05-09-2025 21:45 - Editorial du Calame : Interview (presque) imaginaire avec le président Ghazouani

Editorial du Calame : Interview (presque) imaginaire avec le président Ghazouani

Le Calame : Assalamou aleykoum, Monsieur le président !

Le président Ghazwani : Aleykoum Essalam ! (Il commence à invoquer Allah et son Prophète (PBL) et récite plusieurs versets du Saint Coran pointant un doigt dans chaque direction cardinale…)

- C’est la première que vous vous entretenez avec un journal local….

- Pas tout-à-fait. J’ai quand même déjà tenu une conférence de presse avec la presse privée nationale. C’était quand déjà ?

- En Février 2020.

J’en tiendrai bientôt une autre, incha Allah.

- Quand ?

- En 2029.

- Mais c’est loin !

- Pas du tout ! Le temps s’écoule à une telle vitesse que je ne le vois pas passer. 2029, c’est demain. Je commence déjà à regretter la présidence.

- Mais vous êtes là encore pour quatre ans…

- 4 ans ? Je croyais que c’était quelques mois tellement ça va vite.

- Mais vous devez vous reposer après toutes ces années passées à servir votre pays…

- Qui vous dit que je suis fatigué ? Tout le monde me dit qu’il faut se reposer mais je me repose. Je dors, je dors…

- Avez-vous une idée de qui va vous remplacer ?

- Mais je suis encore là !

- Vous allez donc appliquer la règle du « j’y suis, j’y reste » ?

- Feu Mokhtar avait dit un jour que la présidence a un goût particulier. Il ne croyait pas si bien dire. D’ailleurs, elle a maintenant plus de goût (rires).

- N’est-il pas temps pour le pays de tourner la page des militaires ?

Quels militaires ? Moi, je ne suis plus militaire. Aziz, euh… n’en était plus un.

- En parlant d’Aziz, comptez-vous le gracier avant votre départ ?

- Euh…. J’ai trouvé le pays dans une situation difficile et nous travaillons à le remettre sur les rails.

- Vous arrive-t-il d’évoquer avec vos ministres la fin de votre second mandat et l’éventualité d’un troisième ?

On ne parle de corde dans la maison d’un pendu. C’est un sujet sensible en effet. Ils ne veulent évidemment pas que je parte. Il faut reconnaître que je ne suis pas insensible à leurs arguments mais chaque chose en son temps. Ne mettons pas la charrue avant les bœufs.

(Son aide de camp lui apporte un téléphone : c’est le PM et c’est urgent apparemment). Puis, après avoir raccroché :

- C’est encore Ould Djay qui se plaint que certains ministres n’appliquent pas ses consignes. Pourtant avec moi, ils sont gentils. Ils n’arrêtent pas de hocher la tête et même de rire sans raison.

- Biram et Samba Thiam continuent à réclamer la légalisation de leurs partis. Qu’attendez-vous pour les reconnaître ?

- C’est un dossier géré par le ministère de l’Intérieur et je n’interviens jamais dans le travail des ministres surtout s’ils le font bien.

- Vous allez assister à l’investiture de Sidi ould Tah à la BAD ?

- Effectivement. Je dois d’ailleurs vous laisser, je vais de ce pas à l’aéroport. Mon avion m’attend.

Propos (presque) recueillis par Ahmed ould Cheikh





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Commentaires (8)

  • Hartaniya Firilile (H) 06/09/2025 00:31 X

    Bookman Old StyleL'entretien d'Ahmed n'est pas fictif, mais reflète 95% de la situation réelle avec notre président. Cette représentation est fidèle à la vérité, permettant à chacun de constater que le président se comporte effectivement ainsi, même dans une version imaginée. Les questions posées par Ahmed dans ce format hypothétique et les réponses attribuées correspondent au comportement authentique du président, qui ne pourrait pas s'exprimer différemment dans la réalité, quelles que soient les circonstances.

