16-04-2022 08:02 - Lettre à M. Vincent Monteil au sujet de son livre « L’islam noir – une religion à la conquête de l’Afrique »

Lettre à M. Vincent Monteil au sujet de son livre « L’islam noir – une religion à la conquête de l’Afrique »

Amani TV - Lorsque l’intellectuel Négro-Mauritanien, Mr Ndiawar Kane recadrait M. Vincent Monteil au sujet de son livre controversé et intitulé « L’islam noir – une religion à la conquête de l’Afrique ».

Ce livre, pour certains lecteurs, était truffé des contrevérités et pour d’autres, un outil de propagande au service de ceux qui œuvraient pour l’hégémonie d’une communauté mauritanienne sur les autres. La rédaction vous propose ici la missive de Monsieur Kane, géographe, consultant et auteur du roman Le Sentier Sinueux.

Lettre à M. Vincent Monteil au sujet de son livre intitulé « L’islam noir – une religion à la conquête de l’Afrique »

(Rédigée en 1982 et 1983)

Monsieur Le Professeur,

C’est avec un très vif intérêt que j’ai lu votre livre intitulé « L’islam noir – une religion à la conquête de l’Afrique », 3e édition – Edition du Seuil, Collection Esprit/Seuil, 1980, Paris.

Musulman, Mauritanien, négro-africain de la région du fleuve Sénégal (Haalpulaar, pour tout dire), je n’ai pu m’empêcher de relire votre à plusieurs reprises – sans en faire un livre de chevet ! – depuis plus de deux ans. Pourquoi ?

Ø Tout d’abord parce que votre livre comporte des éléments très intéressants de l’histoire de notre continent ; sans être un livre d’histoire, il n’en renferme pas moins des morceaux – épars, il est vrai – de cette histoire africaine qui a été à la fois si mal et si peu étudiée.

Ø Ensuite, parce que votre livre rend majestueusement compte de la difficulté d’accéder à la « Vérité historique » : il n’est pas un passage de votre « survol historique » qui ne constitue une critique – voire une remise en cause ! – à la fois des sources (surtout orales) et des interprétations, généralement admises, des évènements des différentes périodes historiques de notre continent. Attitude hautement scientifique – « doute méthodique », peut-être ! -, si elle n’était altérée par une croyance quasi parfaite aux dires de votre père, Charles Monteil – dont je respecte à la fois la mémoire et la grande expérience – et dont les propos sont rapportés avec la certitude coranique.

Ø Enfin, parce que votre livre se termine par une affirmation, à propos de la « minorité noire du Fleuve » de la République islamique de Mauritanie (p. 338), qui me concerne à plus d’un titre.

C’est précisément cette affirmation qui m’a incité à prendre la plume, pour vous demander de bien vouloir me faire part des éléments sur lesquels repose votre affirmation suivante : « De toute façon, les anciennes pratiques ne sont bientôt plus qu’un mauvais souvenir. En effet, la République islamique de Mauritanie, non seulement traite sa minorité noire du Fleuve sur un pied absolu d’égalité, mais elle fait appel aux cadres africains (67% dans la fonction publique), et les Toucouleurs, en particulier, jouent un rôle de premier plan dans l’Etat : l’un d’eux était président de l’Assemblée nationale, certains sont ambassadeurs ou ministres. Un commandant de cercle d’Atar (Tidjane Kane) fut un Toucouleur qui parlait bien l’arabe maure : quelle révolution, pour un descendant d’esclave, de commander des Maures blancs ! Et un fils de palefrenier d’émir, licencié ès sciences, ingénieur des télécommunications, devint ministre de l’éducation nationale (1967). Tout cela grâce à la sage politique du président Mokhtar Ould Daddâh » (p. 338).

Je n’insisterai que sur cet aspect de votre livre, préférant laisser aux spécialistes de l’Histoire africaine – qui compte dans leurs rangs de jeunes Africains compétents et sérieux – le soin d’apporter des éléments d’appréciation aux deux autres centres d’intérêt, cités plus haut.

Pour en revenir à votre affirmation, je me permets simplement de vous poser les questions suivantes.

