29-04-2022 20:26 - A Nouakchott, plusieurs centaines de personnes participent à la marche annuelle des Haratines

A Nouakchott, plusieurs centaines de personnes participent à la marche annuelle des Haratines

Plusieurs centaines de personnes ont participé à la « Marche des Harratines », ce vendredi 29 avril, à Nouakchott, à l’initiative du Manifeste pour les droits politiques, économiques et sociaux des Haratines lancé en 2013.

Pour rappel, le Manifeste des Haratines réclame la fin des discriminations, la marginalisation, l’injustice et l’oppression dont la composante Harratines s'estime toujours victime. De nombreux leaders notamment politiques étaient présents à cette marche.

« Cette composante de la population mauritanienne vit, depuis l’indépendance du pays, à côté de toutes les politiques publiques, par rapport au développement, à l’éducation, à l’accès aux services publics, à la santé », déclare l’avocat et député à l’Assemblée Nationale, El Id ould Mohameden.

« Il est normal que tous les mauritaniens, de toutes les couleurs, participent, confirment aussi leur engagement par rapport à ce combat qui est juste, qui est un combat pour préserver l’avenir du pays pour tous ses enfants, qu’ils soient blancs ou noirs. La solidarité est confirmée davantage», a ajouté El Id ould Mohameden.

«L’expérience du Manifeste des Harratines montre que les mauritaniens commencent à comprendre que s’il n’y a pas de justice pour tous les mauritaniens, il n’y a pas d’avenir ni de stabilité. Le fait que toutes les composantes nationales soient là, c’est un bon signe que les mauritaniens ont enfin compris que la justice est une nécessité pour tout le monde», a confié Ahmed Ould Wediya, journaliste, homme politique et défenseur des droits de l’Homme.

Pour Balla Touré, coordinateur du Sursaut Populaire Démocratique (SPD), « cette marche est la preuve que nous avons besoin plus de droits, plus de justice et d’égalité ».

« La situation en ce qui concerne les droits est difficile. Les mauritaniens continuent à se battre à l’image de ce Manifeste qui rassemble tous les Harratines de tous les bords mais aussi tous les justes de toutes les communautés qui viennent soutenir les Harratines dans leurs revendications à savoir leurs droits économiques, politiques et sociaux », ajoute-t-il.

« En défendant les Harratines, la justice pour les Harratines, l’équité pour les Harratines, la présence pour les Harratines, c’est défendre toute la Mauritanie. Nous sommes tous ici pour défendre cette cause », a affirmé Mohamed Jémil Ould Mansour, ancien président du parti Tawassoul.

Officiellement, l’esclavage a été aboli en 1981 en Mauritanie. Mais le phénomène persiste, selon des ONG. Jusqu'à 43.000 personnes étaient encore réduites en esclavage en 2016, soit environ 1% de la population totale, selon un rapport d'Amnesty International publié en 2019.

En août 2015, la Mauritanie a adopté une nouvelle loi faisant de l’esclavage un « crime contre l’humanité », réprimé par des peines allant jusqu’à 20 ans de prison.

Par Babacar BAYE NDIAYE
Pour Cridem

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Commentaires (3)

  • hamaodo (H) 30/04/2022 13:36 X

    marche des haratines? il faut d'abord que ces gens sachent qui ils sont? que sont les haratines? pour mieux revendiquer quoi que ce soit;ces gens écartelés entre un complexe de naissance et de pauvreté et une ascendance nègre a plus d'un titre;parler hassanya ne fait d'eux des maures;les haratines se marient ils avec des maures blancs? JAMAIS au plus grand jamais;si c'est des maures qu'ils se marient entre eux;la fille de messaoud n'a qu'a épouser de feu colonel VIAH OULD MAAYOUF.ET ON VERRA

  • Buwuelm (H) 29/04/2022 23:31 X

    Ces marcheurs devraient trouver une autre parade. Eux et les leurs, devraient s’engager plus dans l’éducation et la formation, et ne pas perdre le temps à se considérer comme des victimes « finies ». Il faut qu’ils se frayent un passage dans la jungle humaine. Seul un objectif clair et un travail acharné à travers un savoir large, pourraient transformer le statut qu’ils s’arrogent. L’esclavage en Mauritanie est un sujet de discussion assez complexe, et les principaux dénonciateurs de ce phénomène ne s’entendent pas sur le nombre des victimes de cette pratique ancestrale. En 2016, Amnesty International (Défense des droits de l'Homme) signalait 43 000 personnes concernées. Le Global Slavery Index (Constatation de l’esclavage moderne), estimait en 2018, que le dénombrement était de 90 000 personnes qui souffraient de cette ignominie, quand Biram Dah Abeid qui ne croit pas à l’esclavage moderne, estime lui, que presque ¼ de la population est assujettie. Les organisations de défense des droits de l'Homme en Mauritanie, annoncent de temps à autre, la découverte de cas d'esclavage Certains observateurs comme le journaliste Aziz Ould As-Sufi, affirme que : « l'esclavage en tant que pratique publique n'existe pas en Mauritanie, mais il n'y a que des traces et des vestiges de ce phénomène honteux ». Son opinion a été partagée par Dr Sidi Mohamed Ould El Mostafa Ould El Gaid (Société Mauritanienne de Sociologie). Le cas d’un mariage célébré en 2021 à Ouadane et qui aurait été scellé par une dot composée d’un esclave et d’un dromadaire, devrait faire réfléchir plus d’un. À mon avis, l’arsenal juridique, peu convaincant, ne paraît pas dissuasif.

  • maham68 (H) 29/04/2022 20:49 X

    À part se donner bonne conscience, ces marches anti cholestérol et glycémie n'ont aucun impact réel sur la condition des haratins