18-05-2022 07:02 - Note de presse sur le verdict injuste à Selibaby à l'encontre de Madame Maimouna Cissoko de Diaguily

Alliance Ganbanaaxu - Ce 13 mai 2022, au tribunal de Selibaby, un verdict inadmissible y est sorti sur
l'affaire de Diaguily concernant la militante antiesclavagiste Maimouna Cissoko
et d'autres dames du camp féodalo-esclavagiste soninké du village.
Depuis
plusieurs semaines une actualité liée aux mentalités féodales et esclavagistes
secoue les milieux soninkés du Guidimagha avec une hystérie haineuse
d'extrémistes féodaux contre une mère de famille de 48 ans.
Madame Maimouna
Cissoko a été harcelée, agressée et les alentours de sa maison incendiés, à
cause d'un seul motif ; avoir dénoncé les coutumes esclavagistes dans la
communauté qui affectent son groupe social d'appartenance.
Quelques femmes issues de la féodalité
villageoise de Diaguily ont été montées et téléguidées pour s'en prendre sans cesse à la dame d'origine
malienne avec d'évidentes complicités administratives et judiciaires dans la région du Guidimagha.
Ainsi par
la suite les autorités ne voulant pas assumer leurs responsabilités pour garantir la sécurité de la militante
antiesclavagiste, la judiciarisation de l'affaire s'est soldée par ce verdict injuste qui encourage les
agissements inhumains et agressifs de milieux défenseurs de l'esclavage par ascendance dans les villages
soninkés.
Par ce verdict, elle et celles qui l'ont agressée chez elle à de nombreuses reprises, écopent
étrangement de 2 ans d'emprisonnement avec sursis. Et de plus, elle est interdite de séjourner pendant
3 ans sur l'ensemble du département de Ghabou (Diaguily fait partie). Le verdict précise qu'un non-
respect de cette mesure coercitive socialement inhumaine, mènerait à son expulsion de la Mauritanie pour
une durée de 5 ans.
Séparée de son mari et de ses enfants, madame Maimouna Cissoko subit comme d'autres avant elle au
Guidimagha, des décisions judiciaires tordues concernant les affaires liées à l'esclavage coutumier dans la
communauté soninké.
Par conséquent nous tenons à saisir les hautes autorités mauritaniennes, le président de la
république son excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani sur l'affaire de cette femme.
Dans le sillage de son discours de Ouadane et celui du président de l'Assemblée Nationale
concernant les problématiques liées aux préjugés sociaux et discriminations statutaires au sein de
nos communautés, ce cas d'une femme musulmane séparée territorialement des siens dans une
République Islamique, est d'une gravité symptomatique. Que l'opinion publique nationale et
internationale soit témoin d'une affaire qui expose la face hideuse et grave de l'esclavage par
ascendance qui sévit insidieusement au cœur de la communauté soninké.
Nous réclamons que ce procès soit revu sérieusement pour que la mère de famille retrouve ses
proches en toute sécurité. Nous appelons à une forte mobilisation des ONG de la société civile et de
toutes les bonnes volontés éprises d'humanisme et de justice, pour prendre en compte dans leurs
démarches d'assistance et de plaidoyer le cas humanitaire de la militante antiesclavagiste Maimouna
Cissoko.
Nouakchott, le 16 mai 2022