10-06-2025 13:14 - Le dialogue version Ghazouani

Le dialogue version Ghazouani

Le dialogue à la Ghazouani a mis en veilleuse tous nos problèmes. Il a anesthésié le débat public, suspendu le souffle des revendications urgentes, et transformé le temps politique en une interminable attente.

On ne parle plus de pauvreté, de justice, de réformes, de cohésion nationale, de marginalisation, ni même des lois à faire appliquer. Non. Jour et nuit, le pays ne parle plus que d’une chose : du dialogue. Ou plus précisément, des modalités du dialogue.

Qui y participera ? Sous quelle forme ? À quelle date ? Avec quel ordre du jour ? Ce sont là les vraies priorités de l’élite politique, pendant que la population, elle, attend des réponses concrètes à ses souffrances quotidiennes.

Le dialogue est devenu une fin en soi. Il est vidé de sa substance, transformé en un théâtre permanent où chacun joue son rôle : les faussement critiques, les faussement engagés, les éternels modérateurs. Le pouvoir, quant à lui, y gagne du temps, entretient l’illusion d’une ouverture, tout en gelant les vrais sujets : la réforme de la justice, la question foncière, la reconnaissance des langues nationales, les réparations pour les victimes des violations passées, ou encore la lutte contre l’impunité.

Le dialogue version Ghazouani n’est pas un instrument de transformation, mais un mécanisme de décompression. Il sert à temporiser, à absorber les tensions sociales, à diluer les responsabilités et à repousser indéfiniment les décisions courageuses.

Comme si le simple fait de se réunir autour d’une table suffisait à masquer l’absence de volonté politique. Comme si l’on pouvait guérir une société blessée en se contentant de distribuer des promesses sans calendrier, sans engagements fermes, sans justice de fond.

Le temps du peuple est suspendu ; le temps du pouvoir est prolongé. Et pendant ce temps, les vraies urgences patientent en silence.

Sy Mamadou





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Source : Sy Mamadou
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