Quelle est cette République islamique de Mauritanie qui « traite sa minorité du Fleuve sur un pied absolu d’égalité » ? Dois-je comprendre qu’il existe une entité mauritanienne constituant un sous – ensemble, situé au – dessus d’un autre sous-ensemble et qui admet l’égalité des deux, du bout des lèvres ?

Faut-il croire qu’il existe dans cette partie occidentale de l’Afrique, une petite Amérique – comprenez Etats Unis d’Amérique – où des Noirs peuvent devenir ministres, ambassadeurs et même…commandant de cercle ?

Le seul hic de cette comparaison – pour le moins osée – réside dans le fait que cette « petite Amérique des sables » faisait appel à ses Noirs (67% dans la fonction publique) pour faire fonctionner sa machine administrative !

De quels esclaves descend le « commandant de cercle d’Atar (Tidjane Kane) » qui « fut un Toucouleur qui parlait bien l’arabe maure » ?

Faut-il comprendre que cette « minorité noire du Fleuve » est constituée de descendants d’esclave ? De quel esclavage parlez – vous, après avoir cité (p. 330) Claude Meillassoux, qui affirme, « à la suite d’un séminaire qui eut lieu à Paris en 1971-1972 » que : « dans l’état actuel de la recherche, il n’existe aucune théorie générale qui permette de reconnaître l’esclavage, ni les bases objectives de son existence éventuelle. L’appréhension du phénomène demeure jusqu’à présent empirique ou implicitement comparatiste » ?

Vous affirmez (p. 101) que « c’est André d’Almada (1594) qui donne l’information la plus précieuse (p. 11), à propos des Toucouleurs : « les Tucurores (sont) une race de Peul noirs (una casta dos Fulos prestos) intermédiaire entre Peul et Wolof (Jolofos) » et vous ajoutez à la même page : « et c’est bien l’impression que font les Toucouleurs actuels (400 000 au Sénégal) : un mélange dû à la polygamie et à l’esclavage de divers rameaux soudanais, qui a la particularité de parler peul ».

Que faut-il choisir entre cette descendance et celle rapportée plus haut ?

SI toutes les deux reposent sur des faits historiques incontestables (…), quels sont-ils ? En d’autres termes, à quelle époque de l’Histoire s’est produit le phénomène de réduction à l’esclavage des Haalpularen, Soninko et Wolof de la rive droite du fleuve Sénégal, par les Arabo – Berbères de Mauritanie ?

Devrait-on penser que votre scepticisme quant à l’historicité des sources disponibles sur l’origine du peuplement des Haalpularen (p. 101) s’est brusquement mû – O ! Miraculeuse révélation ! – en une certitude de fin de parcours ?

Qui oserait penser à un relâchement de la « vigilance scientifique » d’un homme qui n’en est pas à ses trois cents premières pages ? Qui oserait commettre le sacrilège de croire à une astuce d’un vieux professeur, qui n’a peut-être plus une carrière ou un privilège à défendre ?

Monsieur Le Professeur, vous qui avez vécu longtemps au Sénégal, parmi les Haalpularen, vous qui comptez des amis et d’anciens collègues parmi eux, vous qui avez souvent franchi le fleuve, qui est pour eux – et pour leurs voisins – ce que le Nil est aux Egyptiens, comment peut-on (ou ose-t-on) imaginer que vous les considérez différemment, selon qu’ils sont installés sur l’une ou sur l’autre rive du même fleuve ? Autrement dit, ces Haalpularen de la rive gauche – (400 000 au Sénégal, selon vous), qui comptent chacun un frère utérin, un neveu, un père, un oncle ou/et une tante parmi ceux de la rive droite, auraient-ils perdu leur « descendance », par le fait d’un découpage colonial ? Il est peut-être plus facile à un Haalpulaar de la rive droite, d’être un descendant d’esclave au milieu des Maures, qu’à son propre frère, installé sur l’autre rive, au milieu des Wolof, Soninko, Serer, Diola et Mandingues !

Du reste, « les problèmes soulevés par les tribus que le découpage colonial a dépecées, de part et d’autre des frontière » dont vous faites mention (p. 54), ne peuvent concerner que les Evé du Togo et du Ghana.

