23-02-2015 07:00 - Zouerate/ Grève SNIM : Les mineurs soudés jusqu’au bout ! (reportage)

Zouerate/ Grève SNIM : Les mineurs soudés jusqu’au bout ! (reportage)

Mauriweb - Rentrée dans sa troisième semaine, la grève des employés de la SNIM ne connait pas de répit, aucune solution ne pointe à l’horizon, les deux parties campent sur leurs positions. Pourtant, les ouvriers tiennent toujours. "La résistence" des ouvriers tient à la solidarité de toutes les populations de Zouérate, rassemblées pour la même cause. Les femmes sont en première ligne de ce combat pour les droits économiques des travailleurs.

Un tour dans les différents sites de regroupements donne une impression de la détermination de ces grévistes à recouvrer leurs droits. Au Q.G des mineurs, la sérénité règne, les travailleurs gardent espoir de trouver une solution à leurs revendications et restent soudés.

Z.N., gréviste, campe le décor: "ici nous vivons en famille, rien ne nous manque, mais nous n’avons pas cru que l’entreprise allait laisser le mouvement perdurer. Nous sommes ici des gens ouverts, instruits, pacifiques, nous ne réclamons que nos droits.

L’entreprise est pour tous les mauritaniens, pas pour des individus. Si elle marche, elle marche pour nous tous, si elle se dégrade tout le monde le sentira". L'alerte est donnée sur la situation économique de la société. Les implications pernicieuses relevées: « Nous demandons aux autorités suprêmes de trouver des solutions à ce problème car les impacts de cette grève toucheront toute la Mauritanie, pas seulement Zouerate.

Le plus facile à faire c’était de convoquer les délégués des travailleurs pour des négociations, nous sommes prêts à rembourser de nos poches si réellement la société est en crise mais ce que nous n’acceptons pas c’est le bras de fer qu’on veut faire avec nous. Nous lançons un appel au président de la République d’œuvrer pour sauver cette grande société, poumon économique du pays.

Au nom des travailleurs et des femmes, je lance un appel solennel au Chef de l’Etat d’intervenir pour mettre fin à cette crise qui perdure et qui menace la situation économique du pays, à son adresse le dicton qui dit: écoute ceux qui te font pleurer et n’écoute pas ceux qui te font rire ».
Le message est lancé pour rappeler que les grévistes attendent l'intervention des plus hautes autorités de l'Etat afin de mettre fin à leur calvaire.

Et les grévistes d'attirer l'attention des décideurs sur la malgouvernance de l'entreprise :"s’il y a gaspillage de biens publics c'est bien visible maintenant à la SNIM, avec l’absence de maintenance des engins dans les sites. On exploite des engins de dernière génération en disant aux employés, allez-y, si l’engin tombe en panne, mettez-le à la casse". Preuve pour ces employés que la gestion de l'entreprise est des plus catastrophiques ces dernières années.

Différents témoignages indiquent que ce secteur névralgique de la société minière fonctionne au ralenti. Ces témoignages laissent entendre que la mine compte 858 travailleurs dont 38 Responsable. Sur 820 opérateurs d’engins miniers, seuls 35 vont réellement au travail. « Soit un pourcentage de 94, 88% contre 5,12% non grévistes », déclarent des représentants des travailleurs. « Nous avons même réussi à faire entrer dans nos rangs 5 opérateurs miniers jusque là réticents», ajoutent-ils.

Du côté de l’entreprise, on fait savoir que la grève n’est que partielle et n’entame en rien les activités de la société, la production minière et le trafic ferroviaire. Mais le subterfige, fait de l'appel à des retraités, est coûteux. Curieusement d'ailleurs, si les rotations des trains est maintenue, c'est bien parce que le nombre des wagons a été revu à la baisse. Tout semble être confiné dans l'apparence d'une "normalité" de l'activité de l'entreprise qui ne peut en être une étant donné que les centaines de travailleurs ne peuvent être tous remplacés.

Ces derniers ont aussi d'ailleurs dénoncé les méthodes de la SNIM qui, disent-ils, fait recours à des prestataires alors que le mois passé, elle avait indiqué qu’elles mettraient fin aux contrats de prestations. Ils regrettent les menaces de la Snim à travers les Contrats à Durée Déterminée .

«Le 5 février passé, l’entreprise adressait une mise en demeure de licenciement aux détenteurs de ces contrats et trois jours après, elle leur ouvre des lignes de crédit de 100 à 900 mille Um », soutient une femme gréviste. AVANT d’ajouter « pendant Cinq ans, les délégués des travailleurs ont réclamé des prêts bancaires pour les CDD alors qu’ils n’ont eu que les indemnités d’ameublement ».

Visiblement l'entreprise qui a menacé de bouter dehors ses employés de leurs maisons et de leur couper les vivres tablent sur le découragement des grévistes. Ces derniers semblent avisés et disent ne pas craindre les mesures d'intimdation et de menaces de tout genre. "Nous réclamons nos droits et nous les obtiendrons" assurent-ils.

L'atmosphère plutôt détendu et bon enfant laisse présager que l'employeur gagnerait à discuter avec les représentants des employés plutôt qu'à chercher à les faire plier par la contrainte. En tout état de cause, l'éclosion de cette tension sociale risque de ne pas s'éterniser de la sorte.





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Commentaires (3)

  • craicra (H) 23/02/2015 09:52 X

    Limoger l’actuel ADG de la SNIM est une demande légitime des travailleurs et c’est la solution idoine pour mettre terme au climat délétère créé par le manque de respect d’engagement, voire du sens de l’honneur de Cet ADG! Son remplacement doit être à mon humble avis immédiat et de préférence par un homme capable de procéder illico à honorer les engagements de son prédécesseur et de trouver ensuite les voies et moyens de redresser la situation financière de la société dans l’intérêt évident de Monsieur tout le monde. Le nom de Cheikh O/ Ahmed O/ BAYA est à mon humble avis très bien indiqués pour accomplir cette difficile mais possible et noble tâche.

  • cccom (H) 23/02/2015 08:36 X

    Excellence, Je rappelle que les crises de la SNIM, des Banques, sécurité alimentaire ( dans cette année sécheresse) et de l’enseignement ( annoncé prioritaire) ont des solutions de sauvetage plus appropriées que celles, hélas, négativement engagées, porteuses de préjudices plus graves. Il suffit de les vouloir pour les pouvoir. cheikhany_ouldsidina@yahoo.fr

  • boubou_kibili (H) 23/02/2015 07:41 X

    Chers mineurs et leurs familles résistez encore et encore car Allah et votre peuple est avec vous. Cette administration nouvelle depuis 2008 vous découvrez son ambivalence et cupudité tous les jours qu'Allah fait. Elle a voulu vous diviser en races, ethnies, nours, blancs, partisans du pouvoir et contre, femmes et hommes et elle a bien Evidemment échoué et lamentablement. Il faut aller juqu'au bout pour avoir vos droit et pousser ce pouvoir impopulaire à s'asseoir enfin non pas pour dialoguer dans la pénombre comme elle en a si l'habitude mais régler vos droits et faire partir cette équipe cupide et sans lois qui utlise les moyens des travailleurs pour des projets elephants blancs. Allah Maa Koum Wa salam