07-10-2022 10:04 - Brakna/Gorgol : Plaidoyer pour la sécurisation des terres agricoles des petits producteurs - [Photoreportage ]

Brakna/Gorgol : Plaidoyer pour la sécurisation des terres agricoles des petits producteurs - [Photoreportage ]

Le Calame - Des délégués du Collectif de paysans agro-pasteurs des régions du Brakna et Gorgol se sont félicités de "l’écoute attentive" de la primature et de la volonté manifestée par la directrice de cabinet du premier ministre de "permettre l’accès des femmes à la propriété foncière".

"Nous avons décelé cette volonté sincère et la réactivité des autorités", s’est réjoui Ba Adama Moussa, maire de Boghé, lors d’une conférence de presse tenue, ce jeudi 6 octobre, à Nouakchott.

Menant des actions de plaidoyer pour la sécurisation des terres agricoles des petits producteurs et la promotion de l’agriculture familiale, la délégation composée d’élus locaux, de personnalités influentes venues des deux régions a été reçue, mercredi par la directrice de cabinet du premier ministre accompagnée de deux Conseillers chargés respectivement de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire.

De fermes instructions ont été données, assurent les délégués, aux différents responsables ainsi qu’aux autorités administratives de traiter les dossiers en suspens.

Les échanges qui se sont déroulés en présence de deux Représentants de ROSA et de la Plateforme Multi-acteurs ont porté sur le rappel de l’objet du plaidoyer. Celui-ci se fonde, selon le communiqué signé par le collectif, sur les constats suivants: "Malgré le fait que le pays, à l’image des pays de la sous-région, est entrain d’entreprendre des réformes visant à assurer à tous les citoyens un accès sécurisé et juste à la terre et aux ressources naturelles, il continue à importer 70 % de ses denrées alimentaires de l’extérieur.

La logique agraire suivie met l’accent sur l’installation de l’agro-business qui tente de faire émerger des unités de productions capitalistes au détriment d’une agriculture familiale pratiquée par des populations rurales, en particulier des jeunes et des femmes.

L’agriculture familiale qui, jadis, nourrissait les mauritaniens, est aujourd’hui en perte de vitesse à cause de la faiblesse des moyens des petits producteurs(ces) et d’un modèle de développement de l’agriculture qui ne protège pas leurs intérêts fonciers."

Dans la foulée, le Collectif de paysans agro-pasteurs des régions du Brakna et Gorgol entend porter ensemble le plaidoyer exhortant les autorités compétentes, "détentrices d’obligation, à placer au centre des priorités nationales les droits fonciers légitimes des femmes, des hommes et des jeunes agropasteurs de Mauritanie".

Ce plaidoyer, porté par les représentants légitimes des communautés cherche "l’application des dispositifs de sécurisation des terres agricoles, en vue de garantir l’autosuffisance alimentaire des communautés vulnérables, notamment les femmes, hommes et jeunes".

Face à des difficultés de trouver de la terre sécurisée et des financements internes et externes, faute d’acte de propriété. Mais aussi de la vulnérabilité des plus démunis, il entraîne de plus en plus des conflits et litiges fonciers dans le milieu rural. Le collectif a formulé un ensemble de doléances.

"Les Coopératives féminines maraichères qui occupent des terres non litigieuses doivent bénéficier d’une concession, ne serait-ce que provisoire pour travailler dans des conditions susceptibles de sécuriser leurs périmètres et d’inciter les bailleurs de fonds et les institutions financières publiques et privées à leur accorder des financements conséquents", souhaite-t-il.

"La Directrice de Cabinet du Premier Ministre a été très réceptive à notre message. En réponse à notre demande, elle a rappelé que les autorités, à travers les Nouvelles orientations engagées par le Président de la République, sont en train de résoudre la problématique du foncier. Elle dit avoir connaissance d’une décision déjà prise pour autoriser les coopératives féminines dont les terres ne présentent pas de litiges. Elle dit prendre bonne note des déficits constatés et à leur trouver des solutions", ont déclaré les délégués.

"Nous sommes convaincus que les autorités prendront en charge toutes ces questions. Nous espérons que les solutions seront apportées d’autant que l’agriculture est au centre des priorités des autorités", a affirmé Amadou Tidjane Diagana, chef de Village de Gattaga (Kaédi).

Mme Lalla Aicha Ouedraogo, chargée de plaidoyer à Rosa, estime qu’après trois ans d’attente, les autorités ont finalement répondu à la demande en recevant les délégués choisis par la base.

Elle a rappelé le rôle joué dans l’accompagnement des communautés et de l’Etat dans l’application des politiques et stratégies sectoriels. Mme Aïssata Ly, maire de Dar ElBarka, Sidi Ould M’Bareck maire de Debbay Hijaj, Mohamed Ould Rah adjoint au maire de Lexeïba et Mme Zekne Moussa Diarra présidente du Réseau des femmes leaders ont magnifié le rôle déterminant joué par ROSA et espèrent que des solutions urgentes seront trouvées.

Le collectif souhaite l’ouverture et le fonctionnement des Bureaux du Foncier (BAF) dans les wilayas du Gorgol et du Brakna.

Les délégués souhaitent l’élaboration et la signature de l’arrêté conjoint entre les Ministères des Finances et celui de l'Intérieur pour "relancer le processus de régularisation des propriétés des producteurs ruraux".

Certains membres du collectif ont été reçus jeudi au ministère de l’Agriculture.

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