La Mauritanie, en raison de sa position géographique stratégique en Afrique de l'Ouest, se trouve être un carrefour important pour les réfugiés et les migrants transfrontaliers.

Elle joue plusieurs rôles : celui de pays d’accueil, de pays de transit et de pays d’émigration pour diverses populations. Par ailleurs, les situations migratoires en Mauritanie, sont distinctes et motivées par des causes variées et peuvent être classées en fonction de leur nature :

migration volontaire : Les individus choisissent de migrer pour améliorer leurs conditions de vie (économiques, professionnelles, familiales, politiques ou environnementales. etc.).

Les migration involontaire : Les personnes fuient des situations de guerre, de persécution, de catastrophes naturelles ou d’autres crises.

Toutefois, force est de constater que, ces migrants originaires de pays voisins font face à une situation particulièrement préoccupante en Mauritanie. En effet, des violations flagrantes des droits fondamentaux des migrants subsahariens sont observées, caractérisées par des rafles, d’arrestations arbitraires et d’expulsion dans des conditions jugées inhumains en Mauritanie.

Ces pratiques, en dépit des accords bilatéraux existants, soulèvent de graves questions quant au respect des normes internationales relatives aux droits des migrants.

Les migrants et réfugiés bénéficient de la protection offerte par différents instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux. Ces instruments visent à garantir leurs droits et à assurer leur sécurité tout au long de leur parcours migratoire.

Ces principes sont inscrits dans plusieurs instruments juridiques internationaux : la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948), la Convention Internationale sur la Protection des Droits de Tous les Travailleurs Migrants et des Membres de leurs Familles (1990).

Il est important de rappeler que la Mauritanie a ratifié ces instruments juridiques internationaux et a adopté les textes correspondants au niveau national.Malgré, cette protection, on note que les autorités semblent appliquer des politiques migratoires qui excluent systématiquement les migrants subsahariens, des protections qui leur sont normalement garanties en vertu des conventions internationales et de la législation nationale.

Des données empiriques collectées lors de mes missions régulières sur le terrain indiquent que des migrants sont détenus dans des conditions jugées inhumaines dans des centres de rétention, où ils subissent des abus physiques et sont privés de leurs droits.

Il est important de souligner que, bien que certains migrants soient en situation d'irrégularité et qu'ils doivent respecter la réglementation nationale en matière de migration, cela ne justifie en aucun cas un traitement inhumain à leur égard. Les violations des droits des migrants subsahariens en Mauritanie constituent une grave infraction aux normes du droit international.

Dr Fatimata BA

Docteure en Droit International Public