Merci pour cette rectification, cette information nous avez étonnés !!!

Aujourd’hui, avec la possibilité pour chacun de publier facilement des vidéos sur les réseaux sociaux, il devient difficile de limiter totalement la circulation de l’information. Si le président a instauré un dispositif digital baptisé « Aïn » (l’Œil), cela pourrait traduire une volonté d’aller au-delà des canaux officiels parfois orientés ou incomplets, afin de mieux percevoir les réalités vécues par les citoyens. Dans ce contexte, les témoignages partagés par les internautes et les lanceurs d’alerte peuvent, en quelque sorte, compléter ce dispositif en offrant un regard direct sur la situation du terrain.

Sans médias libres, la vérité se tait, le mensonge prospère et le citoyen devient aveugle.

Informer n’est pas réciter les communiqués officiels. Le rôle des médias est d’expliquer, de questionner et de confronter les faits aux discours. C’est combattre la pensée unique, déjouer la manipulation et démasquer le mensonge. C’est vérifier, croiser les sources, donner la parole au contradictoire et pratiquer une critique constructive qui éclaire le citoyen. La crise hydrique de Nouakchott en est l’illustration parfaite. Sans la persistance des journalistes, le silence du gouvernement aurait duré. Et même aujourd’hui, la réalité montre que cette crise a encore de beaux jours devant elle, malgré les déclarations flatteuses d’un Premier ministre qui s’est félicité trop tôt. Le temps où les organes officiels détenaient le monopole de l’information est révolu. Face aux contre-vérités, un public de plus en plus averti va directement aux sources grâce aux technologies numériques. Dans ce nouvel écosystème, les médias crédibles n’ont qu’une arme pour rester légitimes : la vérité, toute la vérité.

Ce que vous publiez sur vos sites officiels n’est qu’un amas de chiffres gonflés et de contre-vérités flagrantes, répétés sans la moindre honte par le Premier ministre et la ministre de l’Hydraulique. Vous avez été démentis par la réalité, celle que les citoyens vivent chaque jour : robinets à sec, familles entières contraintes de parcourir des kilomètres, bidons jaunes à la main, pour trouver un peu d’eau aux rares bornes-fontaines encore en service. Si le peuple ne vous croit pas, c’est parce que vous mentez sans vergogne, pensant que la propagande et quelques belles phrases suffiront à cacher l’évidence. Mais la vérité, elle, se voit et se filme. Les vidéos, les témoignages, les images parlent d’elles-mêmes — et elles pulvérisent vos discours fabriqués. Quant à votre prétendu “succès” du projet d’adduction d’eau de l’Est, il a été mis à nu par un reportage devenu viral sur les réseaux sociaux, réalisé par un Européen, preuves à l’appui : seulement 90 % du financement a été utilisé pour le chantier, le reste ayant tout simplement disparu dans les méandres du détournement. Voilà la réalité, la seule que les citoyens constatent. Alors épargnez-nous vos plateformes officielles qui ne sont que des vitrines démagogiques et mensongères. Le pays a soif, littéralement et métaphoriquement, de vérité et de responsabilité.