29-04-2023 11:00 - Grande Mosquée de Gattaga : Des décennies de dévotion et de rayonnement culturel

Grande Mosquée de Gattaga : Des décennies de dévotion et de rayonnement culturel

Initiatives News - Un vendredi à Kaedi, capitale du Gorgol, situé au bord du fleuve Sénégal, a environ 400 kilomètres de Nouakchott. Appel à la prière. Des fidèles (hommes, femmes et enfants) affluent « des six chemins » vers la Grande Mosquée du quartier Gattataga.

Cette scène se répète depuis plusieurs décennies. De son minaret, la mosquée, classée patrimoine national, fait rayonner la culture islamique sur toute la zone.

La grande mosquée de Kaédi se trouve au centre du quartier Gattaga. Elle est au carrefour des six chemins. Construit vers l’an 1366 de l’hégire, le monument est inspiré du modèle Soudano-Sahélien.

Haut lieu de spiritualité, de dévotion et d’enseignement, il fédère, pour les prières du vendredi, toutes les communautés de tous les horizons de la ville et même des villages périphériques.

Symbole d’un patrimoine culturel commun, son minaret surplombe Kaédi, et porte une signification culturelle unique.

Ils sont des milliers venus de tous les quartiers de la ville, des villages environnants et même de l’autre côté du fleuve, vêtus des cultures différentes, parlant toutes les langues du pays, appartenant à toutes les ethnies à venir effectuer la prière du vendredi.

Les fidèles ne pouvant pas tous prier à l’intérieur de la mosquée, certains étalent leurs tapis à l’extérieur, l’essentiel étant d’entendre les Échos de la Koutba’a du jour.

A la fin de chaque prière de vendredi, c’est des accolades, des moments d’hospitalité, de convivialité et de spiritualité, tous unis dans la cohésion sociale et le vivre ensemble digne de la Mauritanie que nous voulons.

Réhabilitation de la Mosquée

La mosquée de Gattaga, construite en argile, au fil des siècles, a connu des dégradations. Face au risque d’effondrement, les habitants de Kaédi avaient une alternative : réhabiliter ou reconstruire.

Pour ce symbole visuel qui a résisté au temps, aux intempéries, ce patrimoine qui marque l’identité de la ville, les kaediens ont choisi, en 2010, la réhabilitation.

Après mûre réflexion d’un comité composé de leaders religieux et d’opinions et d’experts en travaux publiques dont l’architecte Tidiane Diagana, il a donc été jugé opportun de réhabiliter et de conserver la mosquée. « Les kaediens ont décidé de conserver la structure originale de la mosquée, de l’améliorer avec des matériaux sophistiqués et résistants pour qu’elle puisse garder ce lien avec son passé » témoigne Tidiane Lassana Diagana, Chef de village.

Fin 2012, fin des travaux de réhabilitation. Le 28 décembre 2012, après la fin des travaux, les kaediens se sont retrouvés pour la cérémonie de réouverture de la mosquée.

Un espace de socialisation

Parallèlement à la prière quotidienne, la mosquée et ses environs immédiats sont un espace de socialisation.

Le hangar situé à l’est du lieu de culte est une sorte d’agora, un lieu d’échanges, de consolidation des liens, où se scellent les mariages et se règlent des conflits. Les évènements importants sont annoncés aux mégaphones de la mosquée pour informer les habitants de la ville.

La maison de l’Imam est aussi une mahadra ou sont enseignés le Coran et la charia islamique. Cette mahadra a formé des milliers de talibé de Kaédi, des villages environnants et même de l’extérieur de la Mauritanie.

«De la Mosquée de Gattaga, il est possible d’aller vers toutes les directions de la ville. C’est pourquoi, on l’appelle carrefour des 6 chemins, C’est un point de jointure. D’où vous venez de la ville, vous allez déboucher sur la mosquée » explique Tidiane Lassana Diagana, Chef de Village.

Après la réhabilitation, les hautes autorités de l’état mauritanien ont décidé de choisir l’effigie de la grande mosquée sur le nouveau billet de banque de 20 MRU. Un honneur porté à ce patrimoine religieux, culturel et national.

Ainsi comme cela a été souligné par le juriste, monsieur Cheikhna Mbouh Tandia, l’annonce de la banque centrale de Mauritanie relative à l’émission d’un nouveau billet de 20 Ouguiya à la suite du décret N 175, est véritablement et symboliquement une reconnaissance du génie architectural de la ville de Kaédi.

Ousmane H Doukouré



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