17-05-2025 07:45 - Une boîte de Pregabaline révèle un vaste réseau de trafic de psychotropes

Shems Maarif - Selon les informations recueillies par l’agence AlAkhbar. Une simple boîte de Pregabaline 300 mg, retrouvée sur Mohamed El Moustapha Ould Meyloud, a déclenché une enquête de grande envergure qui a mis au jour un réseau de trafic de médicaments psychotropes impliquant plus de 30 personnes, dont des ressortissants étrangers et un agent des douanes aujourd’hui en fuite.
L’affaire démarre lorsque la gendarmerie interpelle Mohamed Ould Meyloud, né en 1988 à N’Techt, en possession d’un échantillon de Pregabaline. Il désigne comme fournisseur Moulay Salem Ould El-Tey, lui-même en lien avec El Hussein Ould Hamad, qui affirme tenir la marchandise de Hassan Ould Jedine.
Parallèlement, les enquêteurs découvrent une tentative d’importation d’un important lot de médicaments depuis Dubaï, à l’initiative d’un ressortissant syrien, Adnan, en lien avec Ould Hamad. Le circuit semble remonter jusqu’à un certain Mohamed El Anouar Ould Mohameden.
Ould Meyloud explique avoir remis la boîte à un ami pour la vendre. Celui-ci la propose à deux personnes qui refusent, jugeant la qualité médiocre. La marchandise est alors retournée à Ould El-Tey. D’autres négociations suivent : un accord est évoqué pour l’importation de 200 à 300 boîtes à un prix unitaire de 9 dollars. Mais l’opération est interrompue par les arrestations.
De son côté, Ould El-Tey, né en 1982 à Kiffa, confirme avoir tenté de faire vendre le produit, avant de se retirer après des retours négatifs sur sa qualité. Installé récemment en Mauritanie, il travaillait dans l’immobilier.
Ould Hamad, marchand de légumes au marché de la Mosquée du Maroc, reconnaît avoir tenté d’écouler deux boîtes fournies par Ould Jedine. Il mentionne aussi avoir collaboré avec le Syrien Adnan pour l’envoi d’une cargaison depuis Dubaï, en utilisant l’adresse d’une entreprise mauritanienne – dont il dit avoir oublié le nom. Il affirme que la cargaison n’a jamais été livrée.
Moulaye El Hassan Ould Zeine, dernier maillon identifié, déclare avoir été approché par Ould Hamad pendant le Ramadan, dans un appartement à Nouakchott. Ce dernier, en présence d’un Syrien, lui propose de s’associer à une opération de revente de médicaments. Méfiant, Ould Zein décline. Une seconde tentative de persuasion échoue également.
Toujours selon Al Akhbar qui cite des sources proches de l’enquête, le réseau aurait introduit clandestinement des dizaines de milliers de comprimés psychotropes, principalement via le port et l’aéroport de Nouakchott, avec la complicité d’un courtier en douane et d’un agent des douanes désormais en cavale.
Les médicaments, originaires d’Inde et de Chine, transitaient par Dubaï avant d’arriver en Mauritanie. Seules 5 000 unités ont été saisies à ce jour.
Au total, 32 personnes sont impliquées : 11 ont été incarcérées, 18 placées sous contrôle judiciaire, et deux sont toujours recherchées. Le réseau compte également des ressortissants étrangers, notamment un Indien, un Syrien, un Libanais, ainsi que des Sahraouis, Marocains et Algériens.