07-12-2013 16:09 - La fête des mineurs : les DG SNIM de 1974 à 2011
Ce 4 Décembre 2013, coïncide avec le 39ème anniversaire de la fête des Mineurs depuis la nationalisation de la MIFERMA. Au-delà des festivités familiales et du rappel des performances de l’entreprise, qui meublent traditionnellement cette journée, il m’a semblé utile de dresser, à l’intention des jeunes générations d’ouvriers et de cadres, la liste de ceux qui ont dirigé la SNIM depuis la nationalisation.
L’objectif n’étant ni de faire leurs bilans, ni leurs portraits, mais seulement de les faire mieux connaître et de faire ressortir les faits saillants qui ont marqué l’entreprise durant leur présence à sa tête
-Ismaïl Ould Amar, premier DG de la SNIM dont certains anciens se rappellent encore, aujourd’hui, comme si c’était hier, est originaire de la vaste région agro-pastorale du Brakna et diplômé de la prestigieuse ‘’Ecole Centrale’’ de Paris.
‘’Ould Amar’’, comme l’appelaient les expatriés, n’a pas mis longtemps pour se mettre dans la peau du premier vrai ‘’Patron’’ qu’en a fait le gouvernement Mauritanien en le nommant à ce poste.
Sa première qualité, qui a bien facilité sa ‘’cooptation’’ par les Nassara de la MIF’, était due au fait qu’il était plus Nassrani qu’eux, en matière de rigueur dans la gestion et de détachement, par rapport aux ‘’affaires autochtones’’.
Il aura initié et réussit deux grands chantiers, sans lesquels la SNIM aurait difficilement été ce qu’elle est aujourd’hui : une politique de Mauritanisation courageuse et réaliste et le refus de plier à la volonté du Polisario, qui tenait de mettre l’entreprise à genoux.
Quand il quitta l’entreprise, et malgré les effets de la guerre et des crises qui ont secoué le pays durant son mandat, elle était encore ‘’plus MIFERMA’’ qu’avant la nationalisation, par la qualité de son organisation et celle de son personnel Mauritanien.
Ely Ould Allaf, un autre ingénieur, diplômé de grande école française, « Télécom », natif d’Atar, succéda à Ismaïl, après avoir tenu de hautes fonctions dans l’Administration publique, dont celle de Ministre.
Ely, consacra l’essentiel de son court mandat à faire panser les plaies de la guerre et à redonner confiance aux différents partenaires de la SNIM.
Ahmadou Ould Abdalla, originaire du Hodh El Gharbi, Diplomate de carrière et économiste de formation, prend les reines de l’entreprises, dans des conditions toutes particulières. Il a, à peine, achevé sa prise de fonctions, que déjà les autorités de l’époque, lui trouvèrent une autre…destination.
Baba Ould Sidi Abdalla, Ingénieur des Mines, originaire de la ville d’Aleg, DGA de la SNIM, à l’époque, devient ainsi son 4ème Directeur Général.
Sa première tâche fût de parachever la Mauritanisation et d’encourager le départ des derniers expatriés.
Il mit en œuvre les études de faisabilité du Projet Guel El Ghaïn et supervisa sa réalisation.
Son séjour à la tête de la SNIM, permit à celle-ci de mieux se faire connaître des bailleurs de fonds Arabes (Koweitiens en particulier) et de réaliser une certaine jonction entre la Direction Générale de l’entreprise et les travailleurs de base.
Mohamed Saleck Ould Heyine, ingénieur des Mines et premier Mauritanien titulaire du ‘’Carreau de Tazadit’’, natif du bassin minier de l’Inchiri, est le premier DG sorti des moules de l’entreprise.
Ce mariage entre le Mineur et la Mine, permettra, vingt ans durant, une vie de couple presque parfaite. Ce ménage, sans accros, a été facilité par les longues fiançailles entre Heyine et la…DSE (Direction du Siège d’Exploitation de la SNIM à Zouerate)
Heyine fera face à la grande crise des années 80, où il dégraissera les effectifs, au grand dame des syndicats et de l’Administration centrale. Il fera démarrer le ‘’TO 14’’, veillera, des nuits, au chevet de Guelb El Ghayn et initiera M’Haoudatt. Il quitte l’entreprise dans une situation plutôt bonne, à un moment où certains travailleurs commençaient à le soupçonner de prêter une oreille de plus en plus attentive à la politique.
Youssouf Ould Abdel Jelil, originaire de Boutilimit, fonctionnaire international, de formation ‘’gestion d’entreprises’’ est nommé sixième DG de la SNIM
Par sa célèbre ‘’vision’’, il annonce les couleurs, par la rupture, aussi bien sur le plan de la méthode que sur celui du management.
La SNIM s’ouvre, à ses travailleurs d’abord, mais aussi à ses partenaires et à son environnement, au sen s large du terme.
La communication change de cible et s’oriente, en premier lieu, vers les ressources humaines de l’entreprise.
Nouakchott, n’appréciera pas longtemps cette rupture avec la ‘’classicisme’’ qui a toujours caractérisé la conduite des opérations à Loubber (Point Central), siège de la direction de la SNIM à Nouadhibou.
Mohamed Aly Ould Beyah, natif de Wad Ennaga, Administrateur et fonctionnaire du BIT, rompu aux relations sociales et professionnelles, se verra confier la fonction de 7éme Directeur Général de la SNIM.
Il l’a trouva riche, lui fera gagner davantage d’argent et la quitta au zénith de son histoire (dixit Mohamed Aly, lui-même)
Kane Ousmane, originaire du Trarza, diplômé de Polytechnique, l’autre prestigieuse école française, avec une carrière réussie dans le monde de la finance (BAD, BCM), inaugure le retour des ingénieurs à la Direction Générale de la SNIM.
Il avait, au préalable, effectué un séjour à la Division Mines de Zouerate, tout au début de sa carrière.
Avec sa double casquette, d’ingénieur des Mines et d’expert financier, le nouveau DG n’avait aucun droit à l’erreur. La grande revue qu’il entama, dans la sérénité, et qui sera ponctuée par la confirmation de certains projets (Guelb II, entre autres), ne sera pas achevée.
Il sera nommé Ministre des Finances, à la surprise, et avec un certain regret, de bien des ‘’Snimars’’, qui commençaient à se convaincre que l’extrême Sud du pays avait aussi ses grands managers.
Abdi Val Ould Taleb, ingénieur géologue, originaire de l’Assaba, fermera la liste des ‘’ADG’’ ayant dirigé et quitté la SNIM. Son bref séjour à la tête de l’entreprise, ne fût qu’un tremplin pour sa nomination comme Ministre des Mines et de l’Energie.
Cette énumération des DG de la SNIM, de 1974 à 2011, aura permis de constater une tendance à l’accélération progressive de leur ‘’Turnover’’ et d’un déséquilibre dans leur répartition géographique :
-En 37 ans, 9 Directeurs Généraux se sont succédé à la tête de l’entreprise. Trois d’entre eux ont couvert 30 ans (Ismaïl-Baba-Heyine) et les six autres se sont partagé…7 ans
-Six régions sur les 12 que compte le pays n’ont pas encore été sollicitées pour figurer sur ce tableau d’honneur
*Ahmed Yedaly
yedalya@gmail.com