02-11-2025 00:00 - Tempête dans le secteur pharmaceutique : le syndicat accuse le gouvernement de passage en force
SHEMS MAARIF - Le ton monte entre le Syndicat général des dépôts pharmaceutiques et le gouvernement. Dans un communiqué rendu public, le syndicat a annoncé une nouvelle phase de mobilisation pour défendre ses droits, accusant les autorités de vouloir faire passer en force un projet de loi controversé sans concertation.
Le syndicat dénonce ce qu’il qualifie de « manière brutale et autoritaire » dans la présentation du texte et fustige « l’entêtement du gouvernement à le modifier par tous les moyens de pression et de contrainte ».
Les représentants du secteur affirment qu’aucune concertation n’a eu lieu avec les parties prenantes, notamment les pharmaciens, les techniciens, les syndicats professionnels et les spécialistes du domaine. Ils demandent la révision urgente des articles 64, 81, 102 et 105 du projet de loi, estimant qu’ils menacent l’équilibre du système pharmaceutique national.
Le syndicat annonce par ailleurs une série de mesures escalatoires, soigneusement planifiées selon ses statuts internes, qui seront rendues publiques lors d’une réunion élargie dimanche prochain.
L’organisation salue la position de plusieurs députés qui ont exprimé leur rejet des amendements et demandé le report du vote afin d’impliquer les acteurs concernés. Malgré ces appels, le gouvernement a maintenu sa volonté de faire adopter le texte sans modification.
Dans son communiqué, le syndicat dit regretter « le processus improvisé et erroné » ayant conduit aux amendements de la loi sur la pharmacie (modifiée en 2010), estimant que ceux-ci ont été décidés sans respecter les règles élémentaires du dialogue et du travail participatif.
Les techniciens, infirmiers et sages-femmes — considérés comme la colonne vertébrale du système de santé et représentant plus de 90 % de sa couverture sur le territoire — n’auraient pas été consultés. Le syndicat s’alarme aussi du fait qu’un des nouveaux articles retire à ces catégories le droit à la rédaction d’ordonnances médicales, les exposant ainsi à des poursuites.
Autre sujet de colère : l’absence totale de consultation avec les dépôts pharmaceutiques, pourtant responsables de plus de 85 % de la distribution des médicaments dans le pays, ainsi qu’avec les autres syndicats professionnels du secteur.
Le syndicat conclut en réaffirmant son soutien à toute réforme véritable, à condition qu’elle respecte les droits et acquis des professionnels de la santé et qu’elle se fasse dans un esprit de dialogue et de concertation.
