14-10-2025 15:57 - Madagascar : les militaires prennent le pouvoir après un vote de destitution du président

Madagascar : les militaires prennent le pouvoir après un vote de destitution du président

LA CROIX - L’unité militaire qui s’est ralliée au mouvement de contestation contre le président Andry Rajoelina à Madagascar a annoncé mardi 14 octobre « prendre le pouvoir » à Antananarivo juste après le vote par l’Assemblée nationale de la destitution du chef de l’État. La Constitution a été suspendue.

Le scénario se répète à Madagascar : les militaires ont affirmé mardi 14 octobre « prendre le pouvoir » et ont acté de fait la fin de la présidence du contesté Andry Rajoelina, qui avait accédé une première fois au pouvoir par un coup d’État en 2009 dans des circonstances similaires.

L’unité militaire qui s’est ralliée au mouvement de contestation généralisée dans cette île particulièrement pauvre de l’océan Indien a fait cette déclaration devant le palais présidentiel du centre d’Antananarivo, juste après un vote de l’Assemblée nationale destituant le chef de l’État, présumé avoir quitté le pays.

« On va prendre le pouvoir à partir d’aujourd’hui et on dissout le Sénat et la Haute cour constitutionnelle. L’Assemblée nationale, on la laisse continuer à travailler », a indiqué le colonel Michael Randrianirina devant le palais présidentiel, dans le centre de la capitale malgache.

Contesté dans la rue et retranché dans un lieu inconnu, Andry Rajoelina, qui avait dissous un peu plus tôt mardi l’Assemblée, a dénoncé à propos du vote le destituant une « réunion (…) dépourvue de toute base légale ».

Exfiltré par un avion militaire français dimanche d’après la radio française RFI, Andry Rajoelina avait été désigné président de transition par les militaires après un soulèvement populaire en 2009. Après s’être mis en retrait en 2014, il avait été élu président en 2018, puis réélu en 2023 pour un mandat de cinq ans lors d’un scrutin boycotté par l’opposition.

Constitution suspendue

« On va mettre en place un comité composé d’officiers venant de l’armée, de la gendarmerie, de la police nationale. Peut-être qu’il y aura des hauts conseillers civils là-dedans. C’est ce comité qui va assurer le travail de la présidence. En même temps, après quelques jours, on va mettre en place un gouvernement civil », a assuré au micro de l’AFPTV le colonel Randrianirina.

La Constitution est aussi suspendue, a annoncé cet officier qui est à la tête de la Capsat. Cette unité militaire, qui avait joué un rôle majeur dans le coup d’État de 2009, a renversé le rapport de force en se joignant samedi aux manifestations qui ont commencé le 25 septembre. Ses officiers ont appelé les forces de sécurité à « refuser de tirer » sur les manifestants, avant de les rejoindre dans le centre de la capitale.

La plupart des forces armées leur ont emboîté le pas depuis et ont changé de commandement, y compris la gendarmerie, auparavant en première ligne de la répression des manifestations. Au moins 22 personnes ont été tuées au début de celles-ci et plus d’une centaine blessées, d’après un bilan des Nations unies.

Au total, 130 des 163 députés, soit plus de la majorité des deux tiers requise, ont voté mardi en faveur de la destitution d’Andry Rajoelina. Elle aurait normalement dû être avalisée par la Haute cour constitutionnelle, dont la dissolution a finalement été annoncée mardi par le colonel Randrianirina.

Le collectif « Gen Z » reste mobilisé

Le président en fuite a dit mardi enchaîné « plusieurs visites officielles prévues chez les pays amis, membres de la SADC », l’organisation de coopération d’Afrique australe.

L’incertitude gagne encore plus cette île très pauvre de l’océan Indien où des milliers de manifestants se sont encore rassemblés mardi à Antananarivo.

La Croix (avec AFP)





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