25-04-2014 00:30 - 'La Chasse à la vie' - suite :Départ de la Caravane vers Toijil (Canton de la Miferma) ...
Cheibou - Le jour « J » arriva après que toute l’équipe ait décidé de partir, nous prîmes nos provisions et nous nous installâmes dans le premier méhari, qui allait nous servir de tête de pont, nous possédons une carte « Michelin » et une boussole qui nous servaient de moyen d’orientation plus sûrs dans ces conditions.
Les méharis s’ébranlèrent aux environs de 19 neuf heures de la ville de Zouerate vers la première étape à quelques quarante kilomètres de là , à savoir la ville de F’Dérik le sanctuaire du Général Gauraud l’ancien gouverneur dont la ville portait son nom Fort Gauraud, cette appellation pour l’histoire fut supprimer par un décret présidentiel en 1971, me semble-t-il, ainsi que la ville de Nouadhibou qui portait le nom de Port-Etienne, comme F’Derick, portèrent alors leurs noms typiquement mauritaniens.
A F’Dérick, où nous arrivâmes quelques heures plus tard pour y effectuer les formalités administratives à la sortie de la ville.
A la fin de cette opération, nous nous ébranlâmes de nouveau pour emprunter la phase la plus difficile de nos étapes à savoir l’Azzefal, qui doit durer au moins une centaine de kilomètre dans le sable moelleux, où les difficultés ne manquent pas, il faut avoir de la prouesse pour traverser cette étape dans les meilleures conditions sans trop d’accroc et évitant ainsi les mauvais tours imprévisibles.
A trois heure du matin, nous nous approchâmes de notre première vraie étape, Toijil, chantier de la Miferma, où les trains effectuent leur arrêt afin d’alimenter le chantier en eau et en provision alimentaire et transmettre le courrier de la Société aux Responsables du Chantier.
Les éclairages lointains du chantier donnaient l’impression qu’il s’agit d’une cité flamboyante, nous nous approchâmes de la l’auberge de la cité, où nous nous installâmes au grand dam des étudiants dans des containers transformés en guise de chambre et de bars pour les expatriés français lors de leur passage dans la cité, une ambiance musicale se dégageait du fond de l’auberge.
La soirée fut longue et les étudiants se retrouvèrent tous au lit pour se reposer avant le départ le lendemain.
Au petit matin, je fus intercepté par un conducteur de train, collègue et ami à mon oncle qui m’aperçu dans la foulée et décidât alors de me rappeler à l’ordre en m’approchant pour m’apostropher :
- Alioune, qu’est-ce-que tu fais au sein de ce monde de toubab ?
- Je suis avec ces gens en qualité de guide et je dois les amener à Choum et ensuite rentrer à Zouerate, lui dis-je.
Sans attendre, il me prit la main, et m’amenât manu militari en dehors de l’auberge, il m’obligeât à le raccompagner dans la CC de tête du train de service qu’il conduisait pour me ramener chez mon cousin à Zouerate.
C’est ainsi que mon aventure de « guide » se terminait dans un cauchemar, sans avoir l’occasion d’en parler aux responsables de la Caravane.
Mon rêve s’est brusquement arrêté dès cet instant où ce Monsieur à décider que je parte avec lui, donc loin de la réalité, loin de la liberté que je voyais se dessinait à l’horizon, c’est ainsi que ma liberté a été trépignée par l’intervention de cet homme-là , qui investit de tous les pouvoirs que lui confère la relation avec mon oncle pour me ramener à la maison.
Dès mon retour à la maison, mon oncle n’en fut pas un drame et considérait que j’avais me droit de libérer et de jouir de cette occasion pour mieux me forger aux conditions de la vie.
Depuis lors, j’affinais l’idée de me rendre à l’extérieur, extérieur qui consistait à mon tempérament, même Nouadhibou était une destinée libératrice, voire dans mon entendement un lieu de liberté, où selon les rumeurs en provenance de cette ville, il y avait du travail, où j’espérais trouver une ouverture vers le monde extérieur.
La ville de Zouerate est une ville attrayante, il y a tout ce qu’il faut pour quelqu’un qui voudrait rester, les salles de jeux, le cinéma, les bars et les lieux de réjouissances de tout bord. Mais cela ne m’intéressait pas.
Quant à moi, je visais loin, j’avais une autre vision de la liberté, je voulais rester libre de mes mouvements, de mon esprit et surtout de mes actes, je ne cherchais du mal à personne, mon désir aurait été de partir loin des gens incultes qui m’entouraient, çà et là au sein de la famille de mon oncle. Ils n’avaient aucune importance pour moi, car ils ne pouvaient pas m’apporter une lueur de savoir.
A suivre ...
Alioune Ould Bitiche
auteur de : La Chasse à la vie -
tél : 46.78.57.32
émail : bitiche@gmail.com