27-05-2025 12:33 - Revélations explosives sur un conflit au sommet de la police mauritanienne

SHEMS MAARIF - Selon le site d’information AlAkhbar, l’ancien directeur régional de la police dans la wilaya du Trarza, Mohamed Mahmoud Ould El Hassan, a livré un témoignage saisissant sur les raisons de sa démission et les blocages institutionnels qu’il dit avoir affrontés.
Au cœur de l’affaire : le refus d’exécuter une décision de justice, des déclarations troublantes attribuées au directeur général de la police, et une conception inquiétante de l’État de droit.
Ould El Hassan affirme avoir obtenu un arrêt favorable de la Cour suprême, validé par le ministère de l’Intérieur, puis traduit en décret présidentiel.
Ce décret, pourtant signé par le chef de l’État, n’a jamais été appliqué. Lors d’un entretien qu’il dit avoir eu avec l’actuel directeur général de la sûreté, le général Mohamed Cheikh Ould Mohamed Lemine, dit “Brour”, ce dernier lui aurait confié que « le président Ghazouani ne revient jamais sur ses décisions ».
Plus grave encore, selon les propos rapportés, Brour aurait estimé que son prédécesseur aurait dû « déchirer et jeter à la poubelle » les instructions du ministre de l’Intérieur, au motif qu’un civil n’a pas la légitimité pour imposer des décisions à un corps sécuritaire. Pour Brour, les civils, même au sommet de l’État, ne seraient pas qualifiés pour trancher sur des dossiers relevant, selon lui, de la souveraineté sécuritaire.
L’ancien commissaire dénonce une atteinte directe au principe de séparation des pouvoirs et à l’autorité de la Cour suprême, qu’avec Brour aurait estimé nécessaire de « museler ». Il s’interroge sur les motivations réelles de l’État : pourquoi ignorer une décision judiciaire valide ? Pourquoi humilier une institution judiciaire, des avocats, et l’un de ses propres officiers, au risque de compromettre la confiance dans l’appareil d’État ?
Ce témoignage, s’il venait à être confirmé, mettrait en lumière une fracture inquiétante entre les institutions civiles et sécuritaires du pays, et relancerait le débat sur l’indépendance de la justice et le respect des décisions légales par les hauts responsables.