14-10-2025 12:01 - Yacoub Ould Lemrabott interpelle : « Où sont les audits de la Présidence, de la Primature et des ministères régaliens ? »

Yacoub Ould Lemrabott interpelle : « Où sont les audits de la Présidence, de la Primature et des ministères régaliens ? »

Shems Maarif -- Lors d’une conférence de presse tenue lundi soir à Nouakchott, le président du parti Renouveau du Mouvement Démocratique (Tahaḍḍi – en attente d’agrément), Yacoub Ould Lemrabott, a vivement critiqué le contenu et la portée du dernier rapport de la Cour des comptes, tout en s’interrogeant sur l’absence d’audits concernant les institutions les plus sensibles de l’État, à savoir : la Présidence, la Primature, les ministères de la Défense, de l’Intérieur, des Affaires sociales et de la Sécurité alimentaire.

Ould Lemrabott a affirmé que la mission de la Cour des comptes est d’établir des faits, de produire des chiffres clairs, de formuler des recommandations précises – non de justifier son propre rapport. Selon lui, le document récemment publié ne fait état que de « peu de cas de corruption », alors que la réalité sur le terrain serait bien plus préoccupante.

Il a également déploré que la Cour n’ait publié que deux rapports, alors qu’elle devrait, selon lui, produire un rapport annuel exhaustif traitant des politiques publiques, de la gestion des finances, des dysfonctionnements et des manquements constatés.

Critiquant vivement les propos du président de la Cour des comptes, Hamida Ould Ahmed Taleb – lequel avait affirmé que les irrégularités relevées ne pouvaient être qualifiées de fraude ou de détournement – Ould Lemrabott a estimé que cette position minimise l’ampleur du pillage que connaît le pays.

« La Mauritanie a été dévastée par la corruption sous le régime du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Jamais, dans aucune autre période, nous n’avons connu un tel niveau de prédation des ressources publiques », a-t-il affirmé.

Le président du parti Tahaḍḍi a aussi interrogé le silence des citoyens lésés, ainsi que celui des partis politiques, face à ce qu’il décrit comme une dérive grave. Il a dénoncé un décalage entre les budgets votés et les réalités du pays, une explosion de la dette, l’absence de poursuites judiciaires pour corruption, et une jeunesse poussée à l’exil faute d’opportunités, en dehors des réseaux de clientélisme.

Selon lui, les nominations dans l’administration sont accaparées par le cercle rapproché du président et ses ministres, contribuant à un système fermé et inégalitaire.

Allant plus loin, Ould Lemrabott a accusé l’opposition démocratique d’être complice du régime en place, préférant ses intérêts partisans à ceux du peuple mauritanien. Il a dénoncé un climat national marqué par la corruption, l’insécurité, la prolifération de la drogue et la violence contre les innocents, qu’il impute directement au gouvernement actuel.

En conclusion, il a lancé un appel au peuple mauritanien pour se mobiliser pacifiquement, dans le cadre de la loi et de la Constitution, afin de défendre ses biens et ses droits. Il a également invité l’opposition à construire un nouveau front uni pour combattre la corruption et s’opposer au système en place.



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Commentaires (1)

  • ouldsidialy (H) 15/10/2025 10:41 X

    Les rapports de la cour des comptes ont toujours eu des contenus similaires, en nature des faits , que celui-ci. Leurs conclusions n'ont jamais été secret-défense. La nouveauté, c'est leur diffusion. Que se passe -t-il en Mauritanie?

    1) Une initiative préméditée du gouvernement pour la transparence etc. ? On peut en douter ! une pression incitation de partenaires extérieures ? c'est possible. La conjonction des négligences locales et du "volontarisme sans penser à mal" externe? c'est plausible !

    2) Le résultat est une perturbation sans conséquence constructive pour le pays. Il n'y a qu'à voir la prise en charge décousue qu'en fait l'opinion. Mais aussi la somme des bêtises dites par les critiques locaux.

    3) En réalité, le rapport de la cour des comptes est une occasion pour les opposants de ne "pas trop en dire", car ce genre de situation révèle les carences critiques. Le rapport est aussi l'occasion pour le gouvernement de ne pas " trop en faire" au sujet d'une transparence qu'il n'est pas en situation d'assumer.