26-01-2017 02:30 - Atelier des imams du Sahel: renouveler le discours religieux
APS - Les imams et prédicateurs des pays du Sahel ont mis l'accent mardi à N'djaména (Tchad) sur l'importance de "renouveler le discours religieux et le promouvoir à la hauteur d'un projet de société inclusif", saluant les mécanismes de prévention contre l'extrémisme contenus dans l'accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger.
Les intervenants au premier jour du 5e atelier de la Ligue organisé en collaboration avec l'Unité de fusion et de liaison (UFL) sous le thème "Le rôle des leaders religieux de la région du Sahel dans la protection des jeunes contre l'extrémisme violent", ont estimé nécessaire de bénéficier des différentes expériences des pays membres de la Ligue et de soutenir davantage les efforts de prévention contre les phénomènes issus de l'extrémisme religieux, en accordant aux imams et prédicateurs des outils de travail qui leur permettent de s'acquitter pleinement de leur rôle social et de sensibilisation en matière de prévention contre l'extrémisme violent.
Le représentant de l'Algérie au sein de la Ligue, Kamel Chekat, a souligné l'importance de faire prévaloir les valeurs de tolérance et de respect de l'autre, et rejeter l'exclusion et l'extrémisme, tel que prôné par l'Islam.
M. Chekat a centré son intervention sur la mauvaise interprétation de certains préceptes coraniques, appelant dans ce sens à promouvoir les idées et la pensée modérées pour améliorer l'image des musulmans, altérée en raison de l'extrémisme.
Le Secrétaire général de la Ligue des ulémas, prédicateurs et imams des pays du Sahel, Youcef Belmehdi, avait affirmé auparavant que l'expérience algérienne en matière de réconciliation nationale demeurait un "symbole de réussite" pour consacrer la sécurité et la stabilité, et un "exemple à suivre" dans ce domaine, tout en réaffirmant que les objectifs contenus dans le 5e atelier s'inscrivaient dans le cadre d'une "approche globale" adoptée par l'Algérie en vue de diffuser la paix, la réconciliation et la stabilité dans la région du Sahel et Afrique.
Les mécanismes contenus dans l'accord de paix et de réconciliation au Mali ont renforcé grandement la lutte contre l'extrémisme
Le représentant de l'Etat du Mali, Cheikh Alpha Daha Kounta s'est, quant à lui, félicité des mécanismes contenus dans l'accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger pour le dialogue qui "a pris en considération le rôle des imams, prédicateurs et réformateurs pour concrétiser la culture de paix et de réconciliation dans leurs sociétés locales, ce qui a favorisé le rétablissement de la sécurité et de la stabilité et la lutte contre l'extrémisme dans l'ensemble des régions ayant connu des soubresauts.
Il a indiqué, dans ce sens, que les imams et réformateurs représentaient "un front uni" contre l'extrémisme, tout en appelant à intensifier les sessions de formations à leurs profit, notamment celles relatives aux nouvelles technologies et les réseaux sociaux.
De son côté, le représentant de la Mauritanie auprès de la Ligue, Chikh Aslem Sid Elmostafa a passé en revue l'expérience de son pays en matière de lutte contre-terrorisme et l'extrémisme, indiquant que la Mauritanie avait pris des "mesures efficaces" aux dimensions sécuritaires, politiques et religieuses en matière de lutte contre le terrorisme.
Sur le plan sécuritaire, le représentant mauritanien a expliqué que Nouakchott avait focalisé sur la vulgarisation de l'apprentissage de la religion sur tous les niveaux et à la création des écoles et instituts et le lancement de la chaîne du Coran.
Outre trois pays observateurs dans le cadre du processus de Nouakchott (Cote d'Ivoire, Sénégal et la République de Guinée), participent également aux travaux de cet atelier organisé en partenariat avec l'Unité de fusion et de liaison (ULF) un groupe d'éminents imams, prédicateurs, exégètes et mourchidine représentants les pays membres de la Ligue (Algérie, Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria et Tchad), ainsi que des représentants d'organisations régionales et continentales et des universitaires.
Les participants aborderont plusieurs axes notamment, l'utilisation des nouvelles technologies par les leaders religieux afin de promouvoir un discours prêchant les bons comportements et la haute morale auprès des jeunes, et leur inculquer les valeurs d'échanges et de tolérance, dans un climat de paix, de sécurité, de stabilité.