Monsieur Le Professeur, je me permets de vous rappeler simplement – puisque vous la savez depuis fort longtemps (p. 101) – que la société Haalpulaar est structurée en … « castes » (on admet aujourd’hui ce terme, par analogie avec les structures de la société indienne). Et, comme vous le savez très bien, cette structure pyramidale comprend, grosso modo, les nobles au sommet, les artisans au milieu et les esclaves à la base. Eh ! Oui, vous avez bien lu !

Vos « descendant d’esclaves » ont aussi leurs esclaves. Peut-être que la remarque très pertinente de Claude Meillassoux ne s’applique, pour vous, qu’à ce type de catégorisation…

Or, les « Toucouleurs » président de l’Assemblée nationale, ministres, ambassadeurs et commandant de cercle, anoblis « grâce à la sage politique du président Mokhtâr Ould Dâddah » appartiennent tous à la caste des nobles !

Saviez-vous que Tidjane Kane, ce « descendant d’esclave qui commandait des Maures blancs » et le président de l’Assemblée nationale, sont les enfants de deux frères, qui ont été, chacun, chef de canton des Yirlaabe et Hebiyaabe ? Le saviez-vous ?

Saviez-vous que dans le Fouta féodalo colonial, un descendant d’esclave ne pouvait aspirer à une quelconque chefferie ?

Ces deux « descendants d’esclaves » sont aussi, Monsieur Le Professeur, des descendants de Ceerno Sileymani Baal ; celui qui, en 1776, instaura le régime de l’almamiat du Fouta Toro, en mettant fin à la souveraineté des Déniyangkoobe. Cette révolution, intervenue bien avant celle de 1789 en France, avait mis en place un système politique et une organisation administrative et sociale dont semblaient s’inspirer sa cadette de 1789.

Je pouvais citer des sources plus anciennes, pour l’ascendance des personnes citées, mais j’ai préféré m’abstenir ; car l’exercice de votre critique est encore plus impitoyable pour les sources écrites ou orales d’avant Faidherbe.

Ces fonctionnaires, qui ont constitué l’ossature de l’appareil administratif de la Mauritanie indépendante, sont, en majorité, les enfants des anciens pensionnaires de la fameuse « Ecole des Otages » de Saint – Louis ; certains d’entre eux sont même des anciens élèves de cette fameuse école, devenue l’Ecole des fils de chefs ».

Ainsi, contrairement à l’exemple des fils de captifs païens des Peul du Nord Cameroun, les Haalpulaaren, Soninko et Wolof de Mauritanie ont envoyé en priorité à l’école, les enfants issus des catégories dites supérieures. Et ? Cette tendance s’est même maintenue après l’indépendance du pays. Ainsi, F. De Chassey note qu’ « à elles seules, les catégories traditionnelles nobles, qu’elles soient maures, toucouleur ou d’autres ethnies noires, fournissent au moins 68% des individus de l’échantillon (c’est-à-dire des élèves de terminale du lycée et de l’Ecole normale de Nouakchott en 1967-68) et 88% si l’on enlève la proportion importante des non identifiés. On peut ajouter que les 4/5 des élèves qui se sont succédé en classe terminale au lycée de Nouakchott – donc pour l’ensemble de la Mauritanie – entre 1965-66 et 1969-70, étaient d’origine noble » ( « Contribution à une sociologie du sous – développement. L’exemple de la République islamique de Mauritanie » – Thèse de doctorat, tome VI, p. 718, Paris, 1972).

Monsieur Le Professeur, je n’ose pas croire, qu’après avoir bénéficié de l’hospitalité de certains de ces hommes, vous ayez eu l’intention de porter un…jugement sur leurs personnes, sans vous être renseigné autour de vous. Car, n’importe quel Haalpulaar – y compris ceux que vous avez dû avoir comme gardien ou boy – cuisinier ou autres collaborateurs, à Dakar, vous aurait donné, ne serait-ce que des bribes, des renseignements sur la structure de notre société.

Je ne vous cache pas avoir été très déçu et même courroucé, par vos écrits cités plus haut. Non par fierté féodale, ni par amour aveugle de la famille, mais parce que c’est vous l’auteur de ces écrits.

La phrase citée, ne peut être prononcée que par ignorance ou par parti-pris.

J’ai, pendant deux années entières, essayé en vain, de trouver une troisième attitude.

