06-09-2025 03:31 - Six chauffeurs sénégalais enlevés par des jihadistes présumés à la frontière du Mali

OUEST FRANCE - Six chauffeurs routiers sénégalais ont été enlevés jeudi par des jihadistes présumés dans l’ouest du Mali, près de la frontière sénégalaise. L’attaque s’est produite alors que le GSIM, groupe affilié à Al-Qaïda, a annoncé un blocus visant les échanges commerciaux dans la région. Les camions transportaient des marchandises en provenance du Sénégal.
Six chauffeurs routiers sénégalais ont été enlevés jeudi 4 septembre dans l’ouest du Mali par des jihadistes présumés, a indiqué ce vendredi leur syndicat, une information confirmée par le gouvernement sénégalais auprès de l’Agence France-Presse (AFP).
Les chauffeurs circulaient à bord de camions transportant des marchandises dans cette région dans laquelle la violence islamiste s’est intensifiée ces dernières semaines.
Un « blocus » imposé
Mercredi soir, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, a annoncé un « blocus » dans plusieurs zones frontalières de l’ouest malien.
Ses combattants s’en prennent aux véhicules de transport et perturbent les échanges commerciaux avec le Sénégal, qui fournit au Mali une partie de ses marchandises, dont du carburant.
« Deux conducteurs et quatre apprentis »
Selon l’Union des transporteurs routiers du Sénégal (URS), les six personnes enlevées sont deux chauffeurs et quatre apprentis. « Elles ont été kidnappées jeudi sur un axe routier dans la zone de Kayes » a indiqué le responsable du syndicat à l’AFP.
Le kidnapping a eu lieu alors que ces six personnes voyageaient à bord de trois camions chargés de marchandises, dont la nature n’a pas été précisée. L’URS appelle « les autorités sénégalaises, maliennes ainsi que les organisations sous-régionales et internationales à tout mettre en œuvre pour obtenir leur libération dans les plus brefs délais ».
Une montée de violences près de la frontière
Le Sénégal n’a jamais subi d’attaque jihadiste sur son sol. Mais le 1er juillet dernier, des assauts coordonnés ont visé plusieurs positions de l’armée malienne dans des villes proches de la frontière, causant la mort d’au moins un civil. Parmi les localités attaquées figurait Diboli, située à moins de 500 mètres de la ville sénégalaise de Kidira. Ces attaques avaient été revendiquées par le GSIM, affilié à Al-Qaïda.
Face à la menace, le Sénégal a renforcé ses patrouilles à la frontière, en coopération avec l’armée malienne, dirigée par une junte depuis les coups d’État de 2020 et 2021. Le Mali est confronté depuis 2012 à une crise sécuritaire alimentée par des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique (EI), ainsi que par des violences communautaires et criminelles.
Ouest-France