19-05-2025 08:01 - La diplomatie américaine aurait forcé la main aux pays africains pour l'adoption de Starlink d’Elon Musk

RFI AFRIQUE- On sait le peu d'intérêt que manifeste Donald Trump pour le continent africain, le président américain ne s'y est même pas rendu une seule fois durant son premier mandat. Ce qui ne veut pas dire que la diplomatie américaine n'y mène pas une guerre d'influence pour contrer notamment l'omniprésence de Pékin...
Jusque-là , rien d'inhabituel, mais ce qui l'est plus, c'est que d'après des enquêtes parues dans la presse américaine, le Département d'État ferait pression sur plusieurs gouvernements en Afrique pour le compte de Starlink, le réseau internet satellitaire privé d'Elon Musk.
Une enquête en deux temps, début mai, le Washington Post révèle que Marco Rubio, le chef de la diplomatie américaine, a donné pour mission à ses équipes de tout faire pour faciliter l'adoption à l'international de Starlink.
Objectif : contrer la mainmise technologique chinoise sur le continent. En cette fin de semaine, le média d'investigation ProPublica va plus loin et révèle la manière dont ces pressions s'exercent sur les dirigeants africains. Il est par exemple question d'une rencontre début février entre l'ambassadrice américaine en Gambie et le ministre gambien des Télécoms.
La diplomate ne se contente pas de faire la promotion agressive d'un service privé, devant les réticences du ministre à offrir une procédure d'accréditation accélérée à Starlink, l'ambassadrice laisse entendre que cela pourrait avoir des conséquences sur un projet de développement des infrastructures en Gambie soutenu par les États-Unis à hauteur de 25 millions de dollars. Une menace d'autant plus concrète qu'Elon Musk a lui-même supervisé ces derniers mois de nombreuses coupes dans l'aide au développement.
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, 5 pays africains, dont la RDC et le Tchad, ont accordé une licence à Starlink. Cité dans l'article, un ancien ambassadeur américain résume : « Si un autre pays faisait la même chose, nous parlerions de corruption. Parce qu'il s'agit de corruption ».
Par :
RFI