Est-il compréhensible et acceptable qu'un Hakem puisse insulter, traiter de tous les noms d'oiseaux et menacer un directeur d'établissement scolaire pour avoir exposé au cours d'une rencontre des directeurs des établissements et leur ministre de tutelle, leurs doléances et les énormes difficultés auxquelles son établissement et les autres du département et de la région sont confrontées?

Est-il imaginable dans un pays où le minimum de décence et de moralité est respecté, qu'une autorité de ce rang puisse avoir un tel comportement ?

Dans quel pays sommes-nous désormais ?

Il y a quelques mois, pas moins de quatre à cinq jeunes, à la fleur de l'âge, ont succombé dans cette même ville par maltraitance inhumaine, dans les locaux de la gendarmerie, parce qu'ils avaient simplement osé manifester après l'annonce des résultats de l'élection présidentielle de 2024. Ni plus ni moins.

Et, à ce jour, aucune suite n'a été donnée de ce drame, les responsables continuant de se pavaner dans la ville dans l'impunité totale. Le message est donc clair : tous est permis pour certains, qui ont tous les droits, y compris celui d’insulter, de maltraiter et même de tuer sans suite.

En réalité, le directeur du lycée 1 de Kaedi a été malheureusement victime par la persistance de l'injustice qui est devenue un mode de gouvernance.

Donc victime des conséquences d'une gouvernance népotique, tribale et discriminatoire qui sévit dans notre pays qui nomme et confie des responsabilités à des hommes ou femmes qui ne sont pas la hauteur, à tous les niveaux et dans rouages de l’État et en particulier dans l'administration centrale et ses démembrements.

Qu'Allah sauve le pays de cette dérive.

Maréga Baba Assa

27 février 2025