16-07-2024 11:54 - Selon le dernier rapport annuel sur les économies de l’Afrique du PCNS : Maroc-Mauritanie-Sénégal, un corridor stratégique

Selon le dernier rapport annuel sur les économies de l’Afrique du PCNS : Maroc-Mauritanie-Sénégal, un corridor stratégique

Aujourd'hui Le Maroc - La question clé réside dans l’activation des leviers permettant l’exploitation complète du potentiel du corridor et la transformation de cette voie de transit en un espace de développement véritablement intégré.

Rapport : Souligné dans le rapport annuel sur les économies de l’Afrique du PCNS, le Corridor Maroc-Mauritanie-Sénégal offrirait aux trois pays situés le long de la côte atlantique l’opportunité de consolider la dynamique des importantes complémentarités économiques.

Les potentialités du corridor Maroc-Mauritanie-Sénégal et ses leviers de mise en œuvre sont mis en avant dans le rapport annuel sur les économies de l’Afrique 2024 du Policy Center for the New South (PCNS).

Ce document présenté vendredi à Rabat en marge de la deuxième édition du Symposium économique africain (AES) explore, en effet, les défis complexes auxquels l’Afrique est confrontée ainsi que les opportunités qui se présentent sur le plan continental. Une pléiade de chercheurs et praticiens du développement et acteurs de premier plan y ont contribué sous la direction de Larbi Jaïdi, chercheur principal au PCNS, apportant ainsi des réponses concrètes à des problématiques liées à l’identité et enjeux économiques de l’Afrique.

Le rapport compile plusieurs perspectives et analyses favorisant la compréhension d’une variété de faits économiques au niveau du continent. «Chaque année, le rapport aborde un thème central pertinent pour la compréhension et l’analyse des économies africaines. Ce rapport est consacré au thème de la finance, qui a également été le thème de l’AES de cette année», indique dans ce sens Karim El Aynaoui, président exécutif du PCNS, soulignant l’importance des agendas de développement durable et de la promotion des partenariats qui favorisent une croissance économique équitable et une résilience à travers l’Afrique.

M. El Aynaoui, a, par ailleurs, mis en avant l’importance de favoriser la diversification économique et la résilience, vers des économies plus prospères à travers le continent africain.

De son côté, Larbi Jaïdi a mis l’accent sur l’impact de l’intégration régionale sur la stabilité économique en Afrique, ainsi que les avantages potentiels d’une coopération économique plus profonde entre les pays africains, et l’importance du développement des infrastructures et des initiatives de facilitation du commerce.

« Ce rapport annuel permet de faire le point sur la conjoncture économique du continent et d’aborder les grandes questions économiques figurant à l’agenda de l’Union africaine, tout en se penchant sur des enjeux tels que la stabilité macroéconomique, l’inflation et son impact sur le pouvoir d’achat des citoyens, les systèmes de taux de change, et la gestion des finances publiques à travers les pays africains », a-t-il indiqué.

Une zone d’une importance vitale…

S’agissant du Corridor reliant le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal, le rapport assure qu’il représente une zone stratégique « d’une importance vitale». Cette connexion offrirait aux trois pays situés le long de la côte atlantique l’opportunité de consolider la dynamique des importantes complémentarités économiques.

«Ces interactions impliquent non seulement les relations inter-étatiques, mais aussi les échanges entre entreprises et individus », relève-t-on dans ce sens. Toutefois, les trois pays sont appelés à lever les obstacles qui entravent leurs relations commerciales. Citons dans ce sens l’insuffisance des infrastructures et les barrières réglementaires et administratives persistantes. Ces freins limitent en effet l’activation complète du corridor économique.

«Surmonter ces obstacles permettrait la mise en place d’un véritable corridor commercial et de transport, ouvrant de nouvelles perspectives économiques», retient-on de M. Jaïdi. Et de conclure que «la question clé réside donc dans l’activation des leviers permettant l’exploitation complète du potentiel du corridor et la transformation de cette voie de transit en un espace de développement véritablement intégré ».

Focus sur la contribution des banques marocaines au
développement de l’Afrique


Sur le plan financier, le rapport s’est également intéressé à la contribution des banques marocaines au financement du développement en Afrique. Tout un chapitre a été dédié à ce volet. Le constat établi, dans ce sens, démontre que la situation macroéconomique problématique à laquelle sont confrontées les économies africaines pose des défis substantiels pour préserver la solidité financière de ces banques.

« L’exposition des banques marocaines aux risques transfrontaliers semble être sous contrôle à ce stade, mais l’une des principales menaces est l’exposition du continent africain à la cybercriminalité », peut-on retenir dudit rapport. Et de préciser que « le principal risque opérationnel pour cette activité est la cybercriminalité. Ce risque est encore amplifié par la nature embryonnaire du cadre juridique régissant ce risque».

Se référant au PCNS, la non-conformité de ces pays aux normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme les expose à plusieurs risques pouvant indirectement impacter les banques marocaines dans ces pays.

Sous un spectre plus élargi, les auteurs dudit rapport estiment que la contribution des systèmes financiers du Maghreb à la résilience face aux chocs n’est plus suffisante pour financer les transformations économiques et sociales nécessaires à la transition vers des économies vertes et inclusives. La digitalisation serait d’un grand apport.

« La révolution numérique offre des opportunités pour passer d’un financement traditionnel à des approches innovantes et mieux adaptées», retient-on. Face à ce boom technologique, l’impératif est de faire face à de nouveaux risques. «La cybersécurité est devenue un défi important pour les Banques centrales du Maghreb. Dans ce contexte, les régulateurs et les autorités compétentes sont appelés à renforcer leurs efforts concertés pour concilier les avantages des innovations financières et le contrôle des risques qu’elles comportent», recommandent les auteurs du rapport.

Vers des politiques de croissances plus inclusives
et une coopération ciblée


La présentation du rapport annuel sur les économies en Afrique a été une occasion pour discuter des conclusions clés et des recommandations pour la mise en œuvre stratégies économiques durables pour le continent. Les intervenants étaient unanimes sur la nécessité d’engager des politiques de croissance inclusives, de coopération régionale et d’investissements ciblés pour répondre aux défis socio-économiques et libérer le potentiel de l’Afrique.

Il est à rappeler que le rapport est subdivisé en trois parties. La première présente une esquisse du cadre macroéconomique de l’économie africaine, notamment les conditions macrofinancières en Afrique et l’examen de la relation complexe entre les régimes de change.

La deuxième partie du rapport est, quant à elle, consacrée aux projets de monnaie commune de quatre communautés économiques régionales (CEDEAO, EAC, CEEAC, SADC) en examinant leur pertinence et les conditions préalables à leur mise en œuvre. Pour ce qui est de la troisième partie, elle aborde la question du financement du développement en Afrique à l’échelle continentale.





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Commentaires (1)

  • ouldsidialy (H) 16/07/2024 14:39 X

    S'il y a en Afrique un pays "qui n'a pas pétrole mais a des idées" et le sens des situations, c'est bien le Maroc. L'image du corridor n'est pas adaptée à la Finance. On décrit peut-être mieux avec la toile d'araignée.L'araignée serait représentée par un cercle où sont incluses les places du Luxembourg, suisse, Londres et Paris; de là se projettent des fils qui s'enchevêtrent à partir de nœuds relais : Le Maroc est un nœud relais d'où des fils de soie se projettent jusqu'à Madagascar et en pratique sur toute l'Afrique francophone. En finance,la géographie physique a peu d'influence.