21-08-2017 13:51 - Mauritanie: Ould Ghadda accusé de crimes transfrontaliers

Mauritanie: Ould Ghadda accusé de crimes transfrontaliers

Le360 - Le Parquet général de Mauritanie confirme l'arrestation de l'ancien sénateur, Mohamed Ould Ghadda, et annonce l'ouverture d'une enquête pour «crime transfrontalier», tout en reconnaissant que la procédure n'a pas été respectée lors de l'arrestation et l'emprisonnement de l'intéressé.

Le Parquet général confirme l’arrestation de Mohamed Ould Ghadda et annonce «l’ouverture d’une enquête préliminaire» pour des présomptions liées «à un crime transfrontalier». Cet homme politique était membre du Sénat, Chambre haute du Parlement mauritanien, supprimé à la faveur du référendum constitutionnel du 5 août dernier.

Dans son communiqué, le Parquet général près la Cour suprême informe «avoir mis la main sur des informations documentées relatives à l’implication de plusieurs personnes dans un projet visant à commettre des crimes transfrontaliers de grande ampleur, étrangers à nos mœurs et aux valeurs de notre société, dans un cadre structuré et organisé, cherchant à semer le désordre et à perturber la sécurité publique».

Sur la base de ce constat, le ministère public affirme avoir décidé de l’ouverture d’une large enquête en vue d’apporter toute la lumière sur l’affaire.

C’est ainsi qu’il a été procédé à l’arrestation de Mohamed Ould Ghadda «conformément aux dispositions du Code de procédure pénale (CPP)". Placé en garde à vue, il lui a été offert l’opportunité de rencontrer son avocat, dans un souci de respect des droits de la défense.

Par ailleurs, le communiqué du Parquet général précise que Mohamed Ould Ghadda a été appréhendé en même temps qu’un présumé complice «sur la base d’une plainte d’un officier de l’armée nationale, qui l’accuse de propagation de fausses nouvelles».

Par ailleurs, le Parquet reconnaît que la procédure n'a pas été respectée dans le cadre de l'arrestation de l'ex-sénateur, comme d'ailleurs l'avaient dénoncé ses avocats accusant le régime d'enlèvement, ce qui est considéré comme un crime contre l'humanité.

Ainsi, reconnaît le Parquet, la procédure a suivi au départ une voie inhabituelle. Mais, à l’avenir les conditions de déroulement de l’enquête respecteront rigoureusement les règles édictées par le Code de procédure pénal (CPP) et toutes les garanties relatives aux droits de la défense et à la présomption d’innocence seront respectées.

L’officier présenté comme auteur de la plainte contre Mohamed Ould Ghadda, et dont le communiqué ne cite pas le nom, s’appelle El Hadj Ould H’Moudi. Ce militaire a été présenté comme l’auteur du tir à l’origine de «la balle amie» qui a gravement blessé le président Mohamed Ould Abdel Aziz au mois d’octobre 2013.

Le sénateur Ghadda aurait diffusé sur les réseaux sociaux, des enregistrements d’un sous-officier «témoin» remettant en cause la version officielle de cet incident survenu dans la localité de Tweila située à quelques dizaines de kilomètres au nord de Nouakchott. Ce qui tend naturellement à accroitre le mystère qui entoure le drame en question.

Ainsi, le présumé complice de l’ancien sénateur pourrait être le témoin véhiculant la version contraire à celle servie par les autorités.

Mohamed Ould Ghadda était le principal animateur de la fronde contre la suppression du Sénat mauritanien. Il dirigeait également une commission de la défunte Chambre haute du Parlement, constituée à l’effet de mener des investigations sur des marchés de gré à gré octroyés à des personnalités présumées proches du président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya




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Source : Le360 (Maroc)
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Commentaires (5)

  • jakuza (H) 21/08/2017 17:11 X

    Aziz doit éviter de suivre les partisans des régimes d'exception qui ont mené à sa perte un certain O/ Taya! Président, faites que les procédures soient respectées....

  • jakuza (H) 21/08/2017 15:09 X

    Le parquet général ayant attesté d'un vice de procédure devrait relaxer le prévenu au motif du vice de procédure. La justice c'est d'abord le respect des procédures!

  • leguignolm (H) 21/08/2017 14:59 X

    Et que va devenir cette commission qui allait mener des investigations sur des marchés de gré à gré octroyés à des personnalités présumées proches du président Mohamed Ould Abdel Aziz.Donc l'affaire va tombée dans l'eau, comme le sénat est supprimé et il n'y a un râlait.

  • jakuza (H) 21/08/2017 14:29 X

    "..était membre du Sénat.." ce qui veut dire qu'il ne l'est plus! Cela fait grand plaisir à tous ceux, comme moi, ont souhaité la disparition de cette chambre salie par la turpitude de certains des siens!

  • ELVALLI (H) 21/08/2017 14:23 X

    La conclusion d’une grande et glorieuse campagne militaire se traduit, habituellement, par des emprisonnements massifs. Aussi, celle que nous venons de vivre, dirigée par le général-déchu en personne, pour nous imposer des réformes inutiles suite à un référendum anticonstitutionnel aura-t-elle son bon paquet de prisonniers qu’on commence par le sénateur Ghadda…les autres viendront. L’emploi systématique de l’emprisonnement politique comme moyen de pression sur les opposants est le premier reflexe du tyran désavoué par son peuple. Aziz a oublié que la prison est une extension de la caserne coloniale. Notre résistant-nationaliste doit faire une prison nomade «vraiment nationale» mais sans bandes rouge-sang s’il vous plait…une prison de brousse où nous pourrons séjourner sous la tente ou dans la case loin du cachot des blancs qui nous fait craindre plus que tout cette obscurité prémonitoire du tombeau et cette odeur d’acre urée, en attendant que nos clans et les puissantes tribus qui les soutiendront, enfin résignés au soulèvement pour ne plus voir la réification de l’homme réduit au statut de bétail par l’enfermement, chose contraire à leurs traditions bédouines de liberté, vont lui rappeler, par la voix basse d’un érudit d’occasion, un poète quelconque, un juriste-théologien mais surtout un «safagh» notoire de tous les régimes passés, que notre histoire ancestrale disait qu’on peut tuer le prisonnier, le rançonner ou en faire un esclave et donc qu’il ne peut pas, continuellement, enfermer des prisonniers politiques mais transformer les frontières nationales en un immense enclos carcéral. Aziz a libéré de prison les caïds de la drogue, leurs dealers et les terroristes pour mieux laisser la place à ses opposants qui sont, à ses yeux, aux premiers endroits, passibles de toutes les peines.