  • Hartaniya Firilile (H) 06/09/2025 00:30 X

    Oui, Ghazouani a raison, le temps s'écoule rapidement et nous voici déjà en 2029. Il est convaincu, mieux que quiconque, que s'il est encore présent en 2029, il rejoindra son ami qui l'attend avec grande impatience - une certitude pour lui. Il anticipe qu'en 2029, il devra rendre des comptes. Pour lui, 2029 est véritablement à nos portes, presque déjà là. Il s'approche désormais de sa fin.

  • Hartaniya Firilile (H) 06/09/2025 00:30 X

    Ghazouani montre des signes évidents d'épuisement, s'endormant constamment dans divers lieux : au palais, pendant ses trajets vers l'aéroport et même dans l'avion avant le décollage jusqu’à son atterrissage. Ce comportement correspond à celui d'une personne ordinaire souffrant de fatigue extrême, incapable de rester éveillée. Il semble désorienté, demandant régulièrement l'heure malgré sa montre, car il doute de sa fiabilité. Il s'enquiert aussi du jour et de l'heure précise, mais reste indifférent aux dates.

  • Hartaniya Firilile (H) 06/09/2025 00:28 X

    Ghazouani ignore encore qui pourrait lui succéder, car s'il le savait, il prendrait des mesures pour l'écarter avant qu'il ne devienne une menace. Il maintient sa position et souhaite prolonger son mandat, prônant le dialogue avec l'opposition sans s'appuyer sur Biram pour faciliter la continuité de son régime, à l'image des gouvernements militaires des pays limitrophes. Il affirme sa présence tout en manifestant une ambivalence quant à son maintien au pouvoir, ce qui témoigne d'une certaine incohérence dans sa démarche.

  • Hartaniya Firilile (H) 06/09/2025 00:28 X

    Ghazouani apprécie effectivement le pouvoir, et personne ne comprend mieux cette réalité que lui-même. Il refuse de quitter ses fonctions après deux mandats car il craint que son avenir ne se résume à une cellule sans ouverture, où ses repas et son eau lui seraient fournis par d'étroites ouvertures. Dans ces conditions, pourquoi abandonnerait-il sa position actuelle, d'autant plus qu'une équipe d'individus a déjà tout orchestré pour justifier son maintien au pouvoir dans les années à venir.

  • Hartaniya Firilile (H) 06/09/2025 00:28 X

    Le président Ghazouani adopte une position justifiée concernant Samba Thiam et Biram quant à la reconnaissance de leur formation politique. Il s'abstient d'intervenir dans les dossiers relevant du ministère de l'Intérieur car ce dernier fonctionne avec une certaine autonomie au sein de la coalition gouvernementale. En réalité, le ministère et son responsable ne sont pas directement sous l'autorité présidentielle, mais répondent à leur propre hiérarchie comprenant le président, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur lui-même. Ghazouani manifeste une certaine réserve face à ce ministre et se trouve dans l'impossibilité de lui adresser des requêtes.

  • Hartaniya Firilile (H) 06/09/2025 00:27 X

    Ghazouani affirme avec justesse qu'il n'appartient plus au corps militaire, tandis que les forces armées poursuivront la gestion des affaires courantes. Depuis son accession à la présidence, Ghazouani se trouve effectivement exclu de l'institution militaire. Il semble serein face aux militaires, peu importe qui pourrait prétendre le remplacer. Par ses propos, Ghazouani laisse entendre qu'il désignera son successeur pour garantir les conditions de son départ. En attendant, sa position reste incontestée car personne ne semble en mesure de prendre sa place. L'influence militaire sur le pouvoir perdurera aussi longtemps que la Mauritanie existera.

  • Hartaniya Firilile (H) 06/09/2025 00:26 X

    Ghazouanni a raison, il refuse d'endosser la responsabilité à la place des autres. Les ministres et leur dirigeant bénéficient de sa bienveillance en tant que président, à condition qu'ils affichent tous un sourire en sa présence. Il préfère les maintenir en poste et leur demande en retour de soutenir sa continuité au pouvoir pour un troisième, voire un quatrième mandat si nécessaire. Avec l'appui de ses partisans et de ceux qui propagent ses messages, les réformes attendues seront mises en œuvre dans un cadre de dialogue. Sa position est claire : il occupe cette fonction et compte y rester.