27-03-2025 10:47 - L'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz : pouvait-il en être autrement....? que oui !

L'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz : pouvait-il en être autrement....? que oui !

Ely Ould Krombelé -- On aura tout entendu, tout supposé, tout écrit, mais l'histoire de l'ancien président Aziz demeure à ce jour un cas particulier pour l'officier d'artillerie que je suis.

Et comment on traite les cas particuliers quand on a connu tous les éléments géographique (rotondité de la terre); aérologique (vitesse du vent); balistique (température de la poudre et le poids de l'obus) ou enfin l'usure du canon( état des rayures qui propulsent l'obus)? Si on ne peut traiter les cas particuliers en balistique que par le calcul de probabilités ou de nos jours par l'IA ( l'intelligence artificielle), qu'en sera-t-il alors d'un cas particulier sur un être humain, d'une stature et d'une dimension intrinsèque aussi singulières ?

L'une des meilleures méthodes et qui se veut scientifique, serait sans doute de recourir à la psychanalyse de Sigmund Freud... A première vue Ould Abdel Aziz est un homme normal, puisqu'il a présidé aux destinées de son pays suite à deux mandats consécutifs. N'est-ce pas ?

Ensuite, il a passé le relais à son ami de plus de 40 ans, l'actuel président Mohamed Ould Cheikh Ghazwani. Tout le monde sait que Ould Ghazwani a servi Ould Abdel Aziz avec une fidélité sans commune mesure.

Même si Aziz prétend que dans l'équipe de Ghazwani de 2019, il y a des figures qui lui sont hostiles, il devrait laisser son ami gérer le litige à sa manière et au rythme qui est le sien.

C'est lorsque Aziz aura constaté la persistance de l'hostilité à son égard, qu'il devrait essayer de revenir sur la scène politique.

Or les choses ne se sont pas passées comme il se doit. Aziz, poussé par un égo surdimensionné, et prenant la tolérance de Ghazwani pour de la faiblesse congénitale a procédé à l'entrisme en voulant déstabiliser d'abord le nouveau pouvoir, avant de passer tout simplement au forcing, qui aurait fini par un 3ème coup d'Etat( 2005, 2008, 2019).

C'est là que l'idiosyncrasie de notre ancien président s'est manifestée et se manifeste encore de nos jours. Comment une personne de notoriété publique, riche, ayant servi son pays, fréquenté le gotha mondial, puisse accepter de vivre le "martyr" afin de récupérer un hypothétique poste politique, aussi prestigieux qu'il soit ?

Seul le 3ème démenti infligé à la mégalomanie humaine, à savoir la psychanalyse freudienne peut nous éclairer sur le comportement de l'être humain en général, et du cas particulier de Mohamed Ould Abdel Aziz. En effet pour Freud tout homme est un malade qui s'ignore.

On croit agir avec une conscience rationnelle, alors qu'on est "agi" par des forces psychiques et qu'on devrait se contenter d'informations fragmentaires émanant de la partie la plus obscure, la plus impénétrable de notre système psychique, à savoir l'inconscient le plus profond que Freud appelle le " ça ".

En réalité tout dépend des circonstances de notre enfance, au moment où notre "surmoi" se concrétise à partir des interdits, de la morale ou des exigences parentales. Pour le "ça" selon Freud, le temps n'existe pas; il ignore également les jugements de valeur, le bien, le mal, bref il est amoral.

C'est le domaine des pulsions refoulées, surtout des pulsions libidinales ou sexuelles( à ne pas confondre avec la génitalité). La libido ou énergie sexuelle est dès la naissance buccale (allaitement maternel), annale ( plaisir de faire caca chez le bébé par exemple),et enfin objectale, autrement investie sur les objets extérieurs. Entre l'inconscient inaccessible et la conscience claire qui détermine l'homme "raisonnable" produit des circonstances de son enfance, il y a une lutte continue.

Ainsi tout "homme raisonnable" est poussé par son inconscient qui lui, est toujours à la recherche du plaisir et surtout l'évitement du déplaisir. Aussi quelqu'un qui trouve le plaisir dans la souffrance ou l'inconfort est un être malade....

Cependant, il l'ignore lui-même. Sinon comment peut-on comprendre l'attitude de l'ancien président Aziz, tournant entre 4 murs, laissant enfants, richesse et bonheur en voulant s'afficher en "héros jusqu'au-boutiste"!

Certaines personnes voient en Ghazwani le responsable de la détention de son ami Ould Abdel Aziz. Je connais ce dossier et ses protagonistes plus que quiconque. C'est regrettable et le plus touché, le plus enclin à la désolation, c'est bien le président Ghazwani. Il aurait suffi un peu de respect de la part de Ould Abdel Aziz à son l'égard .

Mais Aziz a un caractère particulier dû à son surmoi, une instance guidant le comportement de l'individu en fonction de ce qui est acceptable ou pas, de par son éducation, au moment de la résolution du complexe d'Oedipe.

Donc la balle est dans le camp de Ghazwani, car Aziz ne va jamais s'excuser, car il ignore ce genre de sémantique, puisque selon Freud, "le moi n'est pas maître dans sa propre maison, il doit se contenter de renseignements résiduels et fragmentaires..." En refusant de s'excuser ou de lâcher prise, Aziz est en harmonie avec la première topique freudienne, car l'homme n'est que ce que les circonstances de l'enfance ont gravé en lui..

C'est désormais à Ghazwani de penser à la place de son ami de plus de 40 ans, malgré le manque de considération qu'il a émis à son égard. Il faut sauver le soldat Aziz de la psychanalyse des profondeurs.... Il pourrait vivre en résidence surveillée dans sa maison du Ksar ou chez lui à Benichab.

Pour que les historiens disent un jour que le président Mohamed Cheikh Ould Ghazwani aura tout essayé pour soustraire son ami Mohamed Ould Abdel Aziz d'une pratique masochiste, qui à la longue pourrait avoir un épilogue effroyable. Puisse cette fin du mois béni de ramadan apaiser tous les esprits./.

ELY OULD SIDAHMED KROMBELE, FRANCE



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