14-10-2024 00:27 - Mauritanie. Écoles publiques surchargées, les privées désertées: la réforme qui perturbe les élèves

Mauritanie. Écoles publiques surchargées, les privées désertées: la réforme qui perturbe les élèves

Le360afrique - La suppression progressive de l’enseignement du français dans le cycle primaire des écoles privées, décidée par une loi d’orientation adoptée en juillet 2022, provoque de nombreuses perturbations.

L’ouverture des classes en Mauritanie est officielle depuis le lundi 7 octobre dernier, avec pour toile de fond une réforme introduite par une loi d’orientation adoptée en juillet 2022. Ce texte vise à instaurer une école républicaine qui supprime progressivement l’enseignement du français dans le cycle primaire des établissements privés. Ainsi, les enfants sont désormais tenus de s’inscrire à l’école publique.

Cette option suscite de nombreuses interrogations quant à la capacité d’accueil des écoles publiques, la disponibilité des ressources humaines, des outils matériels, didactiques et pédagogiques nécessaires.

Malick Diagne Ba, responsable d’une école privée et professeur de philosophie depuis 1976 évoque une rentrée scolaire dans des conditions difficiles, difficultés imputables à une réforme qui touche déjà les trois premières années du cycle primaire. Cela entraîne d’énormes perturbations au niveau des familles et de l’organisation des écoles.

Le retrait des classes de première, deuxième et troisième années primaires, qui permettait auparavant de compenser le déficit financier dans le secondaire, produit un impact négatif sur la trésorerie des groupes scolaires privés.

Parallèlement, cette réforme provoque une surcharge des effectifs dans les écoles publiques, incapables d’absorber tous les élèves, malgré des classes pouvant parfois atteindre un effectif de 100 élèves. Ces derniers sont contrains de quitter le privé pour intégrer une école publique qui n’est pas préparée à les accueillir.

Amadou Sarr, responsable dans une école privée et professeur de sciences naturelles depuis plus de 25 ans, attire l’attention sur une chute significative des inscriptions au niveau du cycle fondamental des écoles privées, suite à la suppression de ces trois classes.

Il note cependant l’insistance des parents à faire inscrire leurs enfants dans le cycle primaire des écoles privées, alors que les propriétaires et gestionnaires de ces établissements ont les mains liées. Sarr signale que les établissements publics sont saturés et dans l’incapacité d’accueillir davantage d’élèves.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)





Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 1
Lus : 2587

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (1)

  • Bertrand (H) 14/10/2024 20:12 X

    Le danger se sont ces malades mentaux qui cherchent à maintenir le pays dans la dépendance linguistique et culturelle pour servir leur lettre. Tout le monde est content y compris les négros africains fiers et épris de liberté. Seul france 24 et quelques pions corrompu et pourri dans la tête peuvent s'opposer à ce que les mauritaniens étudient avec leurs langues. Tous les peuples de la planete se sont émancipés et ont préférés leurs langues aux langues des occidentaux, bourreaux sanguinaire et génocidaires, en Afrique en priorité. Le français est mort et la france n'a plus le pouvoir de vie et de mort sur les africains. Une révolution des mentalités est en cours au senegal, au mali, au burkina, et partout en Afrique. Seuls quelques aigris qui mangent des broutilles dans la main dégoulinant de sang de leurs maitres, poussés par la haine viscérale produite par l'ignorance et la carence tiennent encore ce discours plein de lâcheté.