24-08-2022 15:20 - Algérie : l’ONU forcée de réduire son aide aux réfugiés sahraouis

Algérie : l’ONU forcée de réduire son aide aux réfugiés sahraouis

ONU Info - Face à la baisse des contributions financières et la détérioration de la situation nutritionnelle dans les camps de réfugiés sahraouis, l’équipe des Nations Unies en Algérie avertit que sans un soutien accru, des réfugiés risquent de souffrir davantage d’insécurité alimentaire et de malnutrition.

« La solidarité internationale est cruciale pour inverser la détérioration rapide de la situation nutritionnelle dans les camps de réfugiés, avec des effets durables pour la population, en particulier les enfants », a déclaré dans un communiqué, Alejandro Alvarez, Coordinateur résident des Nations Unies en Algérie.

L’équipe de l’ONU et les autres acteurs humanitaires sont confrontés à d’importants déficits de financement provoqués par les impacts de la pandémie de Covid-19, la hausse mondiale des prix des aliments et des carburants qui s’en est suivie, et les effets de la guerre en Ukraine.

C’est dans ce contexte que le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont activement sensibilisé leurs partenaires à la situation.

Une baisse de 75% des rations alimentaires mensuelles

Mais ces efforts ne se sont pas encore traduits par des ressources supplémentaires pour répondre aux besoins, selon l’ONU.

« Cette situation a profondément affecté tous les secteurs de l’aide humanitaire, ce qui entrave de manière inquiétante l’accès des réfugiés à la nourriture, à l’eau, à la santé, à la nutrition, à l’éducation et à d’autres services de subsistance essentiels », a ajouté M. Alvarez.

En attendant, « la réduction forcée de 75% des rations mensuelles vitales du PAM est particulièrement préoccupante, car elle représente moins de la moitié de l’apport calorique quotidien recommandé par personne ».

Désormais, chaque bénéficiaire reçoit moins de 5 kg de ration, contre les 17 kg prévus par personne et par mois.

Or des résultats préliminaires de la mission d’évaluation conjointe sur la nutrition menée il y a six mois révèlent également une détérioration de la situation nutritionnelle.

39 millions de dollars pour l’aide alimentaire des réfugiés

Cette enquête avait montré une augmentation de la prévalence de l’émaciation potentiellement mortelle chez les enfants âgés de 6 à 59 mois.

Celle-ci augmentera de trois points et passera de 7,6% en 2019 à 10,7% en 2022. Selon l’ONU, la moitié des enfants âgés de 6 à 59 mois sont anémiques, un enfant sur trois souffre d’un retard de croissance et seul un enfant sur trois a reçu le régime alimentaire diversifié minimum dont il a besoin pour grandir et se développer sainement.

Le gouvernement algérien et les donateurs internationaux ont fait preuve d’une solidarité constante avec les réfugiés sahraouis par le biais d’un soutien humanitaire depuis plus de quatre décennies.

Mais les fonds nécessaires à la seule aide alimentaire ont doublé pour atteindre 39 millions de dollars cette année, contre près de 20 millions de dollars avant que la pandémie ne frappe.

Les camps de réfugiés accueillent depuis 47 ans des femmes, des enfants et des hommes près de la ville de Tindouf, dans l’ouest de l’Algérie, qui dépendent principalement de l’aide humanitaire pour leur alimentation et leurs moyens de subsistance.





Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Source : ONU Info
Commentaires : 1
Lus : 1948

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (1)

  • Buwuelm (H) 24/08/2022 18:19 X

    C’est peut-être une simple coïncidence, mais cette sortie de M. Alejandro Alvarez, Coordinateur résident des Nations Unies en Algérie, à cette période, sonne comme un clin d’œil fait au roi du Maroc, qui voulait savoir qui sont ses vrais amis. Cette annonce pourrait être prise par certains observateurs comme un soutien indirect à la position de Mohammed VI. Il faut en déduire que les États africains ont intérêt à régler leurs différends, et ne pas miser sur le pourrissement de situations sans lendemains. Le Royaume chérifien et l’Algérie doivent s’asseoir autour d’une table, et penser aux milliers d’hommes, de femmes et d’enfants coincés entre le marteau de Rabat, et l’enclume d’Alger. Depuis bientôt cinq décennies, que ces populations sont parquées dans des camps à Tindouf, et elles ne voient pas l’ombre d’une solution. Le risque de famine et la déchéance qui menaceraient les sahraouis, concernent tous les pays du Maghreb arabe. L’Union africaine aussi, doit jouer pleinement son rôle de rassembleur, afin d’épargner au Continent, de nouvelles empoignades qui engendreront une régression assurée, des économies déjà fragilisées par un COVID et une GUERRE qui n’ont pas encore dit leur dernier mot.