Votre dimension intellectuelle vous éloigne de la première. Alors, pourquoi ce parti-pris ? Est- ce le résultat d’une attitude marquée par la présence coloniale ou/et une admiration pour les « hommes bleus » ?

La plupart des Européens qui ont parlé des Négro-Africains de la Mauritanie ont eu une de ces deux attitude ou – comble de malheur -, les deux à la fois.

Certains de ceux qui ont décrit les Négro-Africains mauritaniens comme des esclaves ou descendants d’esclaves, se sont laissés influencer par l’existence d’esclaves et de descendants d’esclaves de race noire au sein de la communauté arabo-berbère ; ceux-ci, bien que de race noire et ayant une ascendance négro -africaine, ne peuvent être comptés que parmi l’ethnie arabe ; j’ai appris à n’admettre, dans ce domaine, que les critère d’appartenance à la même culture, à la même civilisation et à une langue commune.

Ceux qui ont commis cette erreur d’assimilation facile ont manifestement fait preuve d’ignorance.

D’autres observateurs ont délibérément donné les Haalpulaaren, Soninko et Wolof de Mauritanie, pour esclaves des Arabo – Berbères ; les auteurs de cette bévue répondent ainsi, parfaitement, aux principes « sacro saints » de « diviser pour régner » du colonialisme. On a partout, au sein de la bande sahélienne (au Tchad, au Niger, au Mali, au Soudan et en Mauritanie) voulu opposer communauté blanche et communauté noire, de cette façon.

Monsieur Le Professeur, consciemment ou inconsciemment, vous avez emboîté le pas à ces auteurs, en comparant (p. 294) la communauté négro-africaine de Mauritanie à celle des esclaves païens des Peul du Nord Cameroun. Lorsque vous écrivez : « …la République islamique de Mauritanie doit, en attendant que les jeunes Maures soient massivement scolarisés, faire appel, pour ses cadres, aux jeunes gens noirs, généralement Toucouleur, du Fleuve, qui sont allés à l’école, au temps où les enfants nomades n’y allaient pas », exprimez-vous le même jugement que celui de vos compatriotes, conseillers techniques de votre « sage président Mokhtar Ould Dâddah ». Ceux-là conseillaient à ce dernier, pendant les premières années d’indépendance du pays, de freiner l’ascension sociale des Négro-Africains, au profit d’un envahissement de tout l’appareil politico-administratif par les Arabo -Berbères. Cette orientation s’appuyait sur une majorité numérique, qui n’a jamais été scientifiquement démontrée ; même le dernier recensement général de la population (1976 – 1977) est volontairement muet quant à la répartition par nationalité (je préfère ce terme à ceux de tribu et de race).

Ces conseillers, dont la plupart venaient d’ôter leur casque colonial pour porter le chapeau de coopérant, ont si bien fait appliquer cette politique, qu’entre 1960 et 1967, l’attente (« en attendant que les jeunes Maures soient massivement scolarisés ») n’a pas été longue. En effet, au cours de cette brève période de mise en place des structures de l’Etat, des centaines de nomades (et pas seulement des jeunes), qui avaient juste appris à lire et écrire en arabe, furent recrutés comme instituteurs, agents administratifs, juges, administrateurs civils, etc. Machiavel, décidemment, semblait bien être l’auteur préféré de votre « sage président ».

Il aurait été intéressant, Monsieur Le Professeur, de mentionner le pourcentage des éléments négro-africains dans l’appareil politico-administratif, après seulement la première décennie d’indépendance. Vous auriez ainsi pu évaluer l’évolution de votre pourcentage (67%) des premières années de l’indépendance. Pourquoi ? Pour précisément mesurer, à juste titre, l’impact de la politique de division nationale conduite par votre « sage président ».

Vous ne manquerez pas de vous poser la question suivante : pourquoi cet acharnement contre une affirmation, qui n’occupe qu’une place minime dans une œuvre dont tout le monde s’accorde à reconnaître l’importance ? ».

