23-03-2025 17:26 - Mauritanie : les résidents maliens souhaitent une carte de séjour plus accessible

Le360 Afrique - Après la reconduite à la frontière de plusieurs centaines de ressortissants ouest africains, pour défaut de titre de séjour, des membres de la communauté malienne de Nouakchott, plaident pour un accès plus facile à ce document et rappellent les liens de fraternité et de bon voisinage entre les deux pays.
Au moins 528 migrants maliens ont été refoulés par la Mauritanie vers Gogui, localité située à la frontière du Mali avec la Mauritanie, a déclaré Boulaye Keita, conseiller technique chargé des questions migratoires au ministère des Maliens établis à l’extérieur et l’intégration africaine, cité par la presse.
Cette campagne de reconduite est très critiquée sur les réseaux sociaux et par des ONG. Houssein ould Meddou, porte parole du gouvernement mauritanien, explique que «la politique de gestion du flux migratoire, en conformité avec les lois du pays, les engagements sous régionaux et internationaux, dans le strict respect des droits humains».
Khoudia Ndiaye, consultante, appelle ses compatriotes «au respect des conditions de séjour et des lois de la Mauritanie. C’est notre devoir de migrants, de respecter les lois du pays d’accueil, comme cela se passe en Europe ou ailleurs dans le monde».
Fatoumata Coulibaly, présidente de l’Initiative des femmes maliennes battantes «nous menons un plaidoyer auprès des autorités mauritaniennes, et avons organisé des actions de solidarité, pour assister et aider nos compatriotes en situation difficile en instance de reconduite à la frontière. Nous plaidons pour beaucoup de migrants, qui voudraient prendre la carte de séjour, mais rencontrent des obstacles».
Bakayoko est un Malien qui vit à Nouakchott et témoigne de son attachement à son pays d’accueil «je suis en Mauritanie depuis 15 ans, avec ma femme et mes enfants. Je ne suis pas là pour la migration clandestine vers l’Europe. La Mauritanie est mon pays d’accueil. J’avais un titre de séjour, il a expiré. Je cherche à le renouveler depuis très longtemps, pour être en règle».
L’accès à la carte de séjour n’est pas facile et le coût est jugé exorbitant. Le tarif annuel du timbre du titre de séjour de 3.000 ouguiyas, soit autour de 70 euros, est jugé excessif. Le gouvernement mauritanien a adopté une nouvelle mesure portant la durée de validité de la carte de séjour d’un à cinq ans. Une bonne nouvelle saluée par les nombreux migrants vivant en Mauritanie, qui s’interrogent tout de même sur le coût de ce nouveau titre de séjour pluriannuel.
Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)