Le Quotidien de Nouakchott - À moins de cent jours du coup d’envoi des Jeux Olympiques de Paris 2024, la Mauritanie se retrouve confrontée à une réalité décevante : malgré sa participation régulière à cet événement mondial, elle n’a jamais vraiment brillé sur la scène olympique.

Cette constatation amère soulève des questions cruciales sur la manière dont notre pays aborde la compétition sportive internationale et sur la manière dont il sélectionne et soutient ses athlètes.

Il est indéniable que nous devons revoir notre approche en matière de sélection des disciplines sportives dans lesquelles nos athlètes peuvent exceller. Trop souvent, nous constatons que nos représentants mauritaniens luttent pour assurer les minimas nécessaires, et finissent souvent bons derniers.

Cette situation n’est pas seulement décevante pour nos athlètes, mais elle ternit également notre image en tant que nation sportive. Certes, les paroles inspirantes de Pierre de Coubertin, « l’essentiel est de participer », résonnent toujours dans nos esprits.

Toutefois, nous ne pouvons pas ignorer le fait que participer simplement pour finir en queue de peloton n’est pas suffisant. Il est temps que nous adoptions une approche plus pragmatique et réaliste : si nos athlètes ne parviennent pas à atteindre le niveau requis pour participer aux Jeux Olympiques de Paris, alors peut-être devraient-ils rester chez eux.

Depuis le milieu des années 1980, les athlètes issus d’Afrique du Nord et d’Afrique de l’Est dominent la course de demi-fond et de fond. D’aucuns parlent de talents innés, d’autres des bienfaits de leurs régions situées en altitude et du nomadisme de certaines tribus qui aurait développée leur aptitude à la course.

Alors, pourquoi le Comité Olympique Mauritanien ne déniche pas un jeune nomade mauritanien frais et en bonne santé pour l’aligner sur ce type de courses ? Je suis persuadé qu’il y a des potentialités locales dormantes ; seules peut-être, les techniques et tactiques de courses leur font encore défaut.

C’est pourquoi il est impératif que nous nous concentrions sur les disciplines dans lesquelles nos athlètes ont les meilleures chances de se démarquer. Et sans aucun doute, l’athlétisme est l’une de ces disciplines. Avec sa variété de catégories et de disciplines, l’athlétisme est le sport individuel le plus représenté aux Jeux Olympiques.

Les épreuves sur piste, telles que les sprints, le demi-fond, le fond, les courses de haies, le steeple et les relais, offrent une opportunité précieuse pour nos athlètes de briller sur la scène mondiale. Le stade olympique, avec sa piste de 400 mètres, sera sûrement le théâtre de performances extraordinaires, et nous devons nous assurer que nos meilleurs athlètes y participent.

Dans tous les cas de figure, la Mauritanie doit réévaluer sa stratégie sportive en adoptant une approche pragmatique, axée sur les résultats pour que nos athlètes puissent avoir quelques chances de se distinguer sur la scène olympique mondiale. Nous devons surtout nous concentrer sur les disciplines où nos athlètes ont les meilleures chances de succès, et l’athlétisme est certainement la plus propice.