05-07-2025 20:45 - Mauritanie | Orpaillage : le monopole de fait de Maaden

(AFRIMAG) -
Le ministère a déclaré dans un communiqué que le monopole accordé à Maaden Mauritanie donne le pouvoir à cette agence de «superviser l’orpaillage dans ces zones clairement définies sur le territoire national, dédiées à l’exercice de l’activité minière artisanale selon des conditions réglementaires et techniques comprenant l’encadrement, la garantie de la sécurité et le soutien logistique.»
Le ministère mauritanien des Mines a mis en garde contre la pratique d’activités d’exploration artisanale en dehors des zones géographiques désignées par l’État à cette fin, soulignant que cela constitue «une violation flagrante de la loi et une atteinte au domaine public.»
Le ministère a déclaré dans un communiqué que le monopole accordé à Maaden Mauritanie donne le pouvoir à cette agence de «superviser l’orpaillage dans ces zones clairement définies sur le territoire national, dédiées à l’exercice de l’activité minière artisanale selon des conditions réglementaires et techniques comprenant l’encadrement, la garantie de la sécurité et le soutien logistique.»
Formaliser l’orpaillage artisanal, un défi
Le ministère a expliqué que cette mesure s’inscrit dans le cadre de la réglementation et du contrôle de l’activité minière artisanale, conformément à la loi n° 026-2022 du 12 décembre 2022, qui a limité l’exercice de l’activité aux zones classées à cet effet, sous la supervision de l’Agence Maaden.
Le ministère a souligné que cette politique vise à «intégrer l’activité artisanale dans l’économie formelle, à garantir la sécurité des travailleurs et à promouvoir la transparence et l’équité dans l’exploitation des ressources.»
Dans plusieurs zones d’exploitations artisanales de l’or dans l’Inchiri (Chami), et au Tiris Zemmour), des milliers d’orpailleurs se plaignent de la nouvelle réglementation et y voient l’intrusion de nouveaux acteurs essayant de les chasser de leurs «terres.»
L’orpaillage en Mauritanie joue un rôle important dans l’économie locale et l’emploi, notamment pour les jeunes. Cependant, elle soulève également des défis environnementaux et sociaux tels que la pollution par le mercure (utilisé dans certains processus d’extraction), la dégradation des sols et la perturbation de la biodiversité.
Des zones spécifiques, comme celle de Tamaya près de Tasiast (Mine de Kinross), ont été aménagées pour permettre l’orpaillage dans des conditions encadrées.
La vente de l’or issu de l’orpaillage est désormais limitée à des points de vente spécifiques, notamment ceux ouverts par l’entreprise Maaden Mauritanie.
En dépit de son importance grandissante dans l’économie nationale, la valeur ajoutée générée par l’orpaillage artisanal n’est pas encore prise en considération dans le calcul du PIB national, alors qu’elle aurait eu un apport de l’ordre de 9%, selon une étude commanditée par la société MAADEN intitulée «Diagnostic actualise de la chaine de valeur de l’orpaillage artisanal en Mauritanie, juin 2021.
Avant l’octroi à Maaden Mauritanie le monopole de l’achat de l’or via une société privée chargée de traiter directement avec les orpailleurs, la commercialisation de la production de l’or artisanal était en grande partie réalisée à travers des canaux informels.
L’emploi dans le secteur de l’orpaillage est mal cerné mais, selon les estimations de la société MAADEN Mauritanie, il ferait travailler plus de 52 000 personnes dont un nombre élevé mais inconnu d’étrangers, principalement des Maliens et des Soudanais.
Par Mohamed Sneïba, Correspondant Permanent - Nouakchott