06-05-2025 15:51 - BAD : Sidi Ould Tah, plus que jamais convaincu de sa responsabilité de briguer le fauteuil de la présidence

La Dépêche -
Le monde est à la croisée du chemin en raison d’une situation économique et géopolitique trouble. La BAD, aussi, est à un tournant de son histoire avec l’élection le 29 mai prochain de son futur président.
L’Afrique devra, en effet, choisir parmi ses 5 enfants, en lice, le meilleur candidat capable, en cette période incertaine, d’assurer les performances pour répondre aux exigences de mobilisation des ressources et d’intégration continentale.
Lundi, 5 mai 2025, Ribbat Albahr, aux alentours de 21h30, l’un des 5 candidats, Sidi Ould Taya, marche d’un pas assuré vers l’estrade où il doit prendre la parole lors d’un dîner-débat auquel assiste un parterre d’invités venus des quatre coins du Continent : ministres, diplomates, hauts fonctionnaires, journalistes, société civile…
Beaucoup de témoignages acquis au candidat mauritanien notamment celui du coordinateur de sa campagne, Sid’Ahmed Ould Bouh, ministre de l’économie et des finances. Une candidature que soutiennent les autorités publiques et notamment le président, Mohamed Ould Ghazouani qui voit en la candidature de Sidi Ould Tah «le choix d’un cadre valeureux » que la Mauritanie propose à l’Afrique. Un soutien que Sidi Ould Tah évalue à sa juste valeur.
Il est évident que ce dernier n’est pas dévoré par une ambition personnelle démesurée. Son parcours professionnel édifie amplement sur ses raisons intimes. Ce n’est donc pas, pour lui, une affaire de privilèges ou de strapontin moelleux ; L’homme est plutôt exalté par une mission, un défi continental à relever : sortir l’Afrique de l’ornière. « Une responsabilité » et «un devoir » qu’il dit assumer pour une transformation radicale du continent en un vaste chantier.
Pour lui, il faut reconnaitre à l’Afrique son ambition de terrain fertile à la croissance et au développement. Le développement extensif des partenariats en secret la rampe de lancement. Un succès que le candidat a mis en pratique avec la réussite qu’on connait à la Badea ces dernières années. Sidi Ould Tah ira puiser dans son expérience et les partenariats innovants à nouer.
Le candidat déroule son programme alternant l’anglais et le français à l’arabe. Un avant-goût de l’audience que l’intéressé a dans le monde où 10 ans durant il a mené à bon port, avec la confiance des investisseurs, la Banque Arabe de Développement Economique en Afrique.
Pour lui le Continent regorge de potentiels encore sous-exploités. Le candidat indique que c’est en grande partie parce que l’Afrique est confrontée à des défis de financement énorme, notamment en matière d’infrastructures, d’énergie, de transition verte. Le candidat Sidi Ould Tah balise sa vision à travers quatre points cardinaux qui embrassent l’augmentation conséquente des ressources de financement en les multipliant par 10.
Le candidat a, à cet effet, rappelé que le volume des opérations de la BAD tournait actuellement autour de 10 milliards de dollars par an en approbation, mais avec 5 milliards de décaissement seulement. Pour Sidi Ould Tah, il va falloir mobiliser les partenaires de la BAD, en particulier les institutions arabes de financement du développement, mais aussi d’autres pays partenaires ; utiliser les marchés de capitaux, les fonds souverains des secteurs privés et les fonds de pension.
Le candidat semble miser sur le secteur privé comme moteur dans son programme financier pour la BAD. Il assure, par ailleurs, qu’il pourrait mobiliser autant de ressources pour supporter son programme à la tête de la Banque.
Mais les défis ne s’arrêtent pas là. Le candidat estime pour ce faire qu’une réforme de l’architecture financière est nécessaire notamment en fédérant toutes les institutions financières autour de la BAD. Une 3ème ambition à concrétiser est d’utiliser la démographie africaine pour assurer une croissance soutenue et enfin prévoir une infrastructure adéquate et capable de porter une industrie africaine compétitive et concurrentielle créatrice d’emplois grâce à la plus-value ajoutée.
Plusieurs fois interpelés sur l’instabilité et sur la sécurité sur le Continent, le candidat reconnait que cette dimension sécuritaire devrait être prise en charge par la Banque ; qu’il s’y emploiera en cas de victoire.
A noter qu’une introduction sur l’historique de la BAD et son évolution avait été présenté avant l’intervention du candidat Sidi Ould Tah, par le chercheur et journaliste, Sidiki Kaba.
JD