objectif était de faire mieux que les éditions précédentes en remportant un premier succès, lequel nous a qualifiés pour les 1/8e de finale. Les joueurs ont fait le boulot pour être au rendez-vous. C’est une juste récompense.
C’est donc pour vous le moment de savourer le chemin parcouru ?
Non, pas vraiment. Pour savourer, il faut couper et je ne sais pas couper. Mon moteur, c’est le boulot. Je me lève foot, je mange foot et je dors foot, c’est comme ça. Quand une compétition est terminée, il faut tout de suite se projeter sur les prochaines échéances et se remettre aussitôt en question.
En dépit de plusieurs sollicitations, vous avez le choix de poursuivre avec la Mauritanie. Pourquoi ?
Parce que j’ai le sentiment que cette sélection peut aller encore plus loin. Le président de la fédération a manifesté une véritable envie de poursuivre cette aventure avec moi. La prochaine CAN est en 2025 au Maroc et nous allons débuter dans quelques mois les matchs de qualification pour la prochaine Coupe du monde. Je serais très heureux de continuer à jouer le trouble-fête avec cette équipe.
En participant avec succès à deux CAN avec deux sélections différentes, vous avez acquis un autre statut. Comment le vivez-vous ?
Quand j’ai été choisi pour être sélectionneur des Comores en 2014, cela a fait sourire un peu certaines personnes. Prendre la tête d’une équipe 198e nation mondiale et avoir des ambitions, surtout quand on vient comme moi du monde amateur, c’était le naufrage assuré. Sauf que c’est mal me connaître. À force de travail et d’abnégation, on finit toujours par être récompensé. C’est ce qui m’arrive aujourd’hui. Désormais, dans le milieu, je suis reconnu et respecté pour mon travail.
Vous qui avez débuté chez les amateurs, comment jugez-vous votre parcours ?
C’est celui d’un bosseur qui a su saisir sa chance. Je me suis servi de mes expériences pour grandir et faire grandir mes joueurs. Au-delà du projet de jeu qui est le fil conducteur de n’importe quelle équipe, le plus important est de fédérer des hommes. Une sélection, c’est une aventure humaine. Avant le match contre l’Algérie, j’ai rappelé à mes joueurs qu’il fallait toujours y croire pour réussir. Je sais d’où je viens et cela m’aide à faire passer ce message.
En réussissant dans le monde professionnel, vous avez réalisé un rêve. De quoi rêvez-vous encore ?
De beaucoup de choses. Rêver, c’est essentiel, surtout dans un milieu difficile où on n’est jugé que sur les résultats qu’on obtient. À court terme, faire une troisième CAN consécutive serait une grande chose. Quand on est performant, tout peut ensuite être possible.
Par Propos recueillis par Sébastien Maurès