D’abord pour la sauvegarde de l’honneur et de la fierté des familles, que des générations entières ont jalousement conservés ; ensuite et surtout, parce que cette affirmation vient – volontairement ou involontairement, en tout cas objectivement – renforcer l’idéologie malsaine et rétrograde d’une frange de la population arabo-berbère de mon pays : ceux qui se réclament d’un nationalisme arabe mal compris et inadapté. Ces gens – en réalité une élite très influente… – se refusent à admettre la multi nationalité de la population mauritanienne ; même si cela crève les yeux ! Mais, le plus grave pour l’avenir et le développement harmonieux du pays, c’est l’influence idéologique et politique de cette frange d’agitateurs sur une population très peu ouverte au monde extérieur – y compris le monde arabe – et le rôle qu’elle a occupé sur le plan des décisions. « La Mauritanie est un pays arabe ; elle ne peut pas ne pas être un pays arabe ; elle ne saurait être qu’un pays arabe », semble être leur devise. Et, cette propagande, d’un chauvinisme primaire, a quelquefois des influences néfastes sur une population négro-africaine, à peine sortie d’une longue nuit féodale et des ténèbres coloniales ; car, un des fondements de cette arabité prônée à cor et à cri, repose sur le fait que l’arabe est langue de l’islam.

Cette politique a été pendant longtemps celle de votre « sage président ». Un chauvinisme officiel qui trouvait en les mass media de l’Occident (de la France particulièrement) un véritable tambour de résonnance. Les seules notes discordantes de cette politique imbécile (au sens premier du terme) sont les manifestations d’affirmation culturelle de cette « minorité noire du Fleuve » et le refus d’intégration au « monde arabe » à cette « Mauritanie arabe » par les autres pays de l’ensemble arabo-islamique. Combien de fois n’a-t-on pas entendu des officiels de Mauritanie déclarer à l’extérieur, que la population mauritanienne était composée d’Arabes et de leurs esclaves noirs ?

Combien de fois des Négro-Africains des autres pays de l’Afrique subsaharienne ne se sont-ils pas étonnés de rencontrer des Mauritaniens de culture, de civilisation et de langue négro-africaines ?

Vous comprenez dès lors, Monsieur Le Professeur, le rôle de propagation d’idées néfastes (à la difficile unité nationale que nous voulons construire), que votre affirmation peut jouer. Car, elle n’est pas une phrase anodine d’un article d’un journaliste, qui vient de passer trois ou quatre jours à Nouakchott, avec l’encadrement qu’il faut.

Ce sont précisément des affirmations de ce genre qui ont conduit les anciens dirigeants de la Mauritanie à appliquer une politique d’arabisation systématique (enseignement, administration, justice, etc.), qui n’est pour satisfaire aucune des composantes de la population du pays ; surtout lorsque ces phrases sont prononcées par des hommes ou des femmes qui, comme vous, ont acquis une certaine notoriété scientifique.

Aujourd4hui, la Mauritanie dans son ensemble en souffre : le développement de l’agriculture, de l’industrie, des sciences et techniques du pays, est souvent entre les mains (fragiles et inexpertes) d’anciens élèves de mahadra, rentrés de Syrie, du Koweït, de Libye, d’Irak ou du Maroc, avec des titres universitaires, après seulement des séjours d’une à trois années.

Monsieur Le Professeur, pour toutes ces raisons, brièvement décrites, il est vrai, je demande réparation.

Il faudrait que vos explications – par voie de presse –suppléent ce que je considère être une intoxication dangereuse de l’opinion nationale et internationale. Car votre livre n’a pas manqué de provoquer un élan de curiosité tant par votre notoriété, que par le nouvel intérêt que suscite l’Islam.

Je demande réparation en mon nom propre, en celui de la famille et, surtout, croyez-moi, ce n’est pas démagogique – en celui de la communauté négro – africaine à laquelle j’appartiens ; et, à travers celle -ci, en celui de la communauté multi nationale de la Mauritanie.

Ndiawar KANE




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Source : Amani TV
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Commentaires (1)

  • mauritanievive (H) 16/04/2022 18:03 X

    Cher Professeur , Excellente reponse , mais c'est ainsi que l'histoire de cepays est falsifiee ,parceque le colon a epousé la rethorique de ce qui etait la et ca continue. Quand il parle de ceux qui ont porté l'islam en afrique de l'ouest , il les voient en anciens esclaves et quand ils parlent de ceux qui ont habité et developpé le nord les premiers , il les decrit en platefreniers , un cliche de l'histoire ne peut etre qu'un mensonge!