30-04-2024 13:03 - Nouakchott Expo BTP 1ère édition : les perspectives des experts sur les défis liés au climat
Financial Afrik -
Dédiée à la promotion immobilière et au financement de l’habitat, la première édition du salon international « Nouakchott Expo BTP et Infrastructures » a eu lieu jeudi 25 avril au Palais des Congrès de Nouakchott, la capitale mauritanienne. L’évènement est centré sur le thème principal « Relever les défis du logement et des infrastructures en Mauritanie à l’horizon 2030 ».
A l’entame de la rencontre, les discussions ont porté sur la « Planification urbaine durable et GreenBuilding ». À l’occasion, les intervenants ont donné leur point de vue sur les défis et les perspectives du BTP face au changement climatique.
Les BTP sont l’un des plus grands pollueurs de l’environnement. Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), le secteur est responsable de 37 % des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie et aux processus opérationnels.
« En tant qu’acteur du secteur, l’urgence est de s’engager dans la préservation de l’environnement à travers l’utilisation des matériaux biodégradables », a expliqué Oumar Wele, CEO de l’entreprise Habidem Mauritanie.
D’après les experts, la construction en Afrique privilégie les matériaux importés, tandis que les matériaux locaux biodégradables offrent une alternative à la préservation de l’environnement. Sauf que ces matériaux sont confrontés à de nombreux obstacles. Le coût de la main d’œuvre, une mauvaise organisation, et une perte de savoir au profit de la construction classique, entre autres.
Pour Dr. Leandre Guigma, architecte urbaniste de l’agence Perspective, face aux défis climatiques, l’urgence est de communiquer sur l’importance des matériaux locaux. « Les politiques doivent concevoir des programmes massifs en matériaux locaux, donner le ton en imposant une réglementation, également faire la migration des matériaux locaux de l’artisanat à l’industrialisation, à des coûts compétitifs ».
L’Etat a certes un rôle important à jouer, « mais il faut une véritable complémentarité entre Etat et populations pour des constructions qui contribuent au développement dans le respect de l’environnement. Il ne faut pas attendre les catastrophes pour s’ouvrir au changement», a souligné Tarak Cherif, fondateur de Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT).
Et d’ajouter « qu’il faut aussi prendre en compte des constructions selon les attentes des jeunes, ce qui peut constituer des sources d’inspiration pour les générations à venir. Chose que la Tunisie a réussie avec le village de Sidi Bou Saïd, qui allie beauté et efficience, devenu un lieu d’attraction touristique ».
En Mauritanie, les architectes utilisent des matériaux esthétiques qui illustrent l’apport de l’architecte dans la société.
« La collaboration entre les différents corps de métier dans le BTP s’avère un impératif. Le pays a besoin de l’expérience d’ailleurs pour s’améliorer sans complexe. Notre capacité à produire des projets concrets et cruciaux donnera le ton aux autorités », a fait savoir Menih Ould Tah, président de l’Ordre mauritanien des architectes.
Fode Diop, président de la Fédération des architectes francophones d’Afrique, a tiré la sonnette d’alarme sur l’absence d’un écosystème autour des aéroports au sein du continent.
« Il est urgent de créer une aéroville autour de nos aéroports. Être créatif pour sortir de l’ordinaire, être au fait de la technologie et de l’innovation, concevoir des édifices durables qui prennent en compte la préservation de l’environnement ».