14-02-2013 17:40 - L’histoire et la géographie de la Mauritanie à travers la philatélie - [PhotoReportage]
Des pièces de monnaie qui datent de l’époque du dinar almoravide, des timbres de poste rarissimes d’Espagne, du Qatar, de la Russie ou encore de la République Dominicaine, des billets de banque qui remontent de l’année de l’indépendance de la Mauritanie: au Centre Culturel Marocain (CCM) de Nouakchott, l’exposition "Timbres et monnaies de Mauritanie, vers une nouvelle passion" fait l’évènement.
Après avoir exposé cet hiver au Musée National de Nouakchott, l’Association de la Jeunesse pour la Culture et le Développement (AJCD) a pris ses quartiers au Centre Culturel Marocain (CCM) de Nouakchott.
Dans les allées de cette exposition, on découvre ainsi une réplique du tout premier timbre-poste du monde émis le 1er mai 1840 et appelé One-Penny-Black à l’effigie de la reine Victoria d’Angleterre.
A côté du One penny noir, on tombe sur les premiers timbres-postes de Mauritanie qui sont venus avec l’occupation française entre 1904 et 1905. A cette époque, la Mauritanie faisait partie du carré de l’Afrique Occidentale Française (AOF).
"Comme il y’avait des militaires français, ensuite des administrateurs, des fonctionnaires, ces gens-là voulaient écrire évidemment à leurs familles, transmettre des informations, des messages, montrer des photos de Mauritanie, c’est à ce moment-là qu’il y’a eu création des premiers timbres mais aussi de cartes postales sur des sujets de Mauritanie", renseigne Olivier Bergossi, philatéliste qui a mis à la disposition de l’AJCD une bonne partie de sa collection.
Le spectateur découvre ainsi toute une série de timbres d’avant l’indépendance de la Mauritanie, une autre sur les animaux du Banc d’Arguin, une action au porteur de 100 FF des années 20-30, des cartes postales qui ont aujourd’hui cent ans ou d’autres encore qui témoignent de l’histoire comme cette carte postale qui date de 1959 et qui commémore la création de la ville de Nouakchott avec un cachet réalisé à l’occasion de la visite du Général Charles De Gaulle.
On redécouvre aujourd’hui tous ces objets historiques grâce à Abdellatih Sidi Mohamed. Tout petit, il s’amusait, à la maison, avec les pièces de monnaie. En grandissant, il a développé une passion et un amour pour elles. Puis, de fil en aiguille, il est devenu un collectionneur invétéré et infatigable de pièces de monnaie de son pays, puis plus tard de timbres d’ici et d’ailleurs.
En 2008, il lance l’Association de la Jeunesse pour la Culture et le Développement à travers laquelle il tente de participer à vulgariser la philatélie en Mauritanie. " Aujourd’hui, la Mauritanie s’ouvre de plus en plus à la philatélie qui facilite également les échanges", se réjouit-il.
A l’écho de sa satisfaction, des voix se font entendre pour réunir les philatélistes et envisager de créer un lien entre philatélistes mauritaniens et du monde entier. A en croire Olivier Bergossi qui collectionne des timbres depuis 35 ans et qui vit en Mauritanie depuis trois ans, le jeu en vaut vraiment la chandelle.
"Il y’a des timbres, par exemple, qui valent aussi chers que quasiment les tableaux de Picasso. Quand on atteint un niveau, c’est aussi un investissement", explique-t-il. "Il y’a de moins en moins de philatélistes malheureusement. Il y’a également de gens qui écrivent de moins en moins. Les gens utilisent maintenant Internet, les courriels électroniques, les SMS. Les services postaux ont de plus en plus à être rentables", ajoute-t-il néanmoins.
A l’arrivée tout de même, on sort de cette exposition bien renseigné sur une partie de l’histoire et la géographie de la Mauritanie, mais également de celles d’autres pays.
Babacar Baye Ndiaye