15-10-2025 11:57 - Présidentielle en Côte d’Ivoire : un mort dans une manifestation contre le pouvoir

JEUNE AFRIQUE - Un homme a été tué par balle par des « individus non identifiés », le 13 octobre dans le sud de la Côte d’Ivoire, lors d’une manifestation contre un quatrième mandat du chef de l’État Alassane Ouattara.
Cet homme de 22 ans a « succombé à ses blessures par balle », après avoir été « atteint à la mâchoire par un projectile tiré par des individus non identifiés circulant à bord d’un véhicule de type 4×4 », lors d’une manifestation à Bonoua, a annoncé la police nationale dans un communiqué. Une enquête a été ouverte, a-t-elle précisé.
À moins de deux semaines de la présidentielle, le climat politique se tend : les candidatures de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, leaders des deux principaux partis d’opposition, ont été rejetées par le Conseil constitutionnel et toute manifestation contestant les décisions de cet organe est interdite.
Le Front commun qui regroupe ces deux formations, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Parti des peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a appelé à manifester « tous les jours ».
Lors d’une manifestation à Abidjan, le 9 août 2025, afin de dénoncer l’exclusion de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam des listes électorales, les empêchant de se présenter à l’élection présidentielle.
« Période sensible de troubles et de peur »
Le 11 octobre, le Front commun avait appelé à une grande marche à Abidjan, une manifestation interdite par les autorités afin de « maintenir l’ordre public » et qui a été dispersée à coups de gaz lacrymogène.
« Les libertés d’association, de réunion, et de manifestation sont garanties par la loi », a affirmé la porte-parole du Front commun, Habiba Touré dans une déclaration mardi, estimant que les autorités « mettent en péril la paix sociale ». Elle a également annoncé la tenue prochaine « d’une nouvelle grande marche nationale », sans préciser de date.
Les 13 et 14 octobre, des mouvements de protestation – manifestations ou blocage de routes ou d’écoles – étaient observés dans quelques localités, notamment dans des zones où l’opposition était historiquement forte comme Bonoua, la Mé ou la région de Gagnoa. Dans la capitale économique, Abidjan, la vie suivait son cours, en ce début de semaine.
Le président-candidat était en déplacement dans la capitale politique Yamoussoukro, où il a notamment rencontré des chefs traditionnels, ce 14 octobre.
« La période des élections est essentielle pour notre démocratie, elle est toujours une période sensible, de troubles et de peur. Je veux dire à tous les Ivoiriens que notre démocratie n’a pas besoin de violence pour s’exprimer, et que tout sera mis en œuvre pour garantir des élections transparentes, sécurisées et respectueuses des règles démocratiques de l’État de droit », a assuré Alassane Ouattara.
(Avec AFP)