28-11-2024 22:36 - Communiqué du Mouvement KAVANA
Cette année, notre pays commémore son soixante-quatrième Jour de l'Indépendance, et à cette occasion, le mouvement «
KAVANA », adresse ses sincères félicitations au peuple mauritanien de toutes ses composantes, et à tous les Mauritaniens de
la diaspora, souhaitant à notre pays progrès, prospérité, sécurité et paix.
Cet anniversaire de l'indépendance intervient à la lumière d'une situation particulièrement difficile vécue par nos frères afro-
mauritaniens qui ont perdu leurs pères et/ou leurs proches lors des événements des « années de braise » et dont ont été
victimes des centaines de nos concitoyens.
Nous retenons à titre d’exemple la pendaison de 28 militaires mauritaniens durant la nuit du 28 novembre 1990, à la base
militaire d'Inal, dans la région de Nouadhibou.
Malgré les tentatives du système en place de proposer des solutions timides pour régler ce problème récurrent de son passif
humanitaire, comme la prière d’Absent organisée par le régime en 2009 à Kaédi sur les âmes des victimes du nettoyage
ethnique ; et malgré la tenue de la Conférence de réconciliation à ROSSO en 2012 , qui a permis le retour de plusieurs milliers
de Mauritaniens déplacés ; les évènements douloureux des « années de braises » resteront toujours présents à l’esprit des
tous les citoyens.
Ces événements, tant qu’ils ne feront pas l’objet d’enquêtes sérieuses et que leurs responsables ne seront pas identifiés et
traduits en justice, continueront de constituer une pierre d’achoppement contre la réalisation de l’unité nationale entre les
différentes composantes de notre peuple.
Le mouvement KAVANA exige que le régime actuel prenne sans délai les mesures suivantes :
Une enquête approfondie, sérieuse et impartiale sur tous les cas de violences, de meurtres et de disparitions forcées
survenus pendant la période précitée
Abroger la loi n° 93-23 d14 juin 1993, qui accordait l'amnistie aux forces de sécurité ayant commis des crimes dans l'exercice
de leurs fonctions entre le 1er janvier 1989 et le 18 avril 1992.
Nous insistons ici que tant que cette loi ne sera pas abrogée, il n'y aura aucun espoir de résoudre le problème du passif
humanitaire qui menace notre unité nationale.
Mise en œuvre urgente des recommandations du Comité des disparitions forcées des Nations Unies, qui a récemment
appelé le gouvernement mauritanien à intensifier les efforts de recherche des personnes disparues lors des événements du
« passif humanitaire » et à assurer la mise en œuvre d'une enquête approfondie sur chacun des cas de disparition forcée
susmentionnés et mener une poursuite judiciaire à l’encontre de toutes les personnes impliquées dans ces crimes.
Enfin, nous, au sein du Mouvement KAVANA, soulignons notre détermination à poursuivre la lutte avec nos concitoyens
victimes de cette politique d'impunité dont bénéficient les auteurs de ces atrocités contre le peuple mauritanien.
Nous affirmons également la poursuite de notre chemin de lutte politique pacifique afin de révéler la vérité, d'obtenir justice
pour tous les Mauritaniens et de promouvoir les droits de l'homme dans notre cher pays.
Vive la Mauritanie libre, indépendante et prospère.
Fait à Paris le 28/11/2024
Bureau de Paris