Marega Baba Assa -- Incontestablement les pouvoirs qui se sont succédés ces deux dernières décennies (à l'exception du pouvoir éphémère de Sidi Ould Cheikh Abdallahi Yarhamahu) ont fortement décrédibilisé le sens même du dialogue dans notre pays.

A cause de leurs louvoiements et voltes faces qui souvent violent directement des accords parfois signés en bonne et due forme, désormais toute initiative en vue d'un dialogue apparaît aux yeux de l'opinion comme suspecte comme une manœuvre pour endormir et gagner du temps de la part des gouvernants.

Il faut dire aussi que ces derniers ont souvent été aidés ou confortés dans cette fuite en avant par une opposition divisée et embourbée dans des querelles d'égos et de leadership mal placés, servant inconsciemment de paravent et de la mauvaise volonté ou des jeux multiples des pouvoirs.

Il semble à première vue que, cette fois-ci, le dialogue soit directement placée sous le sceau de l'engagement du Président de la République, enclin pour cette raison à en assurer la supervision plus ou moins directe comme peut le laisser penser la désignation de Monsieur Moussa Fall comme interface entre lui et l'opposition dans sa diversité.

Compte tenu de son long cheminement politique et ses relations d'ouverture avec l'ensemble de la classe politique, toutes tendances confondues, Monsieur Moussa Fall parait être un bon choix.

A condition d'être unie l'opposition devrait se saisir de l'atmosphère qui est plus favorable que celle des précédents pour s'engager dans le processus du dialogue avec la condition de son implication réelle et le respect de l'inclusivité aussi bien dans la participation que dans les thèmes à débattre.

Dans ces conditions et seulement dans ces conditions il n'est pas impossible que de ce dialogue qui s'annonce sortent des résultats bénéfiques pour le pays.

Un dialogue national inclusif sérieux et crédible dans un pays comme le nôtre, qui fait face à de multiples difficultés et dangers extérieurs et surtout intérieurs n'est pas seulement une nécessité, c'est quasiment un impératif de survie dont le sabotage continu ne pourrait que conduire aux pires situations, à Dieu ne plaise...

Nouakchott le 20 mars 2025

Marega Baba Assa.