31-08-2025 20:08 - Programme d’urgence : Ghazouani face aux réalités des chantiers scolaires

Programme d’urgence : Ghazouani face aux réalités des chantiers scolaires

LA DÉPÊCHE - Le programme d’urgence lancé par le président Mohamed Ould Ghazouani couvre plusieurs secteurs clés du développement, parmi lesquels celui de l’éducation.

Sa récente visite sur les sites de plusieurs écoles encore en construction témoigne de l’attention particulière qu’il accorde à ce secteur, en particulier. Mais une question persiste : ses directives sont-elles véritablement suivies par les responsables concernés ?

Les travaux lancés sous l’égide de la délégation Taazour ne semblent pas refléter l’ambition présidentielle. Ils peinent à incarner le succès attendu de ce programme d’urgence, censé améliorer rapidement les infrastructures de Nouakchott.

Pour pallier ce décalage entre engagements et résultats, le président n’hésite plus à aller lui-même constater l’état d’avancement des projets. Une démarche courageuse, certes, mais qui le confronte à une réalité en déphasage avec les promesses faites à ses compatriotes, un an déjà après sa réélection.

Lors de sa visite de terrain ce samedi, dans plusieurs établissements sélectionnés pour son itinéraire, Ghazouani a pu mesurer de visu l’écart important entre les ambitions affichées et la mise en œuvre concrète du programme d’extension et de modernisation des écoles. Une situation marquée par la répétition des mêmes couacs, souvent laissés sans suite.

Le président a lui-même souligné avec insistance les retards constatés et le non-respect des normes techniques dans la construction des établissements. Le Premier ministre, Mokhtar Ould Diaye, avait déjà fait le même constat et tiré la sonnette d’alarme lors de la dernière réunion du Comité ministériel préparant la rentrée scolaire 2025-2026.

Le défi est de taille car il faut héberger 69 000 élèves dans un contexte où, à quelques semaines de la rentrée, aucun des établissements en chantier n’a encore été réceptionné. Pendant ce temps, les travaux de réhabilitation s’éternisent sur 190 écoles primaires et 21 lycées.

De son côté, la ministre de l’Éducation a salué l’implication directe du président, qu’elle considère comme « une volonté sincère de transformer en profondeur le système éducatif et de garantir de meilleures conditions pour les élèves ».

Reste que le chef de l’État devra se méfier des visites trop cadrées qui ne reflètent pas toujours la réalité du terrain. Car derrière les apparences, l’exécution de ce programme d’urgence – véritable fer de lance de son action politique – reste entachée de zones d’ombre érigées par d’autres responsables.





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Commentaires (2)

  • Visage Mauritanie (H) 31/08/2025 21:41 X

    La visite du président de la République sur ces chantiers scolaires révèle les difficultés de mise en œuvre du programme promis aux Mauritaniens. Ces projets risquent de n'être achevés qu'en 2027, voire au-delà. On remarque d'ailleurs sur les photos officielles l'absence de hauts responsables - même les walis se sont effacés, laissant la représentation aux femmes. Où sont les autres ministres concernés par la construction et la réhabilitation des établissements scolaires? Les budgets semblent déjà épuisés tandis que les responsables des travaux sont absents, partis en voyage ou dans la badiya. Ghazouani devrait reconsidérer sa méthode de gouvernance et admettre son échec, un échec manifeste dans l'ensemble de son action. Je considère que sa gestion est néfaste pour la Mauritanie, transformant les programmes nationaux en simples opportunités commerciales, particulièrement dans le secteur import-export.

  • Visage Mauritanie (H) 31/08/2025 21:41 X

    Le Président Ghazouani doit ressentir une profonde frustration, se considérant peut-être impuissant face à des ministres qui semblent compromettre son programme. La situation s'est détériorée sous le gouvernement Ould N'Diaye, qui ne présente plus d'aspects positifs. L'année dernière, Ould N'Diaye avait visité ces mêmes établissements scolaires en construction, mais aucun n'a encore été inauguré - ils demeurent en chantier. Le président de la République devrait envisager de se retirer, ayant échoué sur tous les fronts. Il a plongé le pays dans une situation délicate, caractérisée par la mauvaise gestion des ressources et le dysfonctionnement administratif. L'enrichissement personnel semble prioritaire tandis que la rigueur comptable est négligée. Il devient urgent de préserver ce qui peut encore l'être, comme ce fut le cas auparavant.