29-09-2018 16:27 - Témoignage : Adieu l’ami de Néma et de toujours !
Le Rénovateur Quotidien - C’est avec une profonde affliction que j’ai appris le décès de maitre Aliou Ba.
Un grand ami de longue date, une sommité de la sphère judiciaire nationale et au-delà … a tiré sa révérence ce jeudi 27 septembre 2018. Notre rencontre commença en 1991 à Néma où lui instituteur à l’époque et moi professeur, nous tissâmes une amitié exemplaire.
Nous habitions comme locataires la maison du vieux Sass Ould Guig qui était devenu pour nous un père. Ces souvenirs parmi tant d’autres qu’on gardait de notre séjour dans cette ville, nous revenaient toujours, mêmes quand nous quittâmes Néma.
Sans pouvoir raconter tous les détails de ce que le destin a fini par consacrer par cette disparition, je retiendrai de ce brillant intellectuel des qualités exceptionnelles propres aux grands hommes : l’humilité, la courtoisie, l’ambition d’être tout en restant soi.
Du maitre de classe qu’il fut alors qu’il était titulaire d’une maitrise en droit privé, il deviendra quelques années plus tard, l’autre maitre : avocat au barreau national. Le chemin de la magistrature sera tracé pour cet infatigable juriste qui poursuivra sa carrière avec brio pour être commis dans les hauts tribunaux internationaux tout en occupant de hautes fonctions dans son pays auquel il était très attaché.
Le 23 mars 2017 l’ambassade des USA en Mauritanie lui décerne le titre de « Héros de la Lutte contre la Traite des Personnes pour l’année 2017». Homme de culture, pétri des valeurs humanistes, Maitre Ba avait un grand sens de l’humour toujours prompt à détendre l’atmosphère par des anecdotes pleines d’enseignement puisées parfois dans la sagesse populaire.
L’homme au large sourire savait comment mettre à l’aise son auditoire sans jamais se fatiguer. C’est là un trait de caractère qui domine le personnage. Toute rencontre était pour nous un bonheur d’échanger, de rire et de se coller de vieux sobriquets taquins de nos souvenirs de Néma que chacun envoyait à l’autre. Décidément, Néma est très possessive, car maitre Aliou y retournera cette fois comme juge en qualité de Président de la Cour spéciale de justice chargée des crimes esclavagistes de la Zone Est qui regroupe les deux Hodhs, l’Assaba et le Guidimagha jusqu’à son décès. Ainsi en a voulu le destin !
Avec cette disparition, la Mauritanie perd un valeureux cadre, le Gorgol, un digne fils. A toute sa famille, ses amis, ses collègues, nous présentons nos sincères condoléances.
Qu’ALLAH l’accueille en son saint Paradis Amine.
Par Cheikh Tidiane Dia
Directeur de Publication du quotidien Le Rénovateur