05-02-2025 08:57 - Gaza sous «contrôle» américain : «Toute idée de ce genre est capable d’enflammer la région », réagit un responsable du Hamas
LE FIGARO - Les propos déclarés par Donald Trump et Benyamin Netanyahou depuis la Maison-Blanche mardi provoquent la colère du monde arabe qui rejette le projet d’expulser les Palestiniens de la bande de Gaza.
La déclaration américaine de «prendre le contrôle de la bande de Gaza» commence à susciter des réactions dans le monde arabe. Un responsable du Hamas a jugé mercredi «ridicules et absurdes» les propos de Donald Trump sur une prise de contrôle du territoire palestinien par les États-Unis.
«Les remarques de Trump sur son désir de contrôler la bande de Gaza sont ridicules et absurdes, et toute idée de ce genre est capable d’enflammer la région», a déclaré Sami Abu Zuhri, l’un des dirigeants de l’organisation palestinienne, à Reuters.
Lors d’une conférence de presse mardi 4 février au côté du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, Donald Trump a affirmé qu’ils allaient «faire du bon boulot» dans le territoire palestinien décimé par les frappes depuis le 7 octobre 2023. «Nous la posséderons et serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n’ont pas explosé et de toutes les armes», a déclaré le président américain, ajoutant que les États-Unis allaient «aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments détruits», afin de développer économiquement le territoire.
Le Hamas a également dénoncé des propos «racistes» de Donald Trump, alignés sur «l’extrême droite israélienne». «La position raciste américaine s’aligne avec celle de l’extrême droite israélienne dans le déplacement de notre peuple et l’élimination de notre cause», a déclaré Abdel Latif al-Qanou, un porte-parole du mouvement islamiste palestinien.
L’Arabie saoudite dément
Depuis la Maison-Blanche, Benyamin Netanyahou a par ailleurs assuré qu’un accord de normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël allait «se faire». Ce que Ryad a immédiatement démenti. «L’Arabie saoudite poursuivra sans répit ses efforts pour l’établissement d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale et n’établira pas de relations diplomatiques avec Israël sans cela», a déclaré dans la foulée le ministère saoudien des Affaires étrangères, sans pour autant viser les États-Unis.
«Dans leurs foyers d’origine en Israël»
Donald Trump a de surcroît assuré que les Palestiniens seraient «ravis» de vivre ailleurs, loin des bombes, s’ils en avaient la possibilité. «J’espère que nous pourrons faire quelque chose de vraiment bien, de vraiment bon, où ils ne voudront pas revenir», a poursuivi Trump, en ajoutant : «Pourquoi voudraient-ils revenir? Cet endroit a été un véritable enfer.»
Ces propos ont révolté le chef de la délégation palestinienne aux Nations Unies, Riyad Mansour. Sur X, il a déclaré qu’au lieu d’être relocalisés dans d’autres pays, les Palestiniens de Gaza devraient être autorisés à retourner vivre en Israël. «Pour ceux qui veulent envoyer les Gazaouis dans un endroit agréable et heureux [...] qu’ils retournent, vous savez, dans leurs foyers d’origine en Israël. Il y a de beaux endroits là -bas, et ils seront heureux d’y retourner», a-t-il suggéré.
Pression sur l’Iran
Le président américain a profité de la venue du premier ministre israélien pour remettre la pression sur l’Iran, notamment à l’encontre de son programme nucléaire qu’il juge menaçant pour la sécurité des États-Unis. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a jugé que cette politique de «pression maximale» sur Téhéran serait «un nouvel échec», comme ce fut le cas lors du premier mandat du président américain.
«Je crois que la pression maximale est une expérience ratée et la tenter à nouveau conduira à un nouvel échec», a-t-il déclaré aux médias.
Le Figaro